Le chanteur Akiva Turgeman a écrit une chanson au titre particulièrement intéressant : « Yech Békha Hakol » (= Tu as tout en toi). Je trouve les paroles très belles et pleine de sens. Le chanteur dit entre autres : « N'aie pas peur de tomber. N'aie pas peur de grandir […] Tant que tu n'as pas arrêté de rêver. Tu es vainqueur. Vole aussi loin que tu peux. Tu as tout en toi »
La Torah nous raconte dans la Paracha de Vayechev l’histoire d’un rêveur qui est allé jusqu’au bout de ses rêves : Yossef. Ce dernier est appelé par ses frères : « l’homme aux songes » (Béréchit 37 ;19) Yossef n’a pas peur de tomber. Il n’a pas peur de grandir. Il sait qu’il a un rôle dans le plan divin et que Hachem lui a donné les moyens de l’accomplir. Yossef nous guide. Ce n’est pas pour rien que Hachem a choisi de nous raconter son histoire. Car nous devons aussi savoir que nous avons un rôle dans le plan divin et nous avons tout en nous pour le réaliser. Ben Azzaï avait l’habitude de dire : « Il n’est personne qui n’ait son heure, et il n’y a rien qui n’ait sa place. » Chacun a une place dans le plan divin. Nous avons tous une contribution spéciale à apporter, notre propre instrument duquel jouer dans la symphonie cosmique. Rav Tsadok Hacohen écrit : « De la même manière que l’homme doit croire en Hachem, il doit croire en lui-même. » Si nous prenons conscience que Hachem nous a donné une mission unique, nous devons être persuadés que nous avons les capacités de l’accomplir avec succès. Les grands hommes sont ceux qui vivent cela.
Une couturière vivant au début du 20ème siècle en Pologne, Sarah Schenirer fit une impression profonde, d’une valeur inestimable sur les femmes juives. Après des siècles de pogroms, de persécutions et de pauvreté, l’étude des matières juives avait considérablement décliné. Seul un faible pourcentage d’hommes juifs avait une véritable connaissance de leur héritage. L’instruction des femmes était encore plus négligée. Faute d’alternatives, les jeunes femmes venant de maisons pratiquantes fréquentaient des écoles non-religieuses et furent éloignées du judaïsme.
Grandement perturbée par la situation, Sarah Schenirer s’écria : « Regardez comment les filles prient sans motivation, comme si elles y étaient forcées. Certaines sont ici pour faire plaisir à leurs parents ; d’autres, comme si Hachem avait besoin de leurs prières. Mes sœurs ! Quand comprendrez-vous que le but de notre présence sur cette terre est de servir Hachem ? »
Femme intelligente et chaleureuse, Sarah Schenirer avait compris que celles qui avaient quitté le judaïsme ne l’avait fait que par ignorance. Elle voulait leur montrer la grande beauté et la profondeur de la tradition juive. Les grands Rabbanim de la génération bénirent son entreprise, lui souhaitant de réussir.
En 1918, Sarah Schenirer ouvrit sa première école avec 25 filles. Ces jeunes filles aimaient approfondir leur héritage et leur religion, et de plus en plus de jeunes filles se joignirent à elles. Très rapidement, les écoles Beth Ya'acov ouvrirent leurs portes partout en Europe. Elle fonda aussi un séminaire pour enseignants afin de combler le besoin d’éducateurs. En 1937, on comptait 250 Beth Ya'acov avec 38 000 élèves à travers l’Europe de l’Est et du Centre, ainsi que des organismes de jeunesse et des camps d’été. À l’heure actuelle, c’est le plus large système d’éducation des femmes juives dans le monde.
Le chanteur Akiva Turgeman de dire dans sa chanson : « Prends un pinceau et dessine ton dessin. Tu en as un beau. Et il n'y a rien pour t'arrêter. Navigue où tu veux. N'aie pas peur de tomber. N'aie pas peur de grandir. Tu as tout en toi. »