En Israël, nous sommes repartis pour de nouvelles élections, les quatrièmes en deux ans. Dans l’atmosphère de ce vacuum politique, de nouveaux partis se présentent pour remplacer celui de Kakhol-Lavan de Benny Gantz qui, d’après tous les sondages, va s’écrouler. Pourtant, il y a peu de temps, plus d’un million de citoyens ont voté pour lui, et voilà qu’il va disparaître de la scène aussi rapidement qu’il est apparu. En fait, depuis deux décennies nous assistons à un phénomène étonnant qui demande une explication : à chaque nouvelle élection éclot un nouveau parti politique, dirigé par des personnalités connues comme des généraux d’armée ou des maires de ville, mais qui ne possèdent aucune expérience ni même agenda politique. L’électeur subjugué leur donne crédit puis, déçu des faibles résultats, va se retourner vers de nouvelles options.
C’est ainsi que nous avons vu défiler Tsomet (avec Rafi Eitan), Guimlaïm (le parti des retraités), Kadima, Koulanou et dernièrement Kakhol-Lavan. La multiplication de ces partis ne doit pas nous étonner puisque la soif de pouvoir fait partie des désirs les plus puissants de l’homme. Par contre, le fait que des électeurs donnent foi à un nouveau venu inexpérimenté et chaque fois “tombent dans le panneau” ne peut que nous interpeller.
Qui sont les concernés par ce phénomène ? Il s’agit essentiellement d’un électorat qui donnait dans le passé sa voix à la gauche mais, après les conséquences désastreuses des accords d’Oslo, se cherche un nouvel idéal auquel se raccrocher et auquel croire. Mais pourquoi ressent-on ce besoin de trouver une “maison” où se réfugier ? On voit que nombreux sont ceux qui, faute de s’identifier avec un mouvement politique ou à un dirigeant spécifique, s’abstiennent tout simplement de voter.
Tous ceux qui habitent en Israël savent que la vie dans ce pays est très dynamique. Des nouvelles qui auraient tenu l'actualité en haleine pendant plusieurs jours en Europe, sont ici remplacées en une demi-journée par d’autres. L’atmosphère, toujours en effervescence, influence le caractère du citoyen, toujours pressé, impatient, vif et parfois… nerveux. Nous avons l’impression d’être dans un rodéo, de vivre sur un volcan qui risque à tout moment de se réveiller. Vraiment bizarre !
Toutes les explications ne peuvent élucider ce phénomène, et nous sommes obligés de chercher une autre dimension à ces faits. Sans doute, D.ieu nous interpelle et veut que l’on prenne conscience que nous sommes enfin revenus au palais du Roi (Erets Israël), que nous sommes les descendants des Patriarches et que nous devons nous débarrasser de nos habits de paysans (notre conduite adoptée après un long exil parmi des nations païennes et débauchées). Nous recevons continuellement des clins d’œil du Ciel, mais au lieu que ces appels nous ramènent à notre passé glorieux et à notre patrimoine, nous nous obstinons à oublier que nous sommes des fils de Roi.
C’est ainsi que l’on se met à la recherche de dirigeants de partis politiques avec l’espoir que grâce à eux, tous les problèmes vont disparaître. Mais on se trompe de voie en voulant s'autogérer comme le font toutes les autres nations. On oublie que le destin des Juifs est lié par l’engagement de nos ancêtres devant D.ieu : celui d’être un phare pour l’humanité. Tant que cette conscience ne sera pas acquise, nous serons toujours à la recherche de solutions face aux défis quotidiens que rencontre ce jeune Etat, sans vraiment y parvenir.
“Car la vraie aide ne peut venir que de l’Eternel, qui a fait le ciel et la terre. Non certes, Il ne s’endort ni ne sommeille, le Gardien d’Israël !” (Psaume 121)