Mon fils et ma belle-fille étaient récemment à Jérusalem pour une fête de famille et voulaient rendre visite à leur fils qui étudie à la Yéchiva de Mir. Bien sûr, vous n’avez pas besoin d’une excuse pour aller à Jérusalem. Un voyage là-bas est toujours une expérience extraordinaire. Les jours passent trop vite, comme l’attestent tous ceux qui ont séjourné à Jérusalem.
Il y a tant d’endroits où aller, tant de lieux à visiter où vous voulez prier, tant d’amis et de famille à visiter. Et il y a le Kotel. Le Kotel nous attire toujours. Il vous rapproche. Lorsque vous vous tenez en prière, devant ces pierres anciennes et sacrées, vous êtes fasciné et perdez toute notion du temps. Les murs parlent, votre cœur palpite, les larmes coulent, et vous savez que vous êtes arrivé à la maison.
En outre, il y a tant d’organismes et de programmes charitables qui attirent notre attention. Malheureusement, les pauvres sont nombreux à Jérusalem et depuis que les aides ont été coupées, les familles ont du mal à mettre de la nourriture sur la table. Les familles nombreuses vivent dans de minuscules appartements, avec une petite pièce qui sert de salon, salle à manger et même de chambre. Mais ces familles vivent conformément au crédo de « Baroukh Hachem - merci D.ieu pour ce que nous possédons ».
Alors que le moment de rentrer aux États-Unis s’approchait, ma belle-fille fit des achats de cadeaux à ramener à la maison. Alors, où faites-vous les achats à Jérusalem ? Quel est le meilleur endroit ? Il y a un quartier religieux au cœur de la ville, Guéoula, et les petits magasins qui s’y trouvent sont fantastiques. Mais ce n’est pas que les magasins ; c’est tout le quartier. Si vous y passez la veille de Chabbath, les arômes qui vous assaillent sont extraordinaires : soupe de poulet, Kougel, Tchoulent, ‘Halot toutes fraîches et gâteaux. Se promener dans les rues vendredi après-midi vous ramène dans la cuisine de votre grand-mère. Si vous ne l’avez pas encore vécu, je vous le recommande vivement lors de votre prochaine visite.
Après avoir acheté des bibelots dans un magasin, ma belle-fille aperçut une mère avec une grande famille avoir du mal à remonter sa poussette sur le trottoir. Ma belle-fille s’empressa de courir vers elle pour l’aider, puis poursuivit son chemin. Mon fils la rejoignit. Après avoir marché un peu, elle réalisa que son épaule lui semblait légère. Elle chercha son sac à main, mais il n’était pas là.
Perdre un sac n’est jamais une bonne expérience, mais le perdre en voyage peut s’avérer traumatisant. Il contient votre passeport, vos cartes de crédit, votre permis, etc. Ma belle-fille revint sur ses pas avec mon fils. Ils pensèrent qu’elle l’avait peut-être oublié dans le magasin où elle venait de faire ses achats. Ils y retournèrent, mais le propriétaire leur assura qu’il n’avait pas vu le portefeuille. Il les invita tout de même à regarder la vidéo enregistrant tout ce qui se passe dans le magasin. Mes enfants la regardèrent très attentivement et virent ma belle-fille payer ses achats et repartir avec le sac sur l’épaule.
Mon fils se mit à appeler les sociétés de cartes de crédit pour annuler les cartes. Mais le mystère demeurait. Où pouvait se trouver le sac ? Ils déambulèrent de long en large dans la rue pendant longtemps à la recherche du sac, mais il demeurait introuvable.
Soudain, un homme qui s’identifia comme un rabbin s’approcha d’eux.
- Est-ce que par hasard vous vous appelez Jungreis ?
- Oui, répondit mon fils.
- Est-ce que ceci vous appartient ?, demanda-t-il tout en tenant le sac.
Mes enfants ne pouvaient y croire. Comment l’avait-il trouvé ? Où l’avait-il trouvé ? Le rabbin, soulagé, s’expliqua.
« Pendant que vous aidiez mon épouse avec la poussette, votre sac à main est tombé de votre épaule dans la poussette. Lorsque ma femme est arrivée à la maison et a trouvé le sac, elle était malade. Elle imaginait vos soucis. Nous pouvions imaginer votre détresse. L’idée que vous aviez fait un acte de ‘Hessed et aviez perdu votre sac en conséquence nous était très douloureuse. Nous vous avons désespérément cherché. Grâce à D.ieu, je vous ai retrouvé. Je dois appeler immédiatement ma femme. »
Alors qu’il parlait à mon fils et ma belle-fille, il composa le numéro de son épouse et lui annonça la bonne nouvelle.
Pouvez-vous imaginer une telle scène à New York ? Ou dans une autre ville du monde ? Quelqu’un se promènerait-il dans la rue à la recherche du propriétaire d’un sac perdu ? Au mieux, quelqu’un qui trouve un objet perdu le ramène au poste de police. Mais à Jérusalem, cet homme et son épouse ne pouvaient être en paix tant qu’ils n’avaient pas trouvé le propriétaire du sac et le lui avaient restitué.
Parmi nos nombreux commandements, nous avons la Mitsva de rendre un objet perdu à son propriétaire. Et alors qu’au cours des longs siècles d’exil, de nombreuses Mitsvot ont été oubliées, elles ne sont pas perdues, mais profondément inscrites dans notre cœur et peuvent refaire surface en un clin d’œil. C’est le secret du ‘Am Israël, une nation qui ne meurt jamais.
Nous sommes une Michpa’ha, une famille. Nous ressentons les soucis des autres et tentons d’alléger les préoccupations de nos frères. Ne pensez pas que j’ai une vision romantique du peuple résidant dans notre ville sainte. Je sais trop bien qu’il y a des problèmes partout, même à Jérusalem. La société est partout corrompue, égoïste, immorale et tout simplement mauvaise. Mais - et c’est une grande objection - au sein de cette obscurité dense, il y a le Pintele Yid, l’étincelle juive au plus profond de notre âme.
Si ce rabbin était si déterminé à restituer ce sac perdu à son propriétaire légitime, à plus forte raison devons-nous nous engager à faire revenir des Juifs perdus qui errent dans le désert de l’assimilation, vers leur foyer de Torah et de foi en Hachem.