Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
Servir Hachem sans réfléchir
« Ainsi Aharon fit… » (Bamidbar 8,3)
Rachi : Cela vient nous indiquer une louange pour Aharon qui n’a apporté aucune modification aux paroles d’Hachem.
Rachi nous enseigne donc qu’Aharon respecta à la lettre la parole d’Hachem sans rien y changer.
Le Maguid de Douvna pose la question suivante : Pourquoi cette précision ? N’importe quel juif sait qu’il ne faut pas réfléchir aux demandes d’Hachem, et si Aharon respecta la parole d’Hachem, il est évident qu’il n’y changea rien du tout !
Illustrons la réponse par une parabole :
Trois personnes tombèrent gravement malade d’une maladie rare. Ils se dirigèrent vers un médecin réputé pour obtenir de l’aide. Ce dernier leur prescrivit alors des médicaments et des recommandations biens précises.
Le premier malade respecta les consignes à la lettre, et il guérit au bout de quelques jours.
Le second, qui avait des connaissances en médecine, ne prit que les médicaments qui lui semblaient adaptés, mais il ne guérit pas.
Quand au troisième, il se renseigna sur chaque consigne du médecin et sur chaque médicament, mais respecta ses ordres à la lettre et guérit au bout de quelques jours.
La Torah est le remède face au Yétser Hara (mauvais penchant). Certaines personnes respectent les commandements sans les remettre en question, tandis que d’autres essayent de les comprendre et ne respectent que ce qui leur semble exact. Mais les Sages du peuple d’Israël respectent les commandements divins à la lettre et cherchent quand même à en comprendre les raisons.
Aharon ne changea rien, qu’il comprenait ou pas les Mitsvot, et cela uniquement parce qu’elles ont été ordonnées par Hachem ! Et cela mérite des louanges !
Le véritable serviteur d’Hachem
Les personnes qui s’étaient rendues impures ne pouvaient pas accomplir la Mitsva du Korban Pessa’h. Désespérées, elles s’adressaient à Moché Rabbénou : « Permets-nous d’accomplir cette Mitsva ! »
Selon la Halakha, elles étaient dispensées d’accomplir cette Mitsva pour deux raisons : celui qui accomplit une Mitsva est dispensé d’en accomplir une autre en même temps. Or, ces personnes étaient occupées à porter le cercueil de Yossef Hatsadik. Deuxièmement, elles avaient contracté l’impureté mortuaire.
Le Sifri nous explique qu’il s’agissait de personnes d’une grande moralité et qui souhaitaient accomplir toutes les Mitsvot de la Torah.
Il est facile de déterminer si une personne désire réellement faire une Mitsva : il suffit de voir sa réaction lorsqu’elle est en dispensée…
Le Rav Rosenblum raconte qu’un jour, il se trouvait dans une synagogue au nord d’Israël pour la prière de Min’ha. A la fin de la répétition de la Amida, le responsable annonça : « Kaddich ! », comme pour annoncer qu’il ne faut pas faire les supplications habituelles après la Amida.
Le Rav de la synagogue se retourna vers le responsable et lui en demanda la raison. Y avait-il une quelconque joie comme une Brit-Mila ou un mariage ?
Le responsable répondit : « Non, il s’agit de l’anniversaire du décès de l’Admour untel ».
Le Rav remarqua : « Mais c’est seulement dans quelques jours ! »
Le responsable rétorqua : « Oui, mais il était déjà malade bien avant… »
Qui est le véritable serviteur d’Hachem ? Celui qui veut servir son Créateur même lorsqu’il en ait dispensé !
La retraite à 50 ans !
« Passé l’âge de 50 ans, un Lévi se retirera du service actif et ne travaillera plus » (Bamidbar 8,25)
Pourquoi les Léviim devaient-ils quitter leurs fonctions à l’âge de 50 ans ?
La réponse est simple : à cet âge, l’homme commence à faiblir. Ainsi, les Léviim ne pouvaient plus supporter le poids du travail.
Le ‘Hafets ‘Haïm explique que lorsqu’un homme atteint l’âge de 50 ans, il doit davantage travailler sur son service divin. Pourquoi ? Car il est proche de quitter ce monde-ci. C’est la raison pour laquelle il doit redoubler d’efforts pour le monde futur en se renforçant dans l’étude de la Torah, l’accomplissement des Mitsvot, la prière et les bonnes actions.