Le Rabbi de Kotzk disait que le jour du mariage est le plus grand jour de l'homme, même plus grand que celui de sa naissance. En effet, tant que l’on n’a pas trouvé son âme sœur, on est une demi-personne, une demi-Néchama (âme). D'ailleurs, une des bénédictions que l'on prononce sous la ‘Houpa est : « Béni soit l’Eternel qui a créé l'homme! ». Et là, le couple commence un travail qui prendra toute une vie, celui de s'unir et de devenir un, comme il est écrit : « C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et il s’unira à sa femme et ils deviendront une seule chair » (Béréchit).

Un couple uni a un pouvoir similaire à celui du Beth Hamikdach (le Temple), celui de constituer un réceptacle à la présence divine, comme nous l'enseigne le Talmud [1]: « Un homme et une femme qui sont méritants, la présence divine se trouve entre eux ». En se concentrant sur la construction du Tabernacle relatée dans la Paracha, nous pourrons comprendre comment bénéficier de cette présence divine, tellement essentielle pour notre protection et notre réussite.

Le Rav Lior Sibi, dans son livre « Chalom Halékhem », nous fait part de trois conditions sine qua non pour mériter la présence d’Hachem dans notre foyer :

1 - Observer les lois avec précision, comme nous l’a ordonné notre sainte Torah, sans arrondir ou ajuster à notre guise.

De la même manière qu'il serait impensable de démonter un ordinateur par exemple, et d’en retirer une des pièces sous prétexte qu'elle serait « inutile », on ne peut en aucun cas affirmer que certains commandements ne nous conviennent pas ou qu'ils sont sans grande importance. Dans le contexte de la construction du Tabernacle, nous voyons qu’après chaque détail, la Torah dit : « Comme l'a ordonné Hachem à Moché ».

J'ai l'habitude de raconter l'histoire suivante aux jeunes filles qui viennent suivre une formation chez moi pour le mariage :

Un jour, une femme a raconté à son amie qu'elle détenait une recette de gâteau exceptionnelle conçue et mise au point par un des plus grands chefs cuisiniers au monde. L'amie s’est enthousiasmée et lui a demandé le contenu de la recette avec empressement pour qu'elle puisse la réaliser avant que des invités attendus le jour même, n'arrivent chez elle. Elle écouta attentivement et se mit, avec zèle, au travail. Mais, malheureusement, il s'avéra qu'elle n'avait pas tous les ingrédients et le temps pressait… Après quelques hésitations, elle se décida et se dit : « J'ai le principal : la farine et les autres produits de base. Pour le reste, au lieu de mettre un verre de sucre et un verre de miel, je mettrai deux verres de sucre, à la place du lait, de l'eau … ». Après avoir goûté le gâteau, elle fut terriblement déçue et téléphona à son amie, se plaignant presque en colère : « Mais, je ne comprends pas ! C'est ce genre de gâteau dont tu fais l'éloge ?! J'ai subi une véritable honte devant mes invités ! ».

Cette image vient nous éclairer et nous faire passer un message essentiel. Si nous voulons être languie par notre mari et désirée par lui comme le jour de notre mariage, il est nécessaire d'appliquer les lois de pureté familiale avec précision, exactement comme nous le demande notre sainte Torah. L'observance partielle de la loi s'assimile au fait de n'utiliser que la farine et l'eau pour confectionner une pâte. Cependant, le goût et la texture délicate qui rendent le gâteau savoureux découlent de l'observance parfaite de toutes les lois.

2-Donner avec joie !

La Paracha commence par les paroles de l'Éternel à Moché : « Invite les enfants d'Israël à me préparer une offrande de la part de quiconque y sera porté par son cœur ». Ce verset contient à première vue deux idées contradictoires. Hachem ordonne à ses enfants d'offrir quelque chose pour le sanctuaire : c'est donc une Mitsva, une obligation. D'un autre côté, il est écrit que cette offrande soit portée par son cœur, dans le sens où elle doit provenir d'une volonté personnelle.

Alors, s'agit-il d'une obligation ou d'un acte de volontariat ?

En fait, la réponse est la suivante : pour mériter la présence divine, il ne suffit pas d'appliquer les commandements de manière forcée, mais d’y ajouter du cœur et de ressentir un vrai sentiment de joie et de satisfaction, qui découle de notre conviction profonde du bien que ces Mitsvot nous procurent.

Il en est de même dans la construction de notre maison. Chacun des conjoints se doit de s'adapter à une nouvelle personne, de supporter ses faiblesses, ses plaintes, ses changements d'humeur… et à cela, se rajoutent les problèmes financiers, les difficultés dans l'éducation des enfants etc…

Mais, si l'homme et la femme prennent conscience qu'ils sont en train de bâtir une construction éternelle, de mettre en place un sanctuaire, de façonner leur parcelle divine et celles de leurs enfants, alors le sentiment de joie les accompagnera malgré leur dur labeur.

3-Demander de l’aide à Hachem !

L’épice principale de la maison juive est la prière. Pour pouvoir faire face aux épreuves sans tomber, on a besoin de se tourner vers le Maître du monde et de le supplier. Prier, prier et prier est, je pense, la devise de la réussite.

À chaque étape de notre vie, dans chaque difficulté, n'oublions pas l'essentiel : « Hachem, donne-moi la force, éclaire-moi, porte-moi sur tes ailes jusqu'à destination ».

Chabbath Chalom à toutes !

 

[1] Sotta 17