De tout temps, les parents se sont souciés de marier leurs enfants. On mettait de l'argent de côté pour doter les filles, toute la famille participait à la recherche de bons partis et on faisait également appel au Chadkhan, au marieur, qui servait d'intermédiaire. Les grands Rabbanim eux-mêmes s’investissaient dans cette Mitsva, car il était question de la pérennité du peuple d'Israël.
Cette approche est aujourd'hui perçue par beaucoup de jeunes comme démodée : on veut du “spontané”, du “naturel”, on recherche le coup de foudre, le romantisme, le feeling... Tout un lexique qui ne semble pas rentrer dans le cadre d’un Chidoukh (rencontre arrangée en vue d'un mariage).
Notre Paracha nous rapporte dans les moindres détails les faits et gestes déployés par Eliezer, serviteur d’Avraham, pour trouver une femme digne d’Its'hak . Si la Torah, en général avare de mots, s'allonge autant sur ce récit, et le répète par deux fois, c'est qu'il est porteur de messages fondamentaux.
En effet, nous y apprenons les critères à chercher chez une jeune fille en vue du mariage (les bons traits de caractère et le raffinement), l'importance d'un bon intermédiaire, l'impact de la prière pour trouver son Mazal, et on relèvera aussi que lorsque le Destin décide du moment de la fusion entre l'homme et sa future femme, rien ne peut s'y opposer, les obstacles disparaissent d'eux-mêmes.
Il y a lieu dès lors de se demander pourquoi nos Sages nous enseignent d'autre part tout le contraire en affirmant : “Il est aussi difficile de créer un couple que d'ouvrir la mer Rouge” (Talmud, traité Sota 2a).
La réponse à cette contradiction est que la difficulté ne provient pas de D.ieu, car l’Eternel désire cette union, mais ce sont les êtres humains qui souvent mettent les embûches, par leur imagination débordante ou leur caractère difficile.
Nous sommes témoins aujourd'hui du nombres très important de jeunes hommes et jeunes filles qui prennent de l'âge mais ne se marient pas. Les raisons sont diverses : certains attendent de rencontrer le conjoint de rêve qui déclenchera en eux l'envie de se marier, d'autres hésiteront, envahis par la peur de s'engager (d'autant plus que nous sommes entourés de divorcés), la femme moderne est moins encline à perdre son indépendance et enfin des parents refusant certains partis qui ne sont pas “de leur rang”, peuvent empêcher la concrétisation d'une union.
La Parachat 'Hayé Sarah, chaque année, nous lance un appel silencieux : et si nous revenions à la définition juive de ce qu'est un mariage ?
Penchons-nous sur la Paracha et repensons les choses. Débarrassons-nous des stéréotypes et des carcans que justement le monde moderne nous a imposés et parlons-en en famille.
La Rédaction Torah-Box Magazine