De nombreux Juifs de notre génération cherchent des délivrances, ils se tournent vers des amulettes, s’adressent à des Talmidé ‘Hakhamim pour obtenir une bénédiction, et se rendent sur les tombes de Tsadikim pour prier afin qu’ils intercèdent pour eux. Certains vérifient les Mézouzot comme solution à leurs problèmes, et d’autres ont recours à toutes sortes de Ségoulot pour apaiser leurs souffrances.
En vérité, toutes ces démarches sont louables et justes.
Mais nos Sages nous ont enseignés un principe fondamental, qui devance tout ce que nous avons mentionné : procéder à un examen de conscience !
Comme l’affirme la Guémara dans Brakhot (5b) : si un homme voit qu’il subit des souffrances, il doit faire son examen de conscience.
A d’innombrables reprises, mes élèves me demandent : « Pourquoi Hachem me fait-Il cela ? J’ai fait telle et telle bonne action, j’ai donné de la Tsédaka, j’ai lu des Téhilim, et j’ai cru en Lui. Pourquoi ne me sauve-t-Il pas ? »
Ils ne prêtent pas garde au fait que leurs actes sont à l’origine de leurs malheurs, mais ils ont des revendications contre le Maître du monde, comme l’a dit le Roi Chlomo dans sa sagesse (Michlé 19, 3) : « L’homme par sa folie, gâte sa destinée, et c’est contre D.ieu qu’il s’emporte ». L’homme commet toutes les erreurs possibles et lorsqu’il traverse des épreuves, il accuse le Maître du monde d’injustice.
Il y a un an environ, un Juif s’est adressé à moi pour que je l’aide : « Kvod Harav, je n’ai pas de bénédiction dans l’argent, je travaille très dur, et mon épouse travaille aussi de longues heures, et malgré tout, nous sommes à découvert de 40 000 shékels et habitons encore en location, que faire ? »
Je tentai au départ de comprendre la source du problème. « Tu prélèves le Ma’asser de ton salaire ? », lui demandai-je. « Oui, précisément ! », me répondit le Juif. J’ai passé ensuite en revue les actes qui conduisent l’homme à la pauvreté. Puis, j’ai découvert qu’il se conduisait grossièrement avec sa femme, méprisait son point de vue et tentait de lui donner le sentiment qu’il lui avait fait une faveur de s’être marié avec elle.
Je lui répondis immédiatement : « Sache ceci ! Il est rapporté dans la Guémara (Baba Métsia 59) : "L’homme veillera constamment à préserver l’honneur de son épouse, car la Brakha ne réside dans le foyer de l’homme que grâce à sa femme, comme il est dit (Béréchit 12, 15) : "Quant à Abram, il fut bien traité pour l’amour d’elle". C’est ainsi que Raba parla à ses élèves : traitez bien vos épouses et grâce à cela, vous vous enrichirez, mais si, que D.ieu préserve, vous les méprisiez, le résultat serait inverse". »
Ayant fini de parler, j’ajoutai :
« Toutes les amulettes du monde, les Brakhot ou les prières des plus grands Tsadikim n’auront aucun effet si tu continues à mépriser ton épouse. Le Saint béni soit-Il est en colère lorsque le mari porte atteinte à son épouse. Apprécie ton épouse par des mots et des cadeaux en fonction de tes moyens, et même plus, et avec l’aide de D.ieu, tu verras certainement une délivrance de D.ieu. »
Mesure pour mesure
Le Saint béni soit-Il dirige Son monde mesure pour mesure. Un homme qui est négligent vis-à-vis de l’argent de son ami, en ne rendant pas un prêt à temps par exemple, et ne prend pas la peine de s’excuser auprès du prêteur, mais ignore l’emprunt comme si de rien n’était ; de même un homme qui n’est pas pointilleux sur le paiement au propriétaire de l’épicerie à la date convenue entre eux, ou qui a du retard sur le paiement du syndic pour les services de l’ascenseur et le nettoyage de l’immeuble sans raison valable ; et surtout s’il n’est pas scrupuleux sur ses heures de travail chez son employeur, et part parfois pour vaquer à ses propres affaires, et qu’une partie de son salaire est de l’ordre du vol, il n’est absolument pas considéré comme un homme qui place sa confiance dans le Maître du monde, il ne doit pas s’attendre à des cadeaux du Maître du monde.
Un Juif qui reconnaît l’existence d’un Maître du monde, d’une justice et d’un Juge, ne prendra jamais quelque chose qui ne lui revient pas selon le droit, car il sait que ce que le Créateur a décidé de lui attribuer, il le recevra dans la droiture et la justice, et non par des mensonges et du vol, que D.ieu préserve.
Un Juif qui contribue beaucoup à notre Beth Midrach et essaie de fixer des moments d’étude de la Torah a l’habitude de me consulter pour des questions monétaires selon la Halakha, pour ne pas trébucher sur les interdits de vol. Il vint un jour me poser une question : « Kvod Harav ! J’essaie de faire la volonté du Créateur, avec mon corps et mon argent, et malheureusement, j’ai été "piégé" par un groupe d’escrocs pour un montant de 90 000 shékels. Pourquoi tout ceci m’arrive ? »
J’étais perplexe, presque blessé. Le Saint béni soit-Il pourrait-Il être soupçonné de faire subir une perte aussi importante à un homme qui tente tellement de réaliser Sa volonté ?
Je lui répondis : « Je ne peux te donner d’explication, mais une chose est sûre : le Saint béni soit-Il n’agit pas au hasard. Fais un examen de conscience, et prions ensemble que le Maître du monde te rende rapidement l’argent ! »
Quelques mois plus tard, l’homme s’adressa à nouveau à moi et me posa une question à propos de son travail. Et là, je fus choqué ! Dans sa question, je discernai qu’il transgressait pratiquement chaque jour l’interdit de vol issu de la Torah.
Alors qu’il attendait ma réponse, je lui demandai : « Tu te souviens qu’on t’avait escroqué d’une somme de 90 000 shékels ? » « Bien sûr ! », répondit mon interlocuteur. Je repris : « Tu ne comprends toujours pas pourquoi ? »
Vous anticipez certainement la réponse que je lui adressai :
« Remercie le Saint béni soit-Il de ne t’avoir pas pris bien plus, presque chaque jour tu voles les autres et tu t’étonnes encore pourquoi ? Il est vrai que tu te dis : "mais tout le monde le fait dans la branche où je suis". Ok, eh bien tous sont considérés comme des voleurs, et tu fais partie de cette catégorie. »
Et je conclus : « Cesse immédiatement tes actes douteux, rends sur le champ ce que tu as pris en transgressant la loi, demande pardon au Maître du monde pour tes actes, et je suis sûr que tu recevras ton argent de retour. »
Et peu de temps après, grâce à D.ieu, cet homme vint me voir et m’annonça que son argent lui avait été restitué de manière miraculeuse.