L'histoire du récit de la sortie d'Égypte nous accompagne encore aujourd’hui chaque jour de notre existence.
בכל דור דור חייב אדם לראות את עצמו כאילו הוא יצא ממצרים. Chaque génération doit se voir comme étant sortie elle-même d’Égypte.
Cette histoire, où chaque obstacle nous renforce davantage et nous rend plus forts, a une résonance particulière pour nous aujourd'hui.
En particulier durant cette période de guerre, l'histoire de la sortie d'Égypte est source d'espoir, nous rappelant qu’à chaque génération nos ennemis essaient de nous exterminer, mais notre Créateur Tout-Puissant ne nous a jamais abandonnés, et Il nous a toujours sauvés de leur mains. De la même façon que D.ieu nous a sortis d'Égypte, il est certain qu’Hachem nous sortira victorieux de cette guerre, fortifiés et renforcés. Qu’on ait très vite le mérite de voir le retour de nos otages, ainsi que la venue de Machia'h, notre libérateur final, Amen.
Je souhaiterais vous parler aujourd'hui de Moche Rabbénou en particulier. Alors qu'il se tient devant le buisson ardent, D.ieu Lui-même lui dit : "va libérer Mon peuple d'Égypte !" Mais que lui répond Moché ? "Mais D.ieu, je ne peux pas réaliser cette mission, je bégaye !"
C'est vraiment incroyable, n'est-ce pas ? D.ieu lui adresse directement la parole et lui confie une mission, mais il refuse ? Comment comprendre ce comportement ? Mais surtout que lui répond Hachem ? "מי נתן פה לאדם" "Qui a donné la bouche à l'homme ?"
Nous allons essayer ensemble de comprendre la réaction de Moché Rabbénou, ainsi que la réponse mystérieuse d'Hakadoch Baroukh Hou.
Moché bégayait lourdement. Imaginez que vous devez présenter un projet très important devant un chef d'État ; vous allez sûrement choisir la personne qui a le plus de charisme, la meilleure élocution, afin d'être sûr que le projet sera bien présenté. Ainsi, selon Moché Rabbénou, sa réponse exprimait le sentiment profond que ce handicap l'empêchait totalement de réaliser cette mission.
Au cours de notre existence, nous sommes confrontés à deux types de limites : des limites externes et des limites internes.
Les limites externes sont ces gens ou ces événements de votre vie qui vous font croire que vous n'allez pas y arriver, qui essaient sans cesse de vous briser, de vous stopper. Moché Rabbénou a connu des ennemis extérieurs tout au long de sa vie vu que dès sa naissance déjà, sa vie était en danger, puis dans cesse, il a dû combattre plusieurs ennemis extérieurs qui ont essayé de le détruire.
Mais là, ce sont les limites internes de Moché Rabbénou que nous rencontrons. Quelles sont nos limites internes ?
Ce sont ces petites voix intérieures qui nous disent : "Mais tu n'es pas à la hauteur, tu ne vas pas y arriver, tu as vu tes défauts ? C'est trop dur, c'est impossible, laisse tomber !" Ceci est une limite interne. Une limite interne se manifeste lorsque nous percevons nos défauts comme des obstacles qui nous empêchent d'atteindre nos objectifs.
Quelle est la réponse d'Hakadoch Baroukh Hou devant cette limite interne ? "Qui donne la bouche à l'homme ?" En d’autres mots, Qui t'a créé ? C'est Moi ! Et Je connais parfaitement tous les recoins de ton âme, de ton cœur, de ton potentiel et Je sais parfaitement que tu as les forces pour réaliser la mission que Je te donne. Cette limite ne représente qu'une illusion et tes ressources sont bien plus puissantes que cette limite que tu te crées.
Et c'est pour cela que Hachem n'a pas guéri Moché de son bégaiement, mais Il lui a adjoint Aharon pour accomplir sa mission, afin que Moché devienne un symbole éternel pour toute les générations à venir du fait que nous ne devons jamais laisser nos limites internes nous retenir dans la réalisation de notre mission. C'est à chacun d'entre nous qu'Hachem dit chaque jour מי נתן פה לאדם, C'est Moi qui t'ai créé, mon enfant. Je suis conscient que tes forces surpassent largement tes limites et que tu as le potentiel de réaliser tes rêves et d'accomplir ta mission.
C'est là que notre rôle en tant que parents prend tout son sens. Nous avons également la responsabilité de transmettre ce message essentiel à nous-mêmes et à nos propres enfants.
Un enfant en bas âge n'est pas conscient de ses capacités, il n'a pas encore développé d'image de lui-même. Il agit de façon instinctive. Et les qualificatifs que nous attribuerons aux actions de l'enfant seront ceux qui contribueront à la construction de son identité personnelle.
C'est-à-dire si un enfant agit d'une certaine façon et que sa mère lui assène " tu es turbulent !", l'enfant, de façon inconsciente, enregistre et construit une image négative de lui-même.
Il est important de créer une image positive de l'enfant en décrivant uniquement les actions problématiques, sans jamais attribuer ces problèmes à l'enfant lui-même. Essayez une phrase comme : "Mon chéri, ce que tu as fait n'est pas bien, réfléchissons ensemble comment corriger ton action". Dans ce type de remarque, son image de lui demeure intacte. Nous lui enseignons, tu es un bon enfant, seule ton action nécessite d'être rectifiée. Viens, nous allons t'apprendre à la rectifier ensemble.
De la même manière, il est capital d'aider l'enfant à construire une image positive de lui-même. On peut le mettre en avant et le féliciter, tout en utilisant un adjectif pour souligner à ses yeux ses propres qualités. Par exemple :"Mon chéri, tu t'es réveillé à l'heure aujourd'hui, félicitations tu es un enfant ponctuel !" Le qualificatif ponctuel fait à présent partie intégrante de l'image de soi de l'enfant. Ceci renforce même ce comportement positif dans le futur, car l'enfant se comporte en fonction de l'image qu'il a de lui-même.
En utilisant cette méthode, nous transmettons le message d'Hachem à Moché à nos propres enfants en leur disant : « mon enfant, je connais tes forces, je connais ton potentiel, et je sais que tu es capable de réussir dans tout ce que tu entreprends ».