La dernière fois, nous avons abordé les règles relatives à un objet trouvé, ce qu’on est tenu de faire lorsqu’on est sûr de devoir conserver l’objet et de tenter de retrouver son propriétaire légitime. Nous allons poursuivre avec ces lois ci-dessous.
Celui qui a trouvé l’objet doit veiller soigneusement à le conserver pour éviter qu’il ne s’abîme. Par exemple, s’il a trouvé un livre, il veillera à ne pas l’entreposer dans un lieu humide où il pourrait moisir. En outre, il n’aura pas le droit d’emprunter l’objet pour son usage personnel.
Si celui qui a trouvé l’objet découvre l’identité du propriétaire de l’objet perdu, il n’est pas obligé de le livrer à son propriétaire, il pourra lui téléphoner et lui demander de venir le chercher. Une fois le propriétaire notifié, ce dernier est responsable de se rendre chez celui qui a trouvé l’objet pour le lui réclamer.
Si celui qui a découvert l’objet n’est pas en mesure de contacter le propriétaire, mais connaît son identité, il doit tenter de lui restituer l’objet de sorte que le propriétaire puisse le récupérer - par exemple, il ne le déposera pas devant la porte de l’appartement du propriétaire, car quelqu’un risque de le voler avant que ce dernier ne mette la main dessus. Il faudra plutôt tenter de remettre en personne l’objet à son propriétaire légitime.
Si celui qui a trouvé l’objet ne connaît pas l’identité du propriétaire, il est tenu d’annoncer sa trouvaille dans l’espoir que le propriétaire découvre la localisation de son objet perdu. Si on a trouvé l’objet dans une zone autonome, comme une colonie de vacances, on pourra simplement poster une affiche dans le lieu le plus fréquenté et l’annoncer lorsqu’une foule de vacanciers sont rassemblés.
Si, néanmoins, on l’a trouvé dans une grande ville, on postera des affiches dans les lieux publics, comme des synagogues proches du lieu de la découverte de l’objet.
Que doit-on écrire sur ces affiches ?
L’affiche doit spécifier le type d’objet trouvé pour attirer l’attention du propriétaire. Néanmoins, la description ne doit pas être trop détaillée pour ne pas révéler les marques d’identification - afin d’identifier le réel propriétaire de l’objet, celui-ci doit pouvoir donner les Simounim (signes d’identification). Si ces Simounim sont déjà révélés sur l’affiche, alors toute personne peut en réclamer la propriété sans identifier elle-même les signes spécifiques. Par exemple, si on a trouvé un sac contenant plusieurs objets, il faudra écrire que l’on a trouvé un sac contenant divers objets. Il ne faudra toutefois pas révéler la nature de ces objets pour que toute personne qui réclame le sac puisse indiquer spécifiquement les objets contenus dans le sac.
Celui qui a découvert l’objet est responsable de prendre soin de ne pas remettre l’objet à une personne malhonnête qui n’est pas le réel propriétaire. Il existe des moyens de découvrir les caractéristiques de l’objet et de se servir de ces informations pour convaincre celui qui l’a trouvé qu’il en est le propriétaire.
En conséquence, même si celui qui réclame l’objet donne les Simounim exacts, si celui qui l’a trouvé le soupçonne d’être malhonnête, il devra tenter de vérifier s’il s’agit d’un individu de confiance. Par exemple, il devra lui demander une référence fiable qui peut attester de l’honnêteté du demandeur. Inutile de préciser qu’un parent ou un ami de cette personne n’est pas considéré comme une référence fiable. Lorsque celui qui a trouvé l’objet peut s’assurer de la fiabilité du demandeur, il pourra alors lui restituer l’objet. S’il ne peut s’assurer de sa fiabilité, il ne pourra pas lui restituer l’objet avant d’avoir établi une preuve totalement irréfutable que l’objet lui appartient.[2]
[1] Une bonne partie des informations de cet article sont extraites de l’ouvrage Halachos of Other People's Money du Rav Yisroel Pinchos Bodner
[2] Le type principal de preuve irréfutable, ce sont deux témoins valables qui attestent de la propriété du demandeur. Un certain nombre de détails définissent le statut d’un témoin valable, il ne faudra donc pas se reposer sur de tels témoins sans consulter une autorité rabbinique compétente.