Avec l’introduction récente de l’intelligence artificielle (IA), l’humanité entre sans aucun doute dans une nouvelle ère où la technologie semble se confondre avec la réalité. Comment préserver nos valeurs dans les eaux tumultueuses des nouvelles technologies ? Nous avons interrogé Rav Naftali Lévy qui propose depuis de longues années des solutions de filtrage.
Rav Lévy, Chalom, votre clientèle est-elle exclusivement religieuse ?
Pas que, non. Au départ, TAG s’adressait surtout aux familles religieuses et orthodoxes mais aujourd’hui, nous travaillons avec des clients de tous bords, y compris peu ou pas pratiquants, voire même des non-juifs ! En fait, les problématiques induites par le net sont universelles et on réalise que le besoin de se protéger de ces dangers ne relève nullement d’une question de religion, mais de simple bon sens. J’ai été récemment contacté par une communauté chrétienne d’Afrique noire qui était extrêmement impressionnée par notre travail et a souhaité développer une collaboration. En France une association non-juive du nom de eEnfance, nous a également contactés afin de développer des solutions pour la jeunesse. Sa présidente, Justine Atlan, une figure connue du monde de l’enfance, nous a confié être d’avis que, à l’instar de l’alcool, un enfant de 16 ans ne devrait pas avoir accès aux smartphones !
Pensez-vous que le public soit suffisamment conscient des dangers qui le guettent sur le web ?
La réponse est clairement non. Dans leur grande majorité, les gens sont inconscients des abîmes qui peuvent les attendre au détour d’un simple clic. Naïfs, ils vont facilement faire confiance à leurs enfants – qui de manière naturelle ont plus d’aisance avec ces nouveaux appareils – et leur demander de faire des recherches pour eux, leur prendre rendez-vous chez le médecin, etc. Ils ignorent complètement le facteur tentation et curiosité qui guettent leurs enfants sur la toile et peuvent les exposer aux pires contenus. Ils ne comprennent pas non plus à quel point les jeunes sont influençables et influencés sur les réseaux sociaux et la compétition qui y règne. Mais je pense aussi que certains parents, s’ils ont une conscience relative du danger que peut représenter Internet pour leurs enfants, sont dépassés et abandonnent le combat.
Qu’est-ce qui explique la réticence du public à installer des filtres sur leurs appareils ?
Comme nous l’avons dit, il est évident que cela résulte en premier lieu du manque de conscience. Puis la première crainte à laquelle nous faisons face, qui revient constamment dans l’esprit des gens, est : "serai-je entravé dans ma navigation ? Le filtre va-t-il m’empêcher d’accéder à ce dont j’ai besoin sur Internet ?" En fait, contrairement aux Américains par exemple, les francophones associent systématiquement le mot "filtre" avec "contrainte", "entrave", alors qu’aujourd’hui la technologie est suffisamment puissante pour proposer des solutions parfaitement adaptées à tous les besoins. Et même là où nos produits sont efficaces à 99%, le petit désagrément est vite compensé par les immenses bienfaits du filtre.
Quelques exemples de témoignages que vous recevez ?
Les gens nous parlent souvent du gain de temps considérable que l’installation d’un filtre leur a permis d’obtenir. Plusieurs de nos clients ont commencé avec un filtre léger, avec un accès ouvert à quasiment tous les contenus, sauf ceux qui posent un réel problème.
Après quelque temps, ces mêmes personnes en sont venues petit à petit à augmenter la puissance du filtre, tant leur qualité de vie a été transformée.