Balak, le roi de Moav, convoque Bil’am, le prophète des nations. Il a besoin de ses services, de maudire le peuple d’Israël (Bil’am connaissait le moment propice a une telle malédiction).
Hachem prévient plusieurs fois Bil’am de ne pas répondre aux appels de Balak, mais Bil’am fait comme s’il ne comprend pas et demande à Hachem avec insistance de recevoir la permission de rejoindre Balak. Selon la règle où chacun se trouve guidé dans le chemin qu’il désire emprunter, Hachem autorise Bil’am d’aller chez Balak (malgré la tentation que Bil’am aura de maudire le peuple d’Israël), mais lui interdit de parler mal contre le peuple.
Bil’am s’empresse d’aller voir Balak, espérant pouvoir malgré tout se détourner de l’ordre d’Hachem et de maudire le peuple d’Israël !
En chemin, Bil’am aperçoit un ange qui le prévient lui aussi de faire attention à ne pas maudire le peuple…
Mais Bil’am ne change pas d’intention, il promet ne rien dire de mal, mais dans son cœur il désire trouver l’occasion de blasphémer le peuple Juif.
Finalement, Bil’am arrive à destination et après avoir discuté avec Balak, il se prépare à maudire le peuple d’Israël. Mais voilà que la Torah nous dit que Bil’am aperçut le campement des enfants Israël et changea aussitôt d’avis. Au lieu de maudire le peuple, il le bénit.
Rachi explique que Bil’am fut impressionné par le fait que les tentes des enfants d’Israël étaient toutes dirigées différemment, de fait qu’aucune porte n’était dirigée face à une autre porte.
Ce comportement de tsniout reflétait la discrétion et l’intériorité des Bné Israël et influença Bil’am à ne pas les maudire.
Le Da’at Shraga s’interroge : comment est-ce possible que ce même Bil’am qui n’a pas été convaincu des différents appels qu’Hachem lui a fait a été à ce point convaincu en voyant la tsniout de notre peuple, qu’il l’a béni au lieu de le maudire ?
Pour répondre à cette question, rapportons un commentaire du Téhilot Israël : la Torah (Dévarim 4,6) nous dit que lorsque nous accompliront les mitsvot, les peuples de la terre seront en extase devant nous. Ceci est étonnant, car différents textes ont l’air de penser que ce n’est pas obligatoire de trouver grâce aux yeux des nations en accomplissant les mitsvot.
Le Téhilot Israël explique qu’Hachem a créé dans la nature le fait que les mitsvot ont une grâce particulière.
Cependant, une mitsva accomplie sans "goût" et sans entrain n’apporte pas cette grâce (bien qu’elle sera tout de même grandement récompensée, mais elle ne peut apporter de grâce dans ce monde-ci). Plus une mitsva sera accomplie en l’honneur d’Hachem et avec amour, plus elle apportera le charme qu’elle contient ! C’est dans cette condition que la promesse de la Torah s’accomplira…
Nous pouvons maintenant expliquer ce qui arrêta Bil’am dans sa course pour maudire le peuple. En effet, puisque les enfants d’Israël vivaient avec discrétion, pudeur et tsniout, cela nous prouve qu’ils vivaient avec intériorité et non pour le regard des autres. Leurs mitsvot étaient donc accomplies léchém chamaïm, en l’honneur du Ciel, et elles dégageaient un arôme sublime ! Leurs mitsvot avaient tellement de charme, qu’elles réussirent même à convaincre l’impie qu’était Bil’am : apercevant la tsniout particulière de nos ancêtres, il changea aussitôt d’avis de les maudire et décida à la place de les bénir.
Ce message trouve une place particulière en cette période de préparation des vacances et de la rentrée qui suit. En effet, celui qui tient à l’éclat de son âme cherchera autant que possible à la préserver d’un endroit pouvant l’influencer négativement. Au contraire, il cherchera des endroits où il pourra apercevoir le charme des mitsvot et où il voudra lui aussi s’approcher encore plus de leur accomplissement.
Sachons que tous nos efforts seront immensément récompensés et que cela "vaut grandement la peine" de nous investir pour choisir les endroits adaptés. Ne nous laissons pas entraîner par des pressions négatives, et luttons de toutes nos forces contre le mauvais penchant qui essaie de nous faire trébucher sans arrêt. Essayons également de faire nos mitsvot avec plus de goût, de vivacité, d’entrain et de joie. N’hésitons pas à dire discrètement avant chaque mitsva "En l’honneur d’Hachem".