Quel est le vrai rôle des Mitsvot ?
Les Mitsvot ou les commandements divins (étymologiquement, le mot Mitsva provient de Tsivouy qui signifie « commandement ») sont souvent perçues comme des contraintes.
Astreignantes, elles exigent de nous efforts et dépenses d’argent. Parfois même, elles semblent nous priver de notre liberté tant défendue. Parfois incompréhensibles, elles sont vécues par certains d’entre nous avec agacement.
L’opération chirurgicale du jeune nourrisson lors de la circoncision, ou encore la privation conjugale lors du cycle menstruel de la femme, constituent des exemples de Mitsvot vécues avec un certain malaise.
L’obligation d’entraide, que ce soit par don d’argent ou don de soi, peut sembler oppressante à certains égards. Les ordonnances alimentaires ne sont pas exclues de ce constat : manger Cachère, c’est difficile et cher !
Et pourtant, la Torah nous dit clairement que les Mitsvot sont pour notre bien. Le verset affirme : « Ce que l'Éternel, ton D.ieu, te demande uniquement, c'est de révérer l'Éternel, ton D.ieu, de suivre ses voies en tout, de l'aimer, de le servir de tout ton cœur et de toute ton âme, en observant les préceptes et les lois du Seigneur, que je t'impose aujourd'hui, pour devenir heureux. » (Deutéronome 10, 12-13). Le Ramban (Nahmanide) explique qu’Hachem n’a d’autre intention que de prodiguer du bien aux Juifs par le biais de l’application de Ses commandements. Le Talmud également dans le traité ‘Houlin affirme qu’Hachem n’instaura les Mitsvot que pour nous parfaire.
1. Et si nous avions mal considéré les Mitsvot ?
La Kabbale explique que toutes les Mitsvot sont vitales pour l’homme d’un point de vue spirituel : elles sont la nourriture de l’âme. Sans elles, l’Homme est irrémédiablement incomplet.
Les Mitsvot élèvent l’Homme au rang d’être noble et spirituel, lui donnant par-là un contrôle total sur sa personne ainsi qu’une nature profondément bonne. Leur but ultime est de créer un lien entre l’Homme et son Créateur. Un lien profond grâce auquel l’Homme peut s’attacher à D.ieu, une attache qui débute dans ce monde-ci pour se poursuivre éternellement dans le monde à venir.
Mais les Mitsvot sont aussi salutaires à l’Homme dans ce monde, tant sur le plan psychologique, sociologique ou médical.
Prenons ces Mitsvot énoncées plus haut, considérées comme contraignantes, et observons les merveilles qui y sont renfermées…
2. La circoncision
Outre le fait qu’elle fut donnée par le Créateur pour des raisons profondes que seul Lui connaît d’une manière absolue, la circoncision a des propriétés étonnantes sur l’Homme.
En effet, des études ont démontré que la circoncision diminue bon nombre de maladies sexuellement transmissible (MST), comme le risque d’être infecté par le virus herpès simplex de type 2 (HSV2) et par le papillomavirus humain (PVH).
Le résultat le plus spectaculaire concerne toutefois la plus dangereuse des MST – le sida. Plusieurs études ont montré que le risque d’une contamination par le VIH diminuait de 60% chez les hommes circoncis. L’hypothèse avancée est que le prépuce abrite de nombreuses cellules immunitaires qui protègent normalement des infections, mais « cette protection du prépuce fait défaut dans le cas du VIH puisque ce virus infecte précisément ces cellules immunitaires » explique le Dr Emmanuel Lagarde, directeur de recherche à l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale).
Cela expliquerait peut-être pourquoi tous les membres de la famille royale britannique ont été circoncis par des rabbins, le Prince Charles a ainsi passé le processus de circoncision par le Rav Jacob Snowman, le Mohel officiel de la communauté juive de Londres.
Une autre merveille est à signaler dans cette célèbre Mitsva : au 8e jour exactement depuis la naissance du nourrisson, les facteurs de coagulation du sang atteignent 110% alors que ce taux est compris entre 70 et 100% pendant toute autre période de la vie ! C’est ce que révèle le Dr McMillen dans son best-seller « None of these Diseases » (Old Tappan, NJ : Revell.)
Les découvertes du Dr James Armand Quick, directeur du département de biochimie de l’Université Marquette dans le Wisconsin, vont dans le même sens. Il déclara même : « Ce n’est pas un hasard si d’après la religion de Moïse on organise la circoncision le 8e jour précisément ».
3. Les lois de pureté familiale
Il s’agit pour la femme de compter cinq jours après le début des règles, puis sept jours supplémentaires après la fin des règles. Au terme de cette période, la femme s’immerge dans un bain rituel rempli d’eau de pluie - le Mikvé. Depuis le début de cette période jusqu’après l’immersion dans le bain rituel, le couple n’a pas le droit d’avoir un contact physique.
