Tous les soirs à 18h l’histoire se répète. Maman demande à Noa, 8 ans, de ranger sa chambre à peu près vingt fois de suite. Noa commence à ramasser ce qui traîne au sol puis s’arrête après quelques minutes. Le ton monte rapidement et bien sûr la colère s’installe...
Dans la tête de maman…
J’ai passé des semaines à décorer cette chambre pour en faire une chambre de princesse mais à chaque fois que j’ouvre la porte, je me retrouve face à un désordre total. Lego, crayons, vêtements et jouets sont éparpillés de partout. Ce n’est pourtant pas compliqué de ranger sa chambre !
Et dans les baskets de Noa, ça donne quoi ?
Je veux bien ranger ma chambre mais où mettre tous ces jouets ? Il y en a partout, je n’y arriverai jamais seule. Elle n’a même pas remarqué que j’ai ramassé toutes les perles ! Je me fatigue pour rien, j’arrête !
Mère et fille ne se comprennent pas. Comment débloquer cette situation?
Analysons ensemble ce qu’il se passe
On comprend bien la frustration de cette maman qui aimerait que sa fille commence à ranger et en finisse rapidement. Après toutes ces demandes répétitives de coopérer sans succès, on aurait toutes fini par mettre notre enfant dans la catégorie “aucune volonté de ranger”.
Répéter sans cesse nous épuise tellement que nous n’avons plus le recul nécessaire pour se rendre compte que notre enfant est souvent prêt à faire ce qui lui a été demandé mais que la tâche peut lui paraître trop difficile. Dans ces moments là, il a besoin d'être guidé et motivé.
Il est important d’exprimer calmement son incompréhension face au manque de coopération de son enfant et lui demander ce qui l’empêche de réaliser nos attentes.
En voyant sa maman à l’écoute, l’enfant exprimera ses sentiments face à la situation et permettra à sa mère de comprendre ce qui le bloquait. Il ne restera plus qu’à appliquer quelques “astuces motivation” pour aider l’enfant à coopérer.
Conseils motivation
1- L’aider à commencer en lui montrant l’exemple
2- Attribuer une place pour chaque chose et s’y tenir
3- Découper cette tâche complexe en multiples sous-tâches qui semblent plus facilement réalisables
4- Féliciter chaque effort pour entretenir la motivation
En script, ça donnerait quoi ?
“Noa, c’est l’heure de ranger ta chambre. Tu commences par mettre les Légo dans leur boîte verte pendant que je range les crayons dans leur trousse ?”
“Je suis très impressionnée. Tu as rangé les Légo très rapidement ce soir !”
“Je te laisse remettre tes robes sur leur cintre. Montre-moi comme tu le fais bien. “
“Quel plaisir de voir tes robes dans l’armoire !
Te rappelles-tu où ranger le Scrabble? “ Etc...
Après une bonne discussion et quelques astuces, le tour est joué !
Pourquoi ça marche ?
1- L’aider à commencer en lui montrant l’exemple
Se laver les mains, se brosser les dents, aller se coucher ou toute autre demande de coopérer peut malheureusement parfois nous frustrer lorsque notre enfant refuse d’obéir.
Nous pensons souvent qu’en répétant plusieurs fois, notre enfant nous écoutera enfin mais bien au contraire l’enfant s’habitue à nous entendre nous répéter et cesse d’écouter notre demande étant certain qu’elle sera exprimée à nouveau plusieurs fois de suite.
Il est alors beaucoup plus efficace d’agir.
Dans notre scénario, agir c’est montrer l’exemple en commençant à ranger avec notre enfant. Le fait de contribuer au rangement lui montre que nous sommes là pour le soutenir dans sa difficulté.
2- Attribuer une place pour chaque chose et s’y tenir
L’ordre et la structure sont primordiaux pour assurer à l’enfant un cadre stable et sécurisant. Dédier une place à chaque jouet le rassure et lui permet de visualiser la chambre ordonnée tout en lui assurant de ne pas perdre de temps.
Dans notre cas, il était temps d’organiser les tiroirs et bacs à jouets en y plaçant des autocollants désignant la place de chaque objet. Sachant où mettre quoi, l’enfant peut ranger sa chambre de manière autonome et efficace.
3- Découper cette tâche complexe en multiples sous-tâches qui semblent plus facilement réalisables
Adultes comme enfants, nous sommes tous hésitants à la vue d’une tâche complexe. La découper en multiples sous-tâches la fait apparaître plus abordable et réduit notre envie de la remettre à plus tard. Plus la sous-tâche est spécifique, plus on sera à l’aise pour se lancer et l’accomplir seul.
Dans notre scénario, découper la demande de Maman en plusieurs sous-tâches distinctes permet de rassurer l’enfant sur le fait que ce rangement est réalisable et qu’il est capable d’y arriver étape par étape.
4- Féliciter chaque effort pour entretenir la motivation
En tant que parents, nous avons tous remarqué que nos enfants se comportent du mieux possible quand ils sont mis en valeur. Lorsqu’un enfant se sent valorisé alors il est prêt à redoubler d’efforts pour reproduire cette situation positive et continuer à se sentir ainsi.
Le Rav Moché Gans explique dans son ouvrage “Make me, don’t break me” que ce besoin de reconnaissance n’est pas uniquement présent chez les enfants mais que chaque personne, quelque soit son âge, a un besoin fort et naturel d’être remarqué et mis en valeur. Il explique qu’en comblant ce besoin, on donne une force de motivation incroyable tout en fortifiant notre relation.
Instinctivement nous avons tendance à prêter plus d’attention aux actions négatives plutôt qu’aux actions positives. Pourtant, repérer ce qu’un enfant fait correctement et le complimenter est un moyen très efficace de le valoriser.
Remarquer chaque effort au lieu de se focaliser sur chaque échec permet de développer la confiance en soi et de satisfaire le besoin de reconnaissance de tout enfant.
Dans notre cas, féliciter l’achèvement de chaque effort donne à l’enfant la motivation de ne pas baisser les bras tout en assurant une atmosphère positive lors du rangement des jouets.
En tant que coach parental, j’ai vu de nombreuses mamans appliquer ces conseils pratiques et réussir à remplacer l'incompréhension par la motivation.
Alors à vous de jouer !