Pourtant, lorsque nous réclamons l’obéissance de manière coercitive, les conséquences sont fâcheuses, voir désastreuses… comme nous l’avons vu dans un précédent article : obéissance de l’enfant : quelques pistes.
Hélas ! De façon habituelle, je dirais même naturelle, ce sont les méthodes que nous utilisons le plus souvent : demandes impératives, énervement, menaces, punitions etc.
En revanche, lorsque nous utilisons des méthodes positives -que nous détaillerons ultérieurement- les avantages sont nombreux. Nous allons ici en développer quelques uns, afin de nous en imprégner, et de nous convaincre que même si cela demande travail, attention, et un investissement certain, les bénéfices sont tels que le jeu en vaut largement la chandelle !
En premier lieu les méthodes positives préservent l’ambiance de la maison. Ce point est très important, car un enfant qui se développe dans une atmosphère sereine deviendra un adulte épanoui et équilibré. La Tora insiste sur l’importance de la sim’ha, la joie dans la maison, elle donne envie d’agir alors que la tristesse au contraire entraîne un manque d’enthousiasme démotivant dans tout ce qu’on entreprend, et même la paresse. Notons que le reste de la famille bénéficiera aussi de cette atmosphère paisible préservée.
Ensuite, et c’est un point essentiel, ces méthodes agissent sur le long terme. En effet lorsque l’on utilise des techniques positives l’enfant agit par lui-même. Ce que nous faisons est de développer son moteur interne de telle sorte que lui-même décide d’agir. La décision devient la sienne, et comme nous l’avons déjà dit, dans une bonne ambiance. Ainsi lorsque la maman réitère sa demande, l’enfant ayant gardé un bon souvenir de son expérience passée, il est vraisemblable qu’il exécutera la requête avec bonne volonté. Lorsque ces méthodes positives sont utilisées dans tous les domaines, l’enfant petit à petit agit par lui-même, sans même que nous ayons besoin de nous exprimer. C'est-à-dire qu’il acquiert de l’autonomie dans ses actions. Et tel est le troisième avantage des techniques positives.
Prenons l’exemple bien connu de la maman qui demande à son enfant de ranger sa chambre, ou ses jouets s’il est petit. Lorsqu’il rangera dans la bonne humeur, qu’il y verra un intérêt personnel, et qu’il sera félicité, il suffira par la suite, de lui dire qu’il faut ranger en lui rappelant combien il l’avait bien fait la fois passée. Au bout d’un certain temps, l’enfant finira par ranger de lui-même, sans besoin de lui rappeler.
L’autre exemple fréquent est celui des devoirs. Les techniques positives permettent petit à petit d’être de moins en moins derrière les enfants, juste de leur rappeler peut être l’heure de faire les devoirs et de se tenir à leur disposition lorsqu’ils ont des questions.
Oui, même les devoirs peuvent bien se passer !
L’enfant développe ainsi une confiance en lui très positive. Parce qu’un enfant qui a confiance en lui croit dans ses capacités et réussit. Beaucoup de grands maîtres ont développé l’idée de l’importance d’avoir confiance en soi. Rav Moché Feinstein par exemple, explique que beaucoup de personnes n’étudient pas la Tora uniquement parce qu’elles ne s’en sentent pas capables ! Tel Rabbi Akiva, qui ne voulait pas étudier, car comment réussir lorsqu’on commence à 40 ans ? Pourtant grâce à son épouse à Rahel, qui lui a montré sa confiance, il a essayé, et est devenu Rabbi Akiva, qui avait, rappelons le, 24000 élèves.
Madame Joëlle Cohen, directrice pédagogique des institutions Yad Mordekhaï, avait installé dans son bureau un petit panier de basket (!) Elle demandait à chaque personne qui passait d’y lancer une balle. Bien sûr, presque tout le monde échouait. Elle disait ensuite : « Le panier a l’air tordu, attend, je le replace correctement, recommence, tu vas réussir cette fois ». Elle le bougeait légèrement, et dans 100% des cas la personne réussissait son deuxième tir ! Vous avez certainement compris que le panier n’était pas mal placé. Le but était de trouver une excuse au joueur pour expliquer son échec et de lui donner confiance en lui. Si je n’avais pas vécu moi-même l’expérience, et vu les nombreux professeurs réussir, je n’y aurais certainement pas cru. Le but de madame Cohen était de montrer aux professeurs, que s’ils ont confiance en leurs élèves, ils réussiront.
Nous venons de comprendre au travers de ces quelques lignes, que les techniques de motivations positives permettent de rentrer dans une spirale vertueuse qui conduit l’enfant à la réussite et lui permet d’aller au bout de ses capacités.
Vous attendez certainement que nous développions quelques unes de ces techniques.
En fait elles sont toutes basées sur une seule, fondement de toutes les autres : l’encouragement.
En hébreu ‘ lé'oded - לעודד ’=encourager a pour racine ‘od - עוד’=encore
C'est-à-dire que l’encouragement est donner la force de faire עוד, encore et encore.
Ainsi RELEVER LE BIEN à l’infini, même une toute petite chose,
Même s’il n’y en a qu’une seule dans un océan de catastrophes,
Celle-là, relevez-là.
Il faut se travailler pour s’habituer à mettre en exergue toute action positive quelle qu’elle soit: ramasser un objet, dire merci, sortir ses devoirs sont autant de petites actions qui méritent d’être félicitées.
Il est impressionnant de voir l’amélioration souvent très rapide, d’un enfant qui a été valorisé. Nous avons l’habitude, instinctivement de laisser passer ce qui est bien et de sermonner le reste.
Reprenons l’exemple de la chambre que l’on souhaiterait tellement voir rangée !
Lorsque nous voyons notre enfant ramasser (peut être même par hasard) un objet qui traîne, lui dire « Ah je vois que tu ranges ta chambre, magnifique ! » lui donnera sans aucun doute l’envie de continuer.
Lorsque les enfants jouent, leur dire au bout d’une seule minute de jeu. « Comme vous jouez bien, je suis fière de vous !» les aidera sans aucun doute à continuer sans bagarre.
Plutôt que d’attendre la première dispute pour dire « Vous ne pouvez pas jouer 5 minutes tranquilles ?»
Un enfant qui a sorti un cahier, même s’il est parti jouer ensuite, lui dire « Bravo, je vois que tu as sorti ton cahier et que tu es prêt à travailler ! »
Plutôt que : « Pourquoi es-tu parti jouer ? Tu as du travail pourtant ».
Ou encore : « Tu as mis ton pantalon, t’es un champion, continue de t’habiller ! »
Plutôt que : « Ca fait 10 minutes que tu tournes avec ton pantalon et ton haut de pyjama, va finir de t’habiller, on va encore être en retard ».
Les exemples ne manquent pas !
Voici un nouvel exercice pour la semaine… Résultat garanti.
Lors d’un prochain article, nous développerons quelques techniques, ce que vous attendez tant !