Dans le livre de la Genèse, la Torah raconte qu’une catastrophe d’ordre mondial s’abattit sur la terre, anéantissant (presque) toute l’espèce humaine, animale et végétale – le déluge.

C’est en l’an 1656 (ou 2104 avant notre ère) que s’abattit sur la terre un déluge de pluies pendant 40 jours et 40 nuits, accompagné de submersions d’eaux venues des profondeurs abyssales de la terre.

Ainsi relate la Bible : “Puis les eaux redoublèrent d'intensité sur la terre et les plus hautes montagnes qui sont sous le ciel furent submergées.

De quinze coudées plus haut les eaux s'étaient élevées ; et les montagnes avaient disparu.

Alors périt toute créature se mouvant sur la terre : oiseaux, bétail, bêtes sauvages, tous les êtres pullulants sur la terre, et toute l'espèce humaine.” (Genèse 7:19,20,21)

Seuls un homme et sa famille furent épargnés – Noa'h et les siens.

D.ieu ordonna à Noa'h de confectionner une arche dans laquelle il serait protégé, lui et sa famille, repeuplant ainsi l’humanité.

Noa'h devait sauver avec lui également l’espèce animale, celle que nous connaissons aujourd’hui ; les autres n’ayant pas survécu au déluge, nous ne connaissons d’elles que leurs ossatures.

« J’établirai Mon alliance avec toi. Tu entreras dans l’arche, toi et tes fils, et ta femme et les femmes de tes fils avec toi. Et tout vivant, de chaque chair, deux de tous tu feras venir vers l’arche, pour (les) faire vivre avec toi. Mâle et femelle, ils seront. » (Genèse 6:18,19)

Si la Torah n’est pas un livre d’Histoire mais un livre d’instructions divines, il n’en reste pas moins qu’elle relate souvent des événements qui ont touché les diverses populations, voire l’humanité tout entière, comme celui-ci.

Aujourd’hui, avec l’avancée de l’archéologie et de la recherche, nous pouvons suivre concrètement cet événement comme beaucoup d’autres, et renforcer notre foi dans la véracité de nos textes saints.

Voici les paroles de Sir James George Frazer, anthropologue et historien de renommée mondiale, membre de l’Académie royale de sciences de Prusse et de la British Royal Academy : « L’histoire du grand déluge qui a décimé presque toute l’humanité est très répandue dans les diverses civilisations du monde. » (James G. Frazer, Folk – Lore in the Old Testament, Vol 1, London : Macmillan Publishing Co., 1919, P. 105)

En effet, les anthropologues et les chercheurs des civilisations antiques révèlent que plus de 217 civilisations font le récit du déluge. Transmission générationnelle, inscrite dans les stèles, les papyrus ou encore les mosaïques, c’est plus ou moins le même récit qui émerge – un déluge s’abattant sur la terre décimant presque toute l’humanité, à l’exception d’une famille sur un bateau accompagné d’animaux.

Les récits diffèrent mais se ressemblent. En outre, on ne se fiera pas à ces témoignages qui n’avaient pas l’obligation de la précision, à l’inverse de la Torah, à laquelle il nous incombe de ne rien ajouter ni retrancher.

Sur les traces archéologiques du déluge

C’est avec la découverte des ruines de Ninive, la capitale du royaume d’Assurbanipal, que l’archéologue Austen Henry Layard découvrit une tablette de pierre datant de la dite époque qui relate le cours de l’événement du déluge.

Longtemps conservée au British Museum, c’est en 1872 que l’archiviste George Smith l’a restaurée, allant même jusqu’à la compléter par un voyage en Irak financé par le Daily Telegraph en 1873.

Ainsi, il relate : « En travaillant avec les fragments, j’ai très vite trouvé la moitié d’une tablette intéressante qui, à l’origine, avait clairement contenu six colonnes de texte. En une lecture rapide de la troisième colonne, mon regard s’est fixé sur l’information disant que le navire s’était échoué sur le mont Nisir et, dans la colonne suivante, une information sur l’envoi de la colombe qui ne trouvait pas où se poser et revenait. Je me suis aussitôt rendu compte que j’avais découvert, au moins en partie, le récit chaldéen du déluge… J’ai trouvé le fragment d’un autre exemplaire du récit du déluge qui contenait également l’envoi d’oiseau. C’est ainsi que je me suis mis à récupérer d’autres fragments de la même tablette ; je les ai posés en rangée l’un à côté de l’autre, jusqu’à ce que je parvienne à reconstruire la plus grande partie de la deuxième colonne. Rapidement sont apparus des fragments d’un troisième exemplaire ; en les plaçant ensemble, ils ont complété une grande partie des première et sixième colonnes. J’ai obtenu le récit du déluge. » (Le Monde et National Géographic - Histoire et Civilisations, Extrait mars 2019, Le choc d’une découverte Le déluge)

La tablette est au British Museum dans la bibliothèque du roi Assurbanipal, pièce numéro 11.

Une tablette similaire datant de -1800 avant l’ère vulgaire, faisant le récit de l’épisode du déluge, est exposée au Ashmolean Museum en Angleterre.

L’histoire du déluge apparaît aussi dans la littérature universelle. En effet, l’une des plus anciennes œuvres littéraires de l’humanité est l’Epopée de Gilgamesh, qui relate lui aussi le déluge comme ayant eu lieu au début de la création.

