Les malades hospitalisés réclament les Téfilines : un acte de foi dans leur lutte contre la maladie
Les bénévoles qui sillonnent les couloirs des hôpitaux les vendredis matins, sont de plus en plus interpellés par la quête de spiritualité des malades. Certains n’ont jamais mis les Téfilines de leur vie, d’autres ont arrêté cette pratique au fil des années, et lorsqu’ils voient ces envoyés du Ciel pousser la porte de leur chambre, ils voient en eux une occasion de se rapprocher de Leur Créateur, l’espace d’un instant tout du moins.
Avraham était hospitalisé depuis 2 jours ; lorsqu’il nous a vu entrer dans sa chambre avec un boîtier de Téfilines à la main, ses yeux se sont illuminés : « Des Téfilines, mettez-moi les Téfilines je vous en prie ! Depuis ma Bar-Mitsva, je n’ai pas raté un seul jour cette Mitsva, et avant-hier, quand je suis parti précipitamment de la maison, je n’ai pas pris mes Téfilines avec moi. Ça fait deux jours que je ne les porte pas. J’en souffre terriblement. Ce matin, en faisant ma prière, j’ai supplié Hachem de trouver un moyen de me permettre de faire cette Mitsva aujourd’hui, et vous voilà ! » Nous l’avons aidé à mettre les Téfilines correctement, il a fermé les yeux et a récité le Chéma' mot à mot avec une telle émotion que nous n’existions plus, il était en parfaite connexion avec D.ieu.
Lors d’une autre de nos visites à l’hôpital, nous avons fait la connaissance de Eliézer. Il était hospitalisé suite à une sérieuse infection à l’œil. En nous apercevant dans les couloirs, il nous a couru après pour nous demander si on pouvait lui mettre les Téfilines. “Lorsque j’étais plus jeune, j’étais étudiant en Yéchiva, mais petit à petit, les épreuves de la vie m’ont écarté de ce chemin et aujourd’hui, je ressens le besoin profond de faire un pas vers Lui.” Tout en positionnant les Téfilines sur sa tête et sur son bras, il sanglotait et demandait pardon à Hachem pour toutes ces années où il s’était éloigné de Lui. Il lui a promis de se rapprocher de Lui doucement, doucement. C’était un moment particulièrement émouvant.
Autant de scénarios qu’on aurait eu du mal à imaginer quelques années auparavant. Peu importe leur niveau de religiosité, leur âge ou leur origine, les malades sont de plus en plus demandeurs d’engagement spirituel. Qu’ils se battent contre une maladie longue et douloureuse, ou qu’ils soient victimes d’un accident engageant leur pronostic vital, ils voient en la mise des Téfilines, le port de la Kippa, ou l’allumage des bougies du Chabbath, une lueur d’espoir et une source de force dont ils ont précisément besoin à ce moment-là.
Parfois, la médecine atteint ses limites devant la complexité de la maladie et de la souffrance humaine. Dans ces moments où les traitements ne suffisent pas à apaiser la douleur et les cœurs éprouvés, la spiritualité offre, quant à elle, un éternel refuge. La force de la foi et de la connexion spirituelle procurent aux malades un souffle d’espoir et un réconfort inestimable sur le chemin de la guérison.