Les livres qu’elle a lus, les cours qu’elle a entendus et les conseils qui lui ont été donnés de tous côtés l’ont peu à peu renforcée dans l’idée qu’elle s’est faite : choisir d’accoucher naturellement, sans anesthésie péridurale. «  Je suis convaincue que c’est la meilleure chose pour moi et pour mon bébé  » se répète-t-elle, «  Avec l’aide d’Hachem, j’arriverai à surmonter les douleurs et à être forte.  » Cependant, plus la date de l’accouchement approche, plus les doutes l’assaillent de toutes parts : «  Suis-je réellement capable de surmonter cela ? Me suis-je déjà confrontée à une douleur semblable ? »

Les pensées de cet ordre sont le lot de nombreuses femmes ayant décidé d’accoucher naturellement. Afin de se renforcer dans la décision qu’elles ont prise, il est indispensable qu’elles croient de façon inébranlable qu’elles ont la force pour cela. Elles doivent absolument intégrer le fait qu’elles possèdent une force intérieure très puissante qui s’exprime au moment de l’accouchement.

L’accouchement est un processus extraordinaire. Le cocktail d’hormones sécrétées permet à la femme d’accoucher sans médicament. Le corps se prépare : l’utérus se resserre à l’aide des contractions, sécrète des endorphines qui sont des hormones naturelles diminuant la douleur et permettant aussi d’assouplir et d’élargir tous les tissus et membranes indispensables à l’accouchement.

Tu es faite pour enfanter, et plus tu croiras en tes propres forces, plus tu réussiras à ignorer la douleur qui est la tienne. Tu parviendras à te concentrer sur l’expérience spirituelle unique et exceptionnelle qui se déroule miraculeusement devant tes yeux.

Il existe des moyens supplémentaires qui permettent de diminuer l’intensité de la douleur et qui aident à se confronter aux contractions.
 

Une approche positive

Sachant que le corps et l’âme sont liés, la réalité nous prouve qu’une pensée positive est capable d’atténuer la douleur. Une femme qui, durant l’accouchement, pense : «  J’ai tellement mal ! Comment vais-je réussir à survivre ? Les contractions suivantes seront sûrement plus fortes !  », souffrira beaucoup plus qu’une femme qui se dit : «  Il y a tellement de femmes qui attendent de ressentir des contractions, et moi BaroukhHachem, mon accouchement débute… Chaque contraction et chaque douleur permettent d’ouvrir le col de l’utérus et permettent au bébé de venir au monde rapidement…  »

Pénina perdit les eaux sans ressentir aucune contraction auparavant. Elle se rendit à l’hôpital pour faire une vérification. L’équipe médicale lui annonça que si l’accouchement n’avait pas débuté dans les prochaines heures, ils se verraient obligés de le lui provoquer. Pénina attendit dans un état de tension et lorsque les premières contractions se décidèrent enfin à arriver, elle se sentit comblée. Elle parvint à surmonter les douleurs avec beaucoup plus de facilité.

Plus les contractions sont fortes, plus le col de l’utérus s’ouvre rapidement et la venue au monde du bébé se rapproche ! Une telle pensée insufflera en toi une joie et des forces renouvelées. En effet, tu comprends que dans peu de temps, tu auras le mérite de serrer dans tes bras ton bébé tant attendu.

Par ailleurs, pense que l’accouchement n’est pas qu’un moment de douleur, mais qu’il y a des moments de pause où il t’est possible de te reposer et de renouveler tes forces en vue de la prochaine contraction.

Toute pensée positive te permettra de te calmer, d’influencer ainsi le développement physiologique de l’accouchement afin que ce moment passe rapidement.
 

La relaxation

Au moment où l’utérus se contracte, la quantité d’oxygène distribué diminue. Si la femme, en réaction à ses douleurs, se contracte elle-même de tout son corps, elle empêche l’oxygène de se répandre et cela accentue les douleurs.

Une femme qui contracte son corps au moment d’une contraction crée un barrage corporel et mental qui peut entraîner le ralentissement du processus de l’accouchement. Ainsi, se contracter soi-même bloque l’activité de l’utérus et par conséquent, celui-ci ne s’ouvre pas.

En parallèle, la tension éprouvée par la femme peut entraîner la sécrétion anormalement élevée d’adrénaline qui dérange les hormones liées à l’accouchement. En revanche, lorsque la femme se relaxe et se détend, les mécanismes corporels de l’accouchement se mettent en place, les hormones fonctionnent comme il se doit : les endorphines amoindrissent la puissance de la douleur et l’ocytocine entraîne des contractions efficaces pour la suite de l’accouchement.

Il est vivement conseillé de pratiquer des exercices de relaxation avant l’accouchement, par exemple en suivant un cours de préparation à l’accouchement ou en écoutant de la musique relaxante. Néanmoins, même celle qui ne l’aurait pas fait au préalable a la possibilité de se relaxer en suivant les indications qui lui auront été données et à l’aide de respirations lentes et profondes. Lorsque les épaules sont vers le bas au moment d’une respiration lente, c’est le signe d’une relaxation efficace.