Cette loi, pour le moins contraignante, se révèle (mise à part son sens spirituel que seul D.ieu connaît), être extrêmement salvatrice pour la femme. Le Dr Elie Schussheim explique dans son ouvrage « Santé et bonheur dans la vie de couple » et membre actif du centre Efrat en Israël, que, durant la première phase des trois phases divisant le cycle menstruel de la femme, l’enveloppe glaireuse recouvrant la surface de la matrice, se décompose et se répand, provoquant un saignement. A la deuxième phase, la matrice reconstitue l’enveloppe détruite afin de la rendre apte à recevoir l’embryon qui pourrait s’y développer. Les découvertes scientifiques ont montré que la durée de renouvellement de l’enveloppe de la matrice est de sept jours à partir de la fin des pertes sanguines.
Il s’avère qu’avant qu’elle ne soit reformée, la matrice est semblable à une éponge susceptible d’absorber toutes sortes de microbes provenant de l’extérieur. Elle peut leur servir de site propice à leur développement et ainsi provoquer de terribles maladies. Ce danger est évité grâce à la séparation du couple pendant cette période.
Le Dr Daniel Malach, spécialiste de la médecine pour femmes à l’hôpital Chaaré Tsédek de Jérusalem, déclare à propos du cancer de l’utérus ravageur chez les femmes : « Plusieurs systèmes immunitaires protègent la femme lors des rapports conjugaux. Ces systèmes ne fonctionnent pas correctement lors des périodes menstruelles… La période des règles est un moment critique concernant l’aptitude pour les cellules du col de l’utérus à résister à des éléments cancérigènes. La stimulation de ces cellules durant la période des règles est un danger pour la stabilité de l’utérus… ».
Mais cette Mitsva comporte aussi en elle une facette salutaire pour le couple lui-même, ainsi que le Talmud l’affirme, l’éloignement vise en fait au rapprochement. Le fait d’instaurer une certaine distance vis-à-vis de son conjoint évite d’être lassé par lui/elle, le renouvellement et la magie se maintiennent grâce au respect des lois de pureté familiale. Dans le Talmud, il est dit : « Pour quelle raison la Torah a t- elle instauré la loi de Nida (impureté menstruelle) pendant sept jours ? Le Talmud de répondre « Parce l’homme risquerait de s’habituer à sa femme et de s’en lasser » (traité Nida 30b).
4. L’interdiction de consommer du sang
De même que pour toutes les autres Mitsvot, les lois de la Cacheroute ne peuvent pas être totalement comprises par nos esprits. Attardons-nous cependant sur un aspect définitivement approuvé par la communauté scientifique, ainsi que l’explique le Professeur David Khayat dans un reportage diffusé sur France 2 : « La viande est gorgée de sang. Dans le sang, il y a une protéine qui s’appelle l’hémoglobine qui sert à transporter l’oxygène depuis les poumons jusqu’au tissus. Dans cette hémoglobine, il y a du fer. Cette molécule du fer est cancérigène. On peut alors se dire que l’on peut rendre la viande rouge moins nocive, moins toxique, si on enlève le sang. Etonnamment, c’est ce que font les israélites. »
Il est bon de noter qu’il nous est explicitement interdit de consommer le sang d’un animal.
5. L’altruisme
Dans un article publié dans le New York Times, Lisa Freedman, épidémiologiste de l’Université de Boston, dévoile les résultats de son étude réalisée sur 900 femmes altruistes (bénévoles ou non). Elle fut surprise de découvrir que ces femmes avaient une meilleure mémoire, plus de force musculaire, un rythme de marche plus rapide et qu’elles se levaient plus rapidement de leur chaise que celles qui ne l’étaient pas. En fait, plus leur action d’entraide était intense, plus leur force mentale et physique était importante.
Des chercheurs suisses ont récemment constaté un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle, moins de stress et moins de burnouts (épuisement professionnel) chez les personnes qui pratiquent à côté de leur travail une activité bénévole. (« Busy yet socially engaged: Volunteering, work-life balance and health in the working population ». Journal of Occupational and Environmental Medicine, 57, 2015)
L’American Journal of Epidemiology publiait récemment un article selon lequel les gens altruistes avaient une espérance de vie plus longue que ceux qui ne le sont pas.
La rétribution des Mitsvot, à la hauteur de l’effort
Superficiellement, les choses paraissent différentes de ce qu’elles sont profondément. Personne ne nie que les Mitsvot impliquent un certain effort. Le mérite de la Mitsva et sa rétribution font d’ailleurs partie intégrante de l’effort à mettre en œuvre. Cependant, il faut garder en tête que D.ieu est le Maître du monde et qu’Il nous veut du bien. Ses commandements sont salutaires pour nous, à l’image d’un parent qui s’enquiert du bien-être de son enfant. Toutes les Mitsvot nous sont nécessaires, chacune pour des raisons différentes, parfois bien au-delà de notre entendement. Cependant, en s’y penchant davantage, nous serions en mesure d’en découvrir des sens cachés qui nous insuffleraient un élan nouveau pour les accomplir avec plus d’entrain.
Puisse D.ieu nous aider à accomplir Sa volonté avec crainte et amour.