Pourquoi m’accrocher à des règles qui rendent tout le monde fou dans ma maison ? Il vaut la peine de se pencher sur les idées préconçues de ce qui constitue un bon parent. Si vos attentes sont trop élevées et irréalistes, vous risquez de vous imposer trop de demandes inutiles. Vous pouvez alors sentir que vous n’êtes pas à la hauteur et, de là, vous laisser entraîner par la colère. Si vous pouvez éliminer ces attentes, ou, au moins, en prendre conscience, vous découvrirez que vous êtes bien plus calme et plus heureux… ce qui, en retour, signifie que vous êtes un meilleur parent.
J’ai remarqué que je fonctionnais sous l’influence des attentes irréalistes suivantes :
Mes enfants doivent avoir toujours l’air propres et soignés.
Ma maison doit être toujours propre et soignée.
Le diner doit être servi à l’heure chaque soir.
Mes enfants doivent être calmes et bien élevés à la table de Chabbath.
Le diner doit inclure la plupart des groupes alimentaires; mes enfants doivent finir toute leur assiette.
Je dois toujours être heureuse lorsque je joue le rôle de parent.
Je ne dois jamais me sentir frustrée ou en colère contre mes enfants, et, si c’est le cas, je suis un mauvais parent.
Mes enfants doivent rester gentiment assis à la synagogue.
Je dois exploiter toutes les occasions pour stimuler mes enfants.
Si mes enfants se conduisent bien, je suis un bon parent. Dans le cas contraire, je suis un mauvais parent.
Alors, si vous pensez que vos enfants doivent avoir toujours l’air propres et soignés (vous pouvez ne même pas réaliser que vous avez cette attente), vous allez vous battre beaucoup avec vos enfants. La colère sera très présente. Si vous pensez que chaque moment passé avec votre enfant doit être l’occasion de le stimuler et de l’éduquer, vous serez très frustré lorsque vous êtes fatigué, énervé et à court de patience.
Si vous estimez que vos enfants doivent se conduire parfaitement à votre table du Chabbath, vous risquez d’être débordé par le vin renversé, les miettes de ‘Halla éparpillées partout, et les disputes de vos enfants.
Prenez quelques minutes de réflexion. Vos attentes sur votre rôle de parent sont-elles raisonnables ou pour la plupart inaccessibles ? Créez une image plus réaliste de ce qui fait un bon parent. Cela pourrait vous aider à parvenir à la racine de votre colère pour vous en débarrasser définitivement.
Nous devons également examiner les attentes que nous formons par rapport à nos enfants. Elles peuvent s’avérer également irréalistes. Nous pensons peut-être que :
Mon enfant est intelligent et doit obtenir de bonnes notes, pas moins que 20/20.
Mon enfant doit aimer la prière.
Mon enfant doit toujours se sentir heureux. S’il/elle est triste, il doit y avoir une faille chez moi.
Mon enfant doit faire du sport et réussir dans ce domaine.
Mon enfant doit s’habiller d’une certaine manière.
Mon enfant doit immédiatement sortir du lit le matin.
Si on les observe de près, nous découvrirons probablement que certaines de nos attentes sont assez insensées. Tentons de les modifier légèrement, et nous serons bien plus heureux.
Mon enfant est de temps en temps fatigué, il a faim, est grincheux et maussade.
Mon enfant apprend tout juste à prier. S’il me voit prier avec une vraie Kavana (concentration), il finira par m’imiter.
Mon enfant peut être considéré comme intelligent, même s’il n’obtient pas toujours 20/20. Ses talents et ses points forts peuvent se situer dans un cadre extrascolaire.
Mon enfant a peut-être deux mains gauches, mais n’en demeure pas moins une personne de valeur. Ses talents et ses points forts se situent peut-être dans un autre domaine, comme les matières scolaires.
Mon enfant sentira toute la gamme des émotions, comme tout être humain.
Mon rôle est d’aider mon enfant à gérer ses émotions en lui laissant les posséder et les ressentir.
Mon enfant a son propre style : tant qu’il respecte les lois de la pudeur, ce sera acceptable.
Mon enfant a besoin de temps pour traîner au lit. J’organiserai mon emploi du temps en fonction de cela.
Tentez de prendre le temps de déterminer si vos attentes - vis-à-vis de vous-même et de votre enfant - sont irréalistes. Cela vous aidera à mettre le doigt sur la source de certains de vos sentiments de colère. Vous serez alors en bien meilleure position pour lâcher prise.
Adina Soclof