Ces dernières semaines, nous avons exposé la Mitsva de restituer les objets perdus appartenant à notre prochain. Afin de savoir comment accomplir cette Mitsva convenablement, il faut d’abord pouvoir distinguer si un objet a bien été perdu ou s’il a été délibérément laissé en un endroit précis.

Trois facteurs principaux pour interpréter l’emplacement de l’objet :

1. Il a été découvert dans un lieu sûr et protégé, il n’est donc pas considéré comme perdu, car probablement, son propriétaire l’a délibérément placé dans cet endroit et projette de revenir à un certain moment pour le récupérer. Dans un tel cas, on n’aura pas le droit de prendre l’objet dans l’intention de le restituer à son propriétaire. Si on l’a tout de même pris, il faudra immédiatement le replacer à l’endroit exact où il se trouvait, de sorte qu’au retour du propriétaire, il puisse le retrouver. Si, cependant, on l’a pris chez soi, on ne pourra le remettre en place, car on pourrait craindre que le propriétaire s’y soit rendu entre-temps et ait constaté qu’il manquait. Dans ce cas-là, celui qui l’a trouvé doit tenter de le restituer à son propriétaire.

Par exemple, si quelqu’un trouve un trousseau de clés sous un paillasson, on peut présumer que le propriétaire les a cachées là, il ne faudra donc pas les prendre. Exception à cette règle : si l’objet semble avoir été perdu depuis un long moment, on peut supposer que le propriétaire l’a oublié et celui qui l’a trouvé peut le garder pour lui.

2. S’il a été trouvé dans un espace ouvert et non protégé, on présume qu’il s’agit d’un objet perdu, car personne ne laisserait délibérément un objet dans un tel lieu non sécurisé. Par exemple, si un livre a été découvert sur le banc d’une station d’autobus, on peut supposer que le propriétaire l’a oublié là par inadvertance.

3. Il peut nous arriver de trouver un objet dans un endroit qui n’est pas totalement protégé, mais pas non plus complètement ouvert. Puisqu’il s’agit d’un endroit à demi-sécurisé, on ne peut déterminer si le propriétaire l’y a placé délibérément ou l’a laissé là par inadvertance. Dans un tel cas, on doit le traiter comme un objet perdu, à condition qu’il porte un Simoun (un signe d’identification) grâce auquel le propriétaire pourra le retrouver en l’identifiant. Cependant, s’il n’a pas de Simoun, on devra le laisser. Exemple : un pull retrouvé sur une balustrade d’un secteur éloigné d’un parc - c’est un endroit non protégé, étant donné que peu de gens passent par là; or, puisque ce lieu est peu fréquenté, le propriétaire l’a peut-être délibérément placé là dans l’intention de venir le rechercher. S’il porte un Simoun, il faudra le prendre et tenter de retrouver son propriétaire.[2] Au même titre qu’une étiquette avec un nom ou une autre caractéristique distinctive, la localisation d’un objet peut également constituer un Simoun. En conséquence, dans ce cas, il faudra prendre le pull, car le propriétaire pourra l’identifier grâce à sa localisation inhabituelle.


[1] Il est important de remarquer qu’il y a de nombreux détails liés à cette Mitsva et qu’on ne peut observer ses lois convenablement avant de les avoir traitées dans le détail : cela nécessitera plusieurs semaines. Il ne faudra pas appliquer ces lois à des situations pratiques jusqu’au terme de la discussion autour de cette Mitsva.

[2] Nous aborderons dans les prochaines semaines la manière de procéder.