Dans la vie, on a tous des moments où l'on perd espoir face à certaines difficultés de la vie. Ma cousine Elsa a vécu cela et si je n’avais pas été témoin de son histoire, moi aussi j’aurais baissé les bras. Mais contre toute attente, de son épreuve douloureuse est sorti un grand miracle…
Ma cousine Elsa et moi avons toujours été proches depuis l’enfance. J’étais la première à qui elle a annoncé qu’elle avait décidé de se marier avec Benjamin et aussi une des seules à qui elle s’est confiée deux ans après, quand elle apprit que son papa, mon oncle, était atteint de la maladie.
Digne dans l’épreuve
Comme sa mère et ses frères, Elsa est restée tout le temps combative et optimiste. Elle accompagnait son père à tous les rendez-vous médicaux et attendait patiemment dans la salle d’attente à chaque fois qu’il avait une séance de traitement.
Un an après le diagnostic de la maladie de mon oncle, on nous a annoncé son décès. Quelle douleur ! Quelle tristesse ! Moi, sa nièce, je me trouvais anéantie par le choc et ma cousine si forte restait digne malgré le poids de la peine.
Après la fin des Chiva’ (semaine de deuil), j’avais décidé de lui rendre visite toutes les semaines pour prendre de ses nouvelles et surtout essayer de lui apporter un peu de réconfort, même si je me sentais nulle devant tant d’impuissance.
Son mari Benjamin était d’un soutien incroyable, tout comme ses copines, mais je voyais bien qu’Elsa était devenue plus sombre et ça ne s’arrangeait pas malgré les semaines qui passaient.
L’aveu d’une souffrance
Un Chabbath après-midi, j’ai eu l’idée de lui proposer une balade pendant que son mari partait à la synagogue. Au début, on parlait de tout et de rien, puis, au fur et à mesure, elle est devenue de plus en plus silencieuse, jusqu’à ne plus parler du tout.
On a continué à marcher en silence et, après un long moment, elle m’a dit : “Tu sais, mon plus grand regret, c’est que je n’ai pas donné de petit-enfant à mon père. J’étais bête, je pensais que j’avais du temps avant de devenir maman et que je devais d’abord me concentrer sur le reste. Mais maintenant, je réalise que c’était l’essentiel et je suis passée à côté.”
Je ne m’attendais pas à ce qu’elle me confie une telle souffrance et je ne savais pas non plus quoi lui dire qui pourrait la réconforter.
J’ai préféré la serrer dans mes bras, plutôt que de dire des bêtises ou des banalités.
Par contre, ce qu’elle m’a dit m’a profondément marquée et j’en ai parlé à la Rabbanite qui nous donnait cours le lundi suivant.
Sa réponse m’a surprise : “Il faut dire à ta cousine que ce n’est pas parce que son père n’est plus là qu’il ne voit pas ce qui se passe dans ce monde-ci. Nous sommes le peuple qui a hérité de la Torah de Ya’acov, ça signifie qu’il faut continuer à transmettre notre héritage et qu’elle n’oublie pas qu’Hachem est son allié dans ce magnifique projet”.
Un répit de courte durée
Cela m’avait réchauffé le cœur d’entendre les paroles de la Rabbanite et je me suis dépêchée de tout répéter à Elsa. Et elle aussi, je l’ai trouvée après plus sereine.
On n’en a plus reparlé après, mais j’avais compris qu’elle espérait pouvoir tomber enceinte rapidement.
11 mois après le début de son deuil, Elsa n’était toujours pas enceinte et vivait cette absence d’enfant comme une épreuve supplémentaire.
“Comme par hasard”, la veille de la Azkara (anniversaire de deuil) de son père coïncidait avec la date de son Mikvé. Et ce soir-là, elle s’y est rendue sans espoir et le cœur lourd. La Balanite qui était présente avait remarqué son air abattu et lui a demandé ce qui lui pesait tant.
Elsa s’est confiée sans retenue. “Cela fait un an que j’essaie de tomber enceinte, depuis le décès de mon père, et toujours rien. J’ai espéré, j’ai prié et aucune grossesse, j’en ai assez d’y croire pour rien.”
Un Mikvé pas comme les autres
Avec beaucoup de douceur, la Balanite l’a consolée et lui a rappelé la force de l’immersion dans le Mikvé, combien ce moment était propice aux prières sincères et que le Mikvé était source de beaucoup de délivrances.
“Tu ne dois jamais perdre espoir, lui a dit la Balanite. Peu importe les épreuves, continue à prier et à parler à Hachem et fais-le avec sincérité, ne t’arrête jamais !”
Au moment où Elsa s’est immergée dans l’eau du Mikvé, elle a ouvert son cœur et a pensé très fort dans sa tête : “Hachem, j’aimerais tellement avoir un enfant, un “Ben Zakhar”, un fils pour continuer la transmission de mon père qui me manque tant. Aide-moi dans ce projet par le mérite de mon père”.
Neuf mois plus tard, Elsa était radieuse et moi je pleurais de joie à la Brit-Mila de son fils, son premier enfant... Un bébé miracle envoyé par Hachem immédiatement après ce Mikvé exceptionnel.
Et comment je sais tout ça ? Tout simplement parce qu’Elsa m’a tout raconté quand je lui ai demandé comment elle avait eu l’idée de ce si beau prénom pour son fils : Avner (Av = père, Ner = bougie), qui signifiait pour elle... “la lumière de mon père”.
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