Au moment de l’accouchement, relaxe les muscles de la bouche et de la mâchoire, ferme les yeux et détends-toi. Les muscles de la bouche et des yeux font partie des muscles que l’on nomme les sphincters. D’une manière générale, les sphincters encerclent les différents orifices de l’organisme et permettent leur ouverture et leur fermeture. Ces muscles sont tous liés les uns aux autres et donc bien entendu à l’utérus qui lui aussi appartient à cette catégorie de muscles. Ainsi, faire en sorte de détendre et de relâcher la bouche et les yeux permettra également d’apaiser le muscle de l’utérus.

Plus tu réussiras à te détendre et à te relaxer, plus l’utérus aura la possibilité de réaliser son travail avec efficacité et en créant moins de douleurs. La relaxation permet une meilleure oxygénation du muscle et ainsi une douleur moins lancinante. Cette diminution de la douleur te permettra donc de profiter d’un moment de relaxation supplémentaire.
 

L’imagination constructive

Par la force de la pensée, il est possible d’influer sur les différents développements qui se déroulent dans le corps au moment de l’accouchement. Ainsi, l’utilisation de l’imagination et de pensées positives est très utile à ce moment-là.

Lorsque la contraction est là, pense au sang circulant dans toutes les parties de ton corps et parvenant jusqu’à l’utérus. Pense à l’utérus qui se contracte puis qui s’ouvre afin que le bébé puisse passer et imagine ton petit bébé qui avance vers la sortie ! De telles pensées sont véritablement capables d’accélérer le processus d’ouverture de l’utérus.

En même temps, il est possible de penser à une image apaisante, rassurante et douce comme les vagues qui s’échouent sur le rivage, le lever du soleil, ou encore un bouquet de fleurs. En somme, toute chose qui a la possibilité de te donner de la force et de relaxer ton corps est utile au moment de l’accouchement.
 

Les respirations

La respiration signifie concrètement : faire entrer la vie dans le corps de l’être humain. La respiration est la clé des miracles pour faciliter les moments de tension et de stress, en particulier au moment de l’accouchement. En effet, durant ces instants, la respiration entraîne une diminution de la douleur et une progression du processus de l’accouchement.

Bien que l’activité des poumons soit un mécanisme naturel et un réflexe automatique, nous avons la possibilité de gérer le rythme des respirations et en conséquence, de faciliter notre confrontation à la difficulté, à la douleur ou à la peur.

Les respirations rapides et saccadées au moment de l’accouchement ne fournissent pas au corps la quantité suffisante d’oxygène.  De plus, respirer ainsi provoque une montée de l’adrénaline. Il est donc important de respirer profondément et lentement afin de diminuer le taux d’adrénaline et d’influer sur la sécrétion de l’ocytocine.

Une bonne et profonde respiration a pour conséquence d’enrichir le sang en oxygène et ainsi, le fœtus reçoit plus d’oxygène. En parallèle, cette respiration permet d’éviter de penser à la douleur, de se relaxer et de libérer la tension accumulée. De longues et lentes respirations modifient la fréquence des rythmes cérébraux et aident celui-ci à sécréter les endorphines qui permettent de diminuer la douleur. Ainsi, les respirations insufflent la nécessité vitale et de ce fait, aident la femme à se confronter aux situations douloureuses, à la fatigue et à la tension.

Tu as besoin de cinq ou six bonnes respirations afin de faire passer la contraction ou, tout du moins, le pic de la contraction. Se concentrer sur la respiration de la façon la plus juste qui soit te permettra de réussir à ne plus penser à arriver à la fin de la contraction.

Il est très utile d’apprendre et de s’entraîner à respirer convenablement avant l’accouchement, comme cela est enseigné durant les cours de préparation. Un entraînement intensif transformera les respirations en une partie inhérente de toi-même, si bien qu’au moment de l’accouchement, lorsque tu te connecteras à la partie sentimentale de ton cerveau et que tu te déconnecteras de la partie réflexion, tu pourras respirer selon les principes énoncés plus haut.

Même si tu ne t’es pas assez entraînée, il est important d’appliquer les notions suivantes expliquées concrètement pour une bonne respiration au moment de l’accouchement :

  1. Avec l’arrivée de la contraction, vide tes poumons de tout souffle à l’aide d’une longue et profonde expiration. En faisant cela, les poumons s’élargissent et ont une nouvelle capacité de réception d’oxygène.

  2. Inspire profondément et lentement avec le nez et ressens la manière dont ton ventre gonfle et comment l’oxygène parvient jusqu’à l’utérus.

  3. Expire lentement par la bouche. À ce stade, le ventre s’abaisse et les épaules s’affaissent et se relâchent. Tu peux utiliser cela pour te vider de toute tension et de toute douleur en faisant entendre un léger soupir au moment de l’expiration. Essaye d’expirer et de faire sortir toute la douleur et le mal que tu ressens.

Si tu sens que tu as des difficultés à te concentrer sur la respiration, les personnes qui t’accompagnent peuvent te rappeler ces principes. Vous pouvez également respirer ensemble en suivant le bon rythme.

Lors d’une contraction, il est conseillé d’associer également ces trois principes, utiles pour diminuer les douleurs et pour faire progresser l’accouchement : la respiration, la relaxation et l’imagination guidée. Ces trois éléments forment une recette efficace qui, avec l’aide d’Hachem, peut produire des miracles !

Ferme les yeux au moment de la contraction et concentre-toi. Respire profondément tout en te relaxant et imagine le sang circulant jusqu’à l’utérus et la façon dont celui-ci s’ouvre devant ton bébé.