Votre bout de chou se réveille une fois encore en pleine nuit car un lion s’est caché sous son lit ? Lui répéter qu’aucun lion ne se trouve dans les parages ne semble pas le convaincre… Yokhi Dan’hi nous donne ses conseils pour des nuits apaisées !
Il est 2h10 et voilà que vous l’entendez pleurer à nouveau… « Maman, y’a un lion caché sous mon lit ! », « J’ai peur du voleur ! » ou encore « Y’a un monstre dans mon armoire ! ». Quelle que soit la formule, vous vous voyez obligée de vous lever en pleine nuit pour rassurer votre bout de chou qu’aucune de ces effrayantes créatures ne se trouve dans les parages. Mais toutes vos tentatives de persuasion semblent vaines… Cette scène se reproduit nuit après nuit et vous vous demandez : comment le convaincre qu’il ne s’agit là que de rêves et non de la réalité ? Comment aider mon enfant à dormir apaisé et à ne plus avoir peur ?
Entre rêve et réalité
Les pédopsychiatres et autres spécialistes de la petite enfance l’ont prouvé : un enfant ne fait pas la différence entre le rêve et la réalité ! Ceci est dû au fait que l’émotion laissée par un rêve ou par une scène imaginée est si forte chez l’enfant, qu’elle produit sur lui le même effet qu’une réalité tangible. Ainsi, lorsqu’un enfant rêve de quelque chose d’effrayant ou qu’il se l’imagine dans son esprit, de son point de vue, la chose existe réellement. Il s’agit peut-être d’une réalité légèrement différente, mais d’une réalité tout de même. Toute tentative de lui prouver l’inverse sera perçue par l’enfant comme le signe qu’on ne le croit pas et, surtout, qu’on ne le comprend pas !
Or, l’erreur que font la plupart des parents dans la situation que nous avons évoquée, c’est d’essayer de convaincre leur enfant qu’aucun lion, aucun voleur ni aucun monstre ne se trouve dans leur chambre. L’enfant a rêvé d’un lion, il a « senti » un lion – de son point de vue, le lion est bien là, sous son lit. Rien ne sert de le persuader du contraire ! Il va donc s’agir de parler non pas à l’intellect de l’enfant – qui n’a que faire de vos arguments – mais à son cœur et à ses émotions.
Chasser les monstres et autres indésirables
Pour aider votre enfant à s’endormir le cœur apaisé et chasser la peur de son esprit, il est important tout d’abord de tendre l’oreille à ses émotions. Ecoutez ce qu’il a à raconter, sans le juger ni essayer de nier ses sentiments. Prêtez oreille à ce qu’il vous dit, tout simplement, en lui montrant que vous comprenez ce qu’il éprouve : « Tu as peur parce qu’un monstre se cache dans ton armoire ? Je te comprends, un monstre, c’est vraiment effrayant ! ». Ne le confortez pas non plus dans sa peur et ne lui donnez pas le sentiment qu’il a de bonnes raisons d’avoir peur.
Ensuite, rassurez-le en lui faisant comprendre que vous êtes toujours là pour lui : « Maman est là près de toi, aucun monstre ne peut te faire de mal ! ». N’hésitez pas à pratiquer l’humour (pas la moquerie !) : « Si le lion que tu as vu revient t’embêter, dis-lui que ton papa est beaucoup plus fort que lui et qu’il n’a pas intérêt à avoir affaire à lui ! ».
Une fois l’émotion forte passée, vous pouvez prendre une ou deux minutes pour expliquer à l’enfant la différence entre le rêve et la réalité. Dites-lui par exemple : « C’est vrai que tu as imaginé un voleur et c’est vrai que tu as eu très peur, mais il y a une différence entre imaginer un voleur et voir un vrai voleur. Dans tous les cas, ça fait peur, mais ce n’est pas la même chose ».
Enfin, répétez-lui encore une fois que vous êtes toujours là pour lui, faites-lui un gros bisou et… laissez-le s’endormir tranquillement. Ne cédez pas s’il insiste pour que vous dormiez près de lui : si vous avez été suffisamment efficace et déterminée, il n’y a pas de raison que votre enfant ne parvienne pas à retrouver sa sérénité… Et à chasser tous les monstres et autres indésirables !
Yokhi Dan’hi