Le ministère de l’agriculture israélien a décidé, pour le bien-être des animaux, de faire transférer un grand nombre de porcs élevés dans le nord du pays vers le sud, afin de décongestionner les fermes insalubres du nord.
En effet, l’élevage de porcs se porte bien en Israël.
Non, vous n’avez pas rêvé, il s’agit bien d’Erets Hakodech (la Terre Sainte) qu’il s’agit.
Bien que l’élevage du porc en Israël soit interdit par la loi israélienne depuis 1962, les régions à forte densité chrétienne abritent des fermes qui se sont spécialisées dans cette activité. C’est un sujet délicat car l’Etat d’Israël moderne, bien qu’il se revendique Etat Juif, se refuse imposer à tous ses citoyens (de diverses religions), des lois dont la source est la Halakha (loi juive traditionnelle).
En fait, la référence à la Halakha n’est pas explicite dans les textes de loi israélienne. Pour nombre de législateurs, le porc symbolise l’oppression des nations envers les juifs au cours de l’Exil. Lorsque les antisémites voulaient humilier les Juifs, ils les contraignaient souvent à consommer du porc. L’Etat d’Israël moderne cristallise, en quelque sorte, la volonté d’inaugurer une ère nouvelle dans laquelle le peuple Juif peut être à l’abri de ce genre d’agression, a mis un point d’honneur à interdire l’élevage de cet animal-symbole.
Mais il est néanmoins intéressant de connaitre la source de cette loi du point de vue de la Halakha.
La raison n’est pas à cause de l’interdit alimentaire (car sinon il faudrait aussi interdire l’élevage de toutes sortes d’espèces comme ânes et chevaux) mais à cause d’un récit que rapporte le Talmud (traité Ména’hot 64b) :
« Lors du siège de Jérusalem, les Juifs faisaient passer chaque jour, par-dessus la muraille, un panier empli de pièces d’or destiné aux romains. Ceux-ci mettaient un agneau pour le sacrifice perpétuel du matin et au autre pour celui de l’après-midi. Or, un Juif qui connaissant la langue des assiégeants leur lança : ’’tant qu’ils maintiendront le culte des sacrifices, vous ne pourrez rien contre eux.’’ Les romains décidèrent alors de mettre un porc à la place d’un mouton. Lorsque le panier atteint la moitié de la hauteur de la muraille, l’animal enfonça ses griffes dans celle-ci et provoqua un tremblement terrible dans la région. A ce moment-là, les Sages ont proclamé : « malheur à l’homme qui élève des porcs ».
A partir de ce moment-là, le sacrifice perpétuel a cessé, les malheurs se sont multipliés avec la destruction du Beth-Hamidrach suivi de l’Exil.
Qu’Hachem nous prenne en pitié et nous délivre bientôt, Amen !