Galia Sabrassov est une thérapeute orthodoxe israélienne spécialiste de la puberté, de la sexualité et du couple. Forte d’une expérience riche de nombreuses années, elle aborde aujourd’hui un sujet douloureux, tabou, mais hélas brûlant d’actualité : « J’ai découvert que mon mari surfe sur des sites impudiques… ». Elle nous explique les 3 erreurs à ne pas commettre !

J’aimerais aujourd’hui aborder avec vous un sujet très douloureux et tabou, mais hélas d’une actualité brûlante. Des centaines de femmes, de tous les styles et toutes les tendances, font appel à moi avec le même cri de détresse, cri qui émane de leur cœur broyé par la perte de confiance en leur partenaire : « J’ai découvert que mon mari surfe sur des sites impudiques. »

En guise d’introduction, j’aimerais rappeler que tous les Rabbanim, toutes tendances confondues, mettent en garde le public contre les innombrables dangers d’internet. Certains permettant son utilisation à condition d’y installer un filtre sérieux, d’autres interdisant de l’utiliser à la maison, d’autres encore préconisant la présence d’une tierce personne ou d’une caméra pour permettre de naviguer, etc. Pourtant, malgré les avertissements sans équivoque des Rabbanim, il existe encore des gens qui introduisent chez eux, avec toute la naïveté du monde, Internet sans aucun filtre, car ils ignorent avec quelle facilité il est aujourd’hui possible de se retrouver exposé aux contenus les plus abjects.

Si beaucoup d’encre a déjà été versée sur les dangers d’internet, il n’en va pas de même de la manière dont les femmes qui ont découvert que leur époux était tombé sur le net devraient affronter la situation.

Dans le cadre restreint qui est le nôtre, je ne donnerai pas ici de solutions toutes faites pour régler ce problème, car c’est une question qui exige d’être traitée au cas par cas, mais j’aimerais déjà dans un premier temps évoquer les 3 erreurs les plus répandues des femmes qui se retrouvent dans ce genre de cas, afin que les autres ne les reproduisent plus à l’avenir.

Erreur n°1 : « Mon mari est une crapule »

Certaines femmes, après avoir fait la découverte accablante que leur mari était tombé sur internet, font l’erreur de le cataloguer immédiatement comme « une crapule », « un homme sans aucune moralité », ou « un hypocrite qui n’a aucun lien avec la Torah ». La Rabbanite Ruth Waldman (auteure de l’excellent : « De la paix à la perfection ») conseille toujours aux femmes qui détectent le moindre manque au niveau des Midot ou du comportement de leur mari de tout d’abord croire sincèrement en eux.

En effet, un homme ne souhaite jamais (sauf cas très isolés) faire intentionnellement du mal, pas plus qu’il ne souhaite briser la confiance que sa femme a en lui. Au fond, il souhaite s’améliorer, satisfaire son épouse et s’élever au-delà de sa condition, mais, comme tout le monde, il a aussi ses points faibles et ses moments de chute. Cela ne signifie pas qu’il n’a pas de valeur et qu’il ne mérite plus de confiance. Une fois que la femme intègre bien cette idée, elle peut dire à son mari : « Je sais que toi non plus, tu ne souhaites pas au fond de toi voir des images aussi destructrices. »

D’expérience, la seule idée que vous croyez en lui a le pouvoir de pousser un homme à arrêter de lui-même ou d’accepter de se faire aider par un spécialiste, si besoin est.

Erreur n°2 : Prendre des décisions sous le coup de la colère

Lorsqu’une femme découvre une telle chose, elle réagit en général sous forme de panique et c’est bien compréhensible. Prises dans la tempête de leurs émotions, certaines claquent alors la porte de la maison avec leurs enfants ou même décident de divorcer.

Je ne dis pas de divorcer ou de ne pas divorcer, car, là encore, tout dépend du ressenti de la femme et de la gravité du problème, cependant, il me semble important de souligner qu’une telle décision doit être prise dans un second temps. A tête reposée, une fois les premiers sentiments de fureur et de désespoir passés, il convient d’envisager comment résoudre le problème, et certainement pas sous le coup de la colère.

Erreur n°3 : « C’est de ma faute »

Il s’agit d’une erreur commise par les femmes souffrant de culpabilité et de dépendance affective. Ces personnes rapportent tout à elles et se sentent une responsabilité vis-à-vis des autres et de leurs actes. Elles endossent la responsabilité des échecs des autres, notamment de leur conjoint, de leurs enfants, de leurs proches, etc. Par exemple, si un de ses enfants rapporte une mauvaise note de l’école, une femme souffrant de ce trouble pensera que c’est parce qu’elle est une mauvaise mère qui ne passe pas assez de temps à faire les devoirs avec ses enfants. Si sa belle-mère est d’humeur acariâtre, elle imaginera que c’est parce qu’elle ne l’aime pas ou qu’elle lui en veut, et ainsi de suite.

Dans le domaine qui nous concerne, certaines femmes commettent l’erreur de penser que « tout ça est de leur faute » : elles n’ont pas su être à la hauteur, être assez belles, être attirantes, se montrer attentionnées, etc. Alors que la réalité est toute autre et n’a rien à voir avec elles, la plupart du temps ! Même si ça n’est pas agréable à entendre pour une femme, il faut savoir que les hommes sont tous en proie à des pulsions très fortes dans ce domaine, contre lesquelles ils sont censés se battre constamment (comme ils y sont tenus par la Torah). Le fait qu’ils chutent occasionnellement, même si c’est quelque chose de très répréhensible, n’a pas de rapport avec l’amour qu’ils portent à leur femme !

Galia Sabrassov, adapté par Elyssia boukobza