"Le mois d'Adar est placé sous le signe des poissons et c'est ce mois qui clôture l'année. Il y a une controverse entre Rabbi Eliézer et Rabbi Yéhochoua sur la date de la création du monde. Nous tranchons comme Rabbi Yéhochoua, qui est d'avis que le monde a été créé au mois de Nissan. Et de ce fait, nous clôturons l'année par le mois d'Adar. Le signe de ce mois, ce sont les poissons.
Nous connaissons la Brakha de Ya'acov Avinou que nous récitons : « Hamalakh Hagoèl Oti Mikol Ra', Yévarekh Et Hanéarim, Vayikaré Bahem Chémi, Béchem Avotaï, Avraham VéIts'hak Vayidgou Lérov Békérèv Haarets : que l'ange qui m'a délivré de tout mal, bénisse ces jeunes gens ! Puisse-t-il perpétuer mon nom et le nom de mes pères Avraham et Its'hak ! Puisse-t-il multiplier à l'infini au milieu de la contrée. » Nous voyons que Ya'acov nous a bénis afin que nous réussissions à ressembler aux poissons. Il faut comprendre le sens de cette comparaison avec les poissons.
Il est écrit que dans la nature du poisson, il y a un froid. Ainsi, Rachi commente le verset : « Toute créature ayant perverti sa voie sur la terre » qui a trait au déluge. Et la Guémara relève : pas les poissons de la mer. Pourquoi ? Car le refroidissement les aida, il est fait allusion à cela.
On relate qu'un grand maître en Torah avait l'habitude de se conduire en toute simplicité et candeur. Il se conduisait comme tout le monde, priait dans un Sidour ordinaire et non dans un Sidour du Ari, afin que les fidèles ne remarquent pas sa grandeur. Mais on voyait une chose : chaque veille de Chabbath, il avait l'usage de préparer lui-même le poisson pour Chabbath. Il commençait la préparation du poisson du Chabbath dès le jeudi matin, il le cuisait des heures entières, pourquoi ? Car une question de Borer (tri) est posée à propos des arêtes : c'est la raison pour laquelle les Ashkénazes mangent du Guefilte Fish. Qu'est-ce que le Guefilte Fish ? Même si on n'avait pas de poisson, en hiver par exemple, le fleuve était gelé, alors on préparait du poisson à l'avance, on le broyait et à partir de là, on fabriquait le Guefilte Fish. Les Séfarades, en revanche, n'ont jamais préparé ce poisson, du fait qu'ils avaient toujours du poisson à disposition. Il n'y a jamais eu de phénomène de fleuve congelé, ni en Iran, en Irak, ou en Israël. Alors, lorsqu'il était possible de se procurer du poisson, on craignait de transgresser l'interdit de Borer : de ce fait, on le faisait cuire pendant plus de 24 heures, afin que même les arêtes deviennent consommables et qu'on n'ait aucun problème de Borer. Mais cet homme ne se suffisait pas de cuire le poisson très longtemps, il s'occupait intensivement de la cuisson. Son attitude fut mécomprise, mais ses élèves saisirent que la préparation du poisson revêtait une signification profonde. Il récitait une prière, partait au Mikvé en pleins préparatifs, puis revenait. On pensait que c'était un homme simple, mais passer une journée entière à préparer du poisson…ils n'en comprirent pas le sens. Ils décidèrent de l'interroger : Kavod Harav, il y a tant de choses importantes, on peut faire des Mitsvot et d'autres choses pendant ce temps, pourquoi s'investir tellement dans la préparation du poisson ? Il leur répondit : je vais vous poser une question : pourquoi le peuple d'Israël, à chaque repas de Mitsva, pour un repas de Brit-Mila, de Bar Mitsva, de mariage et autres, consomme-t-il du poisson ? Tout le monde se posa la question, mais sans trouver de réponse. Il répondit : les poissons n'ont rien de remarquable dont ils pourraient se vanter. Ils n'ont rien, ne font rien, mais ils peuvent s'enorgueillir d'une chose, ils peuvent affirmer : nous n'avons pas engendré de détérioration. C'est la valeur des poissons. Nous le voyons à la génération du déluge, où les poissons manifestent une remarquable qualité : ils n'ont pas engendré de détérioration.
