Ces dernières semaines, nous avons commencé à examiner en détail les lois relatives à la restitution d’objets. Nous avons vu la semaine dernière comment déterminer si un objet a bien été perdu ou s’il a été délibérément placé à un endroit et que son propriétaire projette de le récupérer. Si cela semble le cas, alors celui qui l’a trouvé ne pourra pas toucher l’objet. S’il déduit toutefois qu’il est probablement perdu, il aura peut-être l’obligation de tenter de le restituer à son propriétaire. Mais même si un objet est perdu, dans de nombreux cas, il ne sera pas nécessaire de le rendre à son propriétaire initial. Nous allons aborder ici quelques-uns de ces cas :
1. L’obligation de restituer un objet perdu ne s’applique pas à un objet qui vaut moins qu’une Prouta. La Prouta était la valeur minimale de l’unité monétaire à l’époque du Talmud. L’équivalent moderne d’une Prouta est la valeur courante la plus basse employée pour acheter des objets. Par exemple, dans l’Europe contemporaine, on ne peut rien acheter avec un centime d’euro. En conséquence, si l’on trouve un objet dont la valeur est inférieure à un centime d’euro, il n’est pas obligatoire de le restituer. Il est important de relever qu’on a le droit de prendre un objet perdu d’une valeur inférieure à une Prouta, mais il est strictement défendu de voler un tel objet ou de l’emprunter sans permission. Nos Sages nous enseignent en effet que le vol d’objets d’une valeur inférieure à une Prouta a été l’une des fautes pour laquelle la génération du déluge a été sévèrement punie.
2. Si un objet tombe dans un lieu où, dans des circonstances normales, il ne sera pas récupéré, il est considéré comme perdu. Par conséquent, si quelqu’un trouve un tel objet, il pourra le garder. Par exemple, si quelqu’un a trouvé une montre tombée dans la mer, il pourra présumer que son propriétaire a perdu tout espoir de la retrouver. Dans un tel cas, l’objet est devenu Hefker, à savoir qu’il est considéré désormais comme « sans propriétaire » et celui qui l’a trouvé peut le conserver. Il faut tout de même noter que si la personne qui a trouvé l’objet finit par identifier le propriétaire de l’objet, il sera louable de sa part de le lui restituer. Exception à cette règle : si celui qui a trouvé l’objet est pauvre et celui qui l’a perdu est aisé.
[1] Les informations pour la rédaction de ce texte sont extraites de l’ouvrage : Halachos of Other People's Money du Rav Yisroel Pinchos Bodner.