Regardez attentivement cette image du Grand de la génération (Gadol Hador), Rav ‘Haïm Kanievsky, plongé avec une concentration infinie dans son étude le jour de Lag Ba'omer, et tenant dans sa main droite… une paire de ciseaux.
La tradition veut qu’à Lag Ba'omer, les jeunes garçons, aux alentours de l’âge de trois ans, effectuent leur première coupe de cheveux. Il est une bonne coutume qu’une personne érudite coupe la première mèche, à l’endroit où l’enfant posera les Téfilines de la tête lorsqu’il sera Bar Mitsva.
A Bné Brak, des centaines d’enfants font la queue devant la maison du Rav Kanievsky à Lag Ba'omer, attendant que le Gaon coupe leurs premiers cheveux. Mais le Rav ne perd pas un seul instant. Il poursuit sans relâche son étude, s’interrompant juste quelques secondes pour couper la mèche de chaque enfant, et retournant aussitôt avec une concentration à couper le souffle.
Nous lirons bientôt la Parachat 'Houkat dans laquelle il est écrit : « Telle est la Torah pour l’homme qui meurt dans une tente. » (Bamidbar 19:14) La Guémara (Traité Brakhot, page 63a) nous enseigne qu’une personne doit « se tuer » pour que la Torah qu’il apprend se concrétise. Le ’Hafets ’Haïm éclaircit cet enseignement en expliquant qu’au cours de son étude, on doit se considérer comme mort, absent de ce monde (’Hafets ’Haïm 'Al Hatorah, Bamidbar 19:14).
Lorsque, après 120 ans, surviendra son Jugement, on demandera à l’homme s’il a fixé un temps d’étude pour la Torah. Cette question s’applique aussi bien à celui qui travaille qu’à celui qui étudie à temps plein. Dans son ouvrage Lev Eliahou, Rav Eliahou Lopian répond qu’on demandera à l’Avrekh (homme qui étudie la Torah toute la journée) s’il a réellement consacré son temps d’étude à l’étude, sans s’interrompre pour d’autres choses, ou s’il fermait sa Guémara à la première occasion. Quant aux personnes qui travaillent et qui disposent donc d’un temps limité pour l’étude, il convient d’exploiter ce moment au maximum, sans se laisser distraire et gâcher cet instant précieux.
Que cette photo du Grand de la génération contribue à nous armer contre la déferlante de distractions incessantes que nous connaissons, œuvre du Yétser Hara' (mauvais penchant) pour nous dévier des sentiers de l’étude.