Quel est le sens de cette phrase : ils n'ont pas engendré de détérioration ?
Car pendant le Déluge, « toute créature ayant perverti sa voie sur la terre », mais les poissons ne sont pas inclus dans ce verset, car ils n'ont pas ce sens de la dégradation, ils n'ont pas ce sens de la dégradation.
Chaque espèce alla avec sa propre espèce ?
Oui. Ils possédaient une qualité très importante. Cet exemple constitue aussi une leçon : il y a une aspiration, une conception générale voulant qu'on ne respecte un homme que s'il a réalisé quelque chose hors du commun. Il a composé de nombreux livres, il a inventé l'électricité, il a été l'architecte de tout un ensemble de bâtiments, mais si c'est un architecte ordinaire, on ne lui lance pas un regard. Selon cette conception, l'homme doit initier des projets, sinon, il ne vaut rien. Mais ce n'est pas notre vision des choses. Deux grands Maîtres du judaïsme se lièrent par le mariage de leurs enfants. Avant la 'Houpa, un homme avec des ancêtres très prestigieux s'adressa au beau-père, lui aussi un grand Roch Yéchiva vertueux. Il lui demanda : tu connais toute ma prestigieuse ascendance ? Qu'en est-il de la tienne ? Le Roch Yéchiva répondit : mon père était couturier. Un couturier nous enseigne que ce qui est déjà abîmé, on le répare, et ce qui est en bon état, on n'y apporte pas de dégradations. Le second Roch Yéchiva intervint et dit : tu en as déjà dit trop. Il comprit la profondeur de la chose. Tu descends d'une lignée très prestigieuse, à condition que tu poursuives dans cette voie. Mais l'essentiel consiste à ne pas apporter de dégénération à cet acquis que tu possèdes, si tu n'as pas la possibilité de lerectifier au départ.
On raconte une autre histoire à propos d'un Tsadik qui descendant également d'une lignée prestigieuse. Ses ancêtres figuraient également sur un arbre généalogique que l'enfant observait tous les jours ; cette scène se répétait à chaque fois, jusqu'à ce qu'un jour, sa mère lui prenne le dessin et le déchire en morceaux. L'enfant demanda à sa mère : maman, pourquoi as-tu fait ça ? Sa mère lui répondit : tu sais pourquoi ? Je veux que cet arbre commence par toi, je ne veux pas que tu te reposes sur tes lauriers, en t'appuyant sur l'arbre dessiné, c'est toi qui vas commencer une nouvelle lignée.
Revenons au sujet des poissons qui n'ont apporté aucune dégénération sur terre. En effet, ils évoluent toujours dans l'eau froide. L'eau froide refroidit l'homme. Pourquoi l'homme est-il impulsif ? Lorsqu'il ressent une chaleur et cela entraîne une conduite répréhensible. Mais lorsqu'il est calme et posé, il bénéfice alors de la réussite et de l'aide divine. Une Brakha figure également dans la Paracha de Béréchit : « Croissez et multipliez ! Remplissez la terre et soumettez-la ! » Pour les animaux et bêtes sauvages, ce langage de « croissez et multipliez » n'est pas employé, bien qu'ils se soient multipliés. Ils ne possèdent pas la Brakha particulière propre aux poissons. Il vaut la peine de consulter l'ouvrage du Or Ha'haïm Hakadoch, qui évoque ce verset.
Nous commençons bientôt ce mois placé sous le signe des poissons, le mois de la joie, avec une grande consommation de vin, avec l'aide de D.ieu, à Jérusalem, nous aurons un Pourim Méchoulach, trois jours de fête, mais même à l'étranger, il y aura un jour de joie. N'oublions pas que le signe du mois d'Adar, ce sont les poissons. Il faut être posé, accomplir chaque Mitsva correctement, et toute notre conduite sera guidée par notre attitude pondérée. Et nous aurons le mérite, avec l'aide de D.ieu, d'associer une Guéoula à une autre, et d'assister à la venue de Machia'h. Amen"
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