L’histoire du déluge répandue parmi les peuples

Civilisation indienne

Selon les hindous aussi, un déluge eut lieu sur la terre. D’après les anthropologues, cette tradition est extrêmement ancienne.

Dans leurs histoires, il s’agit d’un souverain du nom de Manou qui aurait fait la connaissance d’un mystérieux poisson, qui lui aurait révélé qu’une catastrophe imminente allait s’abattre sur l’humanité tout entière, un déluge de pluies.

Sur ses dires, Manou construisit un immense bateau dans lequel il fit entrer toute sa famille et des bêtes de toutes sortes pour repeupler l’humanité.

Ils furent ainsi sauvés.

Dans les îles Andaman, qui se situent entre l’Inde et l’Indonésie, la tradition dit qu’un déluge planétaire survint comme punition à l’humanité pour ne pas avoir respecté les lois qui lui ont été prescrites lors de la Création. Seule une famille fut épargnée, c’est par eux que D.ieu rebâtit l’humanité.

Civilisation perse

Les Perses relatent l’histoire de la destruction planétaire perpétrée par un hérisson géant. Seul un homme nommé Guémdjid aurait été prévenu par D.ieu, sauvant ainsi sa famille et presque toute l’espèce animale.

Civilisation chinoise

Les cultures chinoises abondent concernant le récit d’un déluge de pluies qui aurait balayé tout le monde. Nombreuses sont les histoires relatant le héros Navaa qui, après avoir réparé le ciel suite à la catastrophe des pluies déferlantes, repeupla l’humanité.

Le célèbre livre d’Histoire chinoise antique Shujing datant de -700 avant l’ère vulgaire, relate l’histoire d’un souverain chinois du nom de Yao, qui fait face à un déluge arrivant « jusqu’au ciel ».

Une autre grande tradition chinoise, « la tradition des montagnes et des eaux », fait référence à un héros du nom de Da-Yo qui survécut à un déluge qui atteint le ciel.

Civilisation grecque

Dans la Grèce antique, il fait mention d’une tradition dans laquelle Zeus (dieu suprême de la mythologie grecque) décide d’anéantir toute l’humanité par le biais d’un déluge ; seul Deucalion (littéralement : « le dixième », peut-être à l’image de Noa'h qui était né dans la dixième génération depuis Adam) et sa femme furent sauvés grâce au bateau qu’ils construisirent.

Platon en son temps s’exprima abondamment sur l'événement du déluge dans sa culture.

Civilisation irlandaise

D’après la légende irlandaise antique, les premiers habitants d’Irlande furent des descendants de Noa'h qui fut sauvé du déluge qui ravagea le monde durant « 40 jours ».

Sa descendante s’appellerait, d’après leur tradition, Cessair.

Civilisation phrygienne

La civilisation phrygienne occupait l’ouest de la Turquie actuelle. Sur l’effigie de sa monnaie figurait une embarcation sur laquelle était noté le mot Noa ou Noah. Sur cette monnaie, on voit un bateau qui flotte sur l’eau. À l'intérieur, un homme et une femme, et au-dessus du bateau un oiseau tenant dans son bec une branche. À l’extérieur du bateau, un homme et une femme mains tendues vers le ciel.

La tribu amérindienne des Chactas

Les indiens de la tribu des Chactas au nord de l’Amérique détiennent une tradition relatant qu’un prophète avertit l’humanité d’un déluge qui risquait de s’abattre sur le monde si elle ne se repentait pas, mais il ne fut pas écouté. « Le grand Esprit » ordonna au prophète de construire un bateau, pour se protéger. Après des semaines de transport, un petit oiseau le guida, pour qu’il finisse par s’amarrer à une petite île.

Civilisation mexicaine

Au Mexique antique, on parle aussi d’un déluge qui dévasta toute la surface de la terre. Seuls un homme nommé Koskos, sa femme et des animaux survécurent sur un immense bateau.

Selon une autre tradition mexicaine, il s’appellerait Tozipktili.

Civilisation aztèque

D’après leur légende, le déluge eut lieu suite au fait que le ciel et la terre se soient « entrechoqués » ; une famille fut sauvée par D.ieu, dont l’homme s’appelait Nota.

Civilisation Maya

Les Mayas aussi parlent d’une catastrophe universelle qui dévasta la terre, ne laissant pour survivants que quatre hommes et quatre femmes qui repeupleront l’humanité.

Civilisation Inca

Pour eux, c’est D.ieu qui aurait « exterminé les géants », laissant seulement une poignée d’individus pour repeupler le monde.

Nombreuses encore sont les peuplades qui firent le récit du déluge. Certains l’attribuent à D.ieu, d’autres à des immenses bêtes, etc.

Bien que leurs récits ne soient pas fiables, nous noterons néanmoins qu’aux quatre coins du monde, et même dans des contrées séparées par l’Océan atlantique, les civilisations antiques font toutes mention de cet événement qui confirme l’histoire de l’humanité telle que nous la connaissons.

Si pendant longtemps on croyait l’avancée dans le domaine de la recherche comme étant un danger aux questions religieuses, aujourd’hui, bien au contraire, c’est elle qui se veut le porte-parole de la Torah. Dévoilant avec exactitude l’épopée du peuple juif depuis ses pérégrinations dans le désert jusqu’à la destruction du second Temple.

Ainsi que dit le verset : « La vérité germera de la terre » (Psaumes 85,12).