Connaissez-vous cette “coutume” installée depuis plusieurs années chez les jeunes soldats Israéliens ? Partir en Thaïlande à la fin de leur service pour s'évader. Bangkok, la capitale, n’accueille pas moins de 130.000 touristes juifs par an, alors que la ville n’abrite qu’une petite centaine de résidents juifs.
Un lieu sûr au centre de l'Asie
Outre les belles plages de sable blanc et les palaces à moindre coût, ce qui pousse nos ‘Hayalim (soldats) vers la Thaïlande est le fait que le pays assure, de par sa loi, la liberté de culte afin que tous se sentent en sécurité. Or cette loi ne protège que sur le plan « physique » alors que le plus grand danger reste spirituel, particulièrement dans cette partie de l’Extrême-Orient, bouddhiste à presque 90% !
C’est pourquoi presque tous se retrouvent dans l'endroit le plus sûr de la capitale : le Beth ‘Habad tenu par le Rav Né'hémia Wilhelem.
« Derrière chaque grand homme se cache une femme », dit le célèbre dicton. Et quelle femme…
Né'hami a toujours rêvé depuis sa plus tendre enfance d’être une émissaire du Rabbi en pays étranger, comme l’étaient ses propres parents. Ce qui n’était pas forcément le cas de son futur époux qui habitait Jérusalem et qui lui aspirait à tout autre chose...
Ce n’est que plus tard, alors que l’état de santé de son père exigea qu’ils quittent Israël pour les Etats-Unis que le jeune Né'hémia Wilhelem s’imprégna de l’importance d’être émissaire ‘Habad de par sa proximité avec le Rabbi de Loubavitch au 770 Eastern Parkway à Brooklyn.
C’est ainsi que quelques années plus tard, après leur mariage et 10 merveilleux enfants, les Wilhelem se retrouvent en mission dans un pays totalement étranger, la Thaïlande.
Il n’est pas difficile d’imaginer le dévouement total de cette femme qui œuvre entre l’éducation de ses propres enfants et sa mission : s’occuper d’une plus grande famille encore, celle de tous ses frères et sœurs juifs de passage chez eux.
Encore et toujours plus dévouée
Né'hami, qui ne se repose pas un instant, s’occupe de sa maison et de sa famille, enseigne à l’école communautaire locale et organise les Chabbatot pour accueillir les nombreux touristes (parfois jusqu’à 250 personnes par repas !).
Avec les années, elle a ajouté à son programme des cours pour femmes les mardis et le Chabbath ainsi que des soirées de Hafrachat 'Halla tous les jeudis ; une manière agréable selon elle de connecter les femmes et les jeunes filles à leurs racines et leur donner un avant-goût du judaïsme dans la joie.
Et ce n’est pas tout, elle a même décidé d’ouvrir pour la haute saison des 5 semaines par an, une Midracha (lieu d’étude de Torah pour femmes), qui représente à ses yeux un moyen intelligent de donner une vraie signification au séjour des touristes. Elle y allie intelligemment les visites touristiques aux études religieuses et culturelles de notre Torah. Une vraie mission pour rapprocher le plus de personnes possibles vers le judaïsme et les vraies valeurs...
Ce qui est le plus frappant chez Né'hami, c’est sa douceur pour faire passer les messages. Vous ne la verrez jamais critiquer, faire des remarques ou refuser d’accueillir qui que ce soit même si il est à l’opposé de ce que nous recommande la Torah. L’influence agit tout naturellement, car elle donne avant tout le sentiment que la Torah appartient à tous sans exception.
Elle affirme justement que son but n’est pas d’éloigner les Juifs mais bien au contraire de les rapprocher.
Ainsi, chacun choisit de son plein gré d’observer le Chabbath, de manger Cachère, d’écouter les cours de Torah, etc. Pour la première fois de leur vie, les gens ont le sentiment qu’ils ont un choix à faire : observer ou non les Mitsvot.
Le seul endroit où les Wilhelem se permettent de « parler » est le Beth Knesset. Vous les verrez alors demander de la manière la plus délicate qui soit s’il est possible de respecter la sainteté de l’endroit en acceptant de porter un foulard ou une kippa.
Si une personne refuse, il lui sera tout simplement demandé si elle aurait accepté de porter la tenue vestimentaire exigée dans les palaces locaux ! Par simple déduction, le message passera et elle acceptera de se couvrir dans ce lieu de prière qu’est la synagogue.
Un amour véritable
Dans un pays où il est très difficile d’organiser un séjour avec de la nourriture Cachère et encore plus le Chabbath, le Beth ‘Habad est un vrai refuge.
Le message de Né'hami montre clairement, avec toutes ses activités, que quel que soit l’endroit où un Juif se trouve, il n’y a pas de compromis à faire et qu’il ne convient pas de descendre spirituellement. Au contraire, il nous incombe de continuer à adorer Hakadoch Baroukh Hou et la Torah où que nous soyons et quoi que nous fassions.
C’est ainsi qu'en compagnie de son époux le Rav, avec beaucoup d'amour, de patience et de tolérance, Né'hami parvient à éveiller en douceur la conscience de presque tous ses visiteurs.
Les voyageurs de passage à Bangkok sont d’ores et déjà invités, il n'est même pas nécessaire de s’inscrire. Il suffit simplement d'arriver et on est alors accueilli avec affection, un merveilleux sentiment d'unité et comme toujours, un agréable sourire de toute la famille.
Un homme d'affaires témoigne : « J’aime particulièrement passer Chabbath au Beth ‘Habad. Je viens ici tout le temps pour rencontrer des amis, car après le travail, je suis presque toujours seul », déclare-t-il avant de prendre part à un dîner gratuit composé de poisson, de tomates, d’oignons, de houmous et de pain traditionnel.
Dans la grande salle à manger, les invités dégustent du vin rouge sucré dans des gobelets en plastique et chantent bruyamment en hébreu dans une ambiance très joyeuse.
Léa, une Israélienne en train de manger face à lui, acquiesce :
« Quand un juif en rencontre un autre, une connexion instantanée s’établit, même s'ils ne se connaissent pas. Le Beth ‘Habad est comme une grande famille. Mais Né'hami est plus que cela pour nous. Elle offre à chacun toute son attention et m’a permis, par exemple, de téléphoner à ma famille en Israël, gratuitement, autant de fois que je le voulais. »
Et sa dévotion ira jusqu’à s’occuper de votre réservation d’hôtel à côté de chez elle par simple demande par mail !
Et si vous dites à Né'hami qu’elle a un grand Zekhout (privilège) de renforcer les autres Juifs, elle vous répondra avec un grand sourire: « Je n’ai aucun mérite, tout cela c’est grâce à Hachem » !