Mina, heureuse grand-mère, était venue rendre visite à sa fille, jeune accouchée. Elle emprunta le couloir avec un grand sourire qui s’effaça immédiatement lorsqu’elle entendit les sanglots étouffés de sa fille qu’elle ne parvenait apparemment pas à retenir. Un frisson traversa tout son corps. « Quelque chose de grave a dû se produire ! Mon D.ieu… » Elle fut prise de vertiges. « Qui sait ?... Le bébé ?... Oh non… » Elle s’obligea à continuer son chemin et poussa vivement le rideau. Sa petite Mikhal leva vers elle des yeux rougis par les pleurs. « Ils… lui ont donné… un biberon… à la pouponnière… » articula-t-elle avec difficulté en se remettant à pleurer de plus belle. « La sage-femme… a dit… que je n’ai pas assez de l…lait ». « Quoi c’est tout ? » demanda Mina en reprenant petit à petit son souffle.
Tout le monde autour de toi est heureux et joyeux. Les enfants plus grands entourent avec émotion le berceau du nouveau petit frère. Le sourire de ton mari te montre son bonheur et tes parents sont fiers d’avoir un nouveau petit-fils. Il n’y a que toi qui sembles déprimée. Tu te mets à pleurer sans raison valable en réaction à n’importe quelle petite tension ou tracas infime.
Tu ne savais pas que tu pouvais réagir de cette façon, et il te suffit d’y penser un seul instant pour que tu sois encore plus déprimée. Ton mari aussi est désemparé de te voir ainsi : tu as toujours été forte et tellement joyeuse. Que t’arrive-t-il ? L’accouchement t’aurait-il transformée en une autre personne ?!
Être informée des différents processus physiques et psychologiques qui surviennent les jours suivants l’accouchement te permettra de surmonter cette période et de t’en sortir rapidement.
La situation physique de l’accouchée
L’accouchement t’a demandé des efforts considérables évalués par les scientifiques comme équivalents aux efforts fournis durant une semaine de travail non-stop ! De plus, après l’accouchement, les douleurs ne s’arrêtent pas immédiatement : les contractions de l’utérus se font encore sentir, le début de l’allaitement est souvent douloureux et quelquefois, il y a également des douleurs dues aux lésions ou aux points de suture qui t’éprouvent et te fatiguent.
Ajoutons à cela le manque de sommeil que tu accumules déjà depuis avant l’accouchement, les courtes nuits passées à la maternité et les longues heures d’allaitement qui te réveillent tout au long de la nuit. Tous ces éléments sont bien évidemment un facteur de fatigue qui épuise tes nerfs jusqu’à la limite du supportable.
Les changements hormonaux
Durant la grossesse, deux hormones ont été sécrétées : l’œstrogène et la progestérone. Leur rôle était de protéger le développement de l’embryon et de lui permettre de grandir et de se développer correctement. Juste après l’accouchement, ce taux d’hormones diminue d’un seul coup et d’autres hormones permettant l’allaitement se mettent en place : l’ocytocine et la prolactine.
Ces bouleversements hormonaux entraînent un affaiblissement général aussi bien physique que psychologique auquel tu n’es pas habituée. Les nerfs sont ainsi également plus fragiles et donc plus sensibles.
Modification psychologique
Tout changement, toute nouveauté, que ce soit à la maison ou au travail cause une certaine tension. Automatiquement, la situation nouvelle dans laquelle tu te trouves en devenant mère à temps plein augmente ton stress et ta nervosité. Ceci n’est pas uniquement valable après un premier bébé, il n’y a pas que dans cette situation où la femme ressent un changement. Chaque nouvel enfant crée une nouvelle « maternité », et même une mère ayant déjà sept enfants ressent également au huitième un bouleversement, un renouveau.
La faiblesse corporelle, physique, le manque de sommeil, les modifications hormonales et la tension due à la nouvelle situation peuvent causer ce que l’on appelle communément le « baby-blues ».