חַיָּה רָעָה בָּאָה לָעוֹלָם עַל שְׁבוּעַת שָׁוְא, וְעַל חִלּוּל הַשֵּׁם. גָּלוּת בָּאָה לָעוֹלָם עַל עוֹבְדֵי עֲבוֹדָה זָרָה, וְעַל גִלּוּי עֲרָיוֹת, וְעַל שְׁפִיכוּת דָּמִים, וְעַל הַשְׁמָטַת הָאָרֶץ.
Les Maximes des Pères nous disent : « Les bêtes féroces ravagent le monde à cause du parjure et en raison de la profanation du Saint Nom. L’exil frappe le monde à cause de l’idolâtrie, de l’inceste, du meurtre et du fait du non-respect de la chemita [l'année chabbatique] », (Chapitre 5, Michna 9).
Après le déluge, Noa’h quitta l’arche et D.ieu le bénit alors en ces termes : « Que votre peur et votre terreur soient sur toutes les bêtes de la terre ! » (Béréchit, 9, 2) Or, ce n’est pas par la force que l’homme est censé régner sur la gent animale, mais c’est grâce au rayonnement spirituel qui émane de son être : face à l'humain, la bête ressent sa propre infériorité et se soumet docilement à sa volonté.
Mais il s'avère que si le genre humain se déprave et en arrive à profaner le Saint Nom, serait-ce par un faux serment ou par ‘hiloul Hachem à cause d’un acte immoral, la bête considère alors l’homme pêcheur comme faisant partie d'une espèce animale, et elle prend donc automatiquement le dessus sur lui puisque seule la force règne chez les animaux !
Prévoyant cette situation, nos Sages énoncent clairement : « Les bêtes sauvages ne s’en prennent à l’homme que lorsqu’il leur semble être un animal », (Chabbat, page 151/b).
Ainsi, le parjure profane-t-il la parole humaine, or c’est justement la parole qui est censée conférer à l’être humain sa supériorité. Un faux serment est donc la cause directe de l’avilissement humain, au point que celui qui le commet ressemble à un animal.
Les trois grands péchés qu’il est interdit de transgresser, serait-ce même au prix de notre propre vie, sont l'idolâtrie, l'inceste et le meurtre. Or la terre d'Israël ne saurait supporter ces trois fautes capitales, et l’exil constitue donc parfois la seule punition pour le peuple juif.
C'est que cette " souillure " est intolérable sur la terre de la Sainteté, au point de provoquer notre sortie en exil ! De même, la jachère que D.ieu nous a imposée lors de la septième année - la chemita - a effectivement pour but de proclamer que notre présence sur cette terre et que nos propres biens sont éphémères : ainsi, ne sommes-nous ici-bas que des " locataires " devant se plier aux clauses du contrat divin. Toute révolte contre les conditions stipulées par la Torah pour la chemita remet gravement en question notre " contrat " sur la terre d’Israël…
Ne payons-nous pas très cher, voilà déjà presque 2 000 ans, pour cette profanation de la chemita !?