Rebecca aimait nettoyer sa maison, mais, régulièrement, au moment où elle terminait, quelqu’un entrait dans la cuisine et en quelques instants, on pouvait déjà distinguer des traces de doigt sur les meubles.
Comment était-il possible de retirer de la satisfaction d’un travail dont le résultat s’évapore en quelques minutes ? A chaque fois, cela lui laissait le même goût amer…
Comment peut-on comparer le rôle d’un homme et d’une femme ?, te demandes-tu.
Un homme travaille jour et nuit, il retranscrit ses interprétations de la Torah, il forme des élèves, il monte une affaire ou construit des immeubles – de façon à ce que sa vie se concrétise d’une manière quelconque.
Quant à toi, tu laves le linge et repasses – et le panier se remplit de nouveau, puis tu nettoies – et tout recommence à se salir.
Même la mission consistant à s’occuper des enfants ne laisse pas une empreinte éternelle : hier seulement, tu les nourrissais à la cuillère et aujourd’hui déjà, ce sont des adolescents qui fouillent eux-mêmes dans le congélateur pour en extraire des ‘trésors’… Et l’enfant au visage angélique, couché sur son lit, enveloppé dans sa couverture, après avoir été baigné et coiffé, n’est qu’une vision temporaire et éphémère qui bientôt s’en ira pour ne plus revenir…
Qu’as-tu créé, en fait ? Reste-t-il une trace de tout ce que tu as fait ?!
Afin de répondre à cette question, nous devons extirper à la racine cette erreur communément admise, qui rend si difficile la tâche de nombreuses femmes à la maison et crée des montagnes de frustrations –
le but du travail n’est pas le résultat obtenu – "l’effort" est un but en lui-même !
Ceux qui travaillent ne reçoivent leur salaire qu’à la condition qu’ils aient atteint un résultat. Si ce n’est pas le cas, ils ne peuvent rien réclamer. Ils sont comme le menuisier auquel on aurait commandé une cuisine. S’il ne parvient pas à en assembler les différents éléments ou s’il s’est trompé dans les dimensions, il ne sera pas payé pour son travail.
Le travail spirituel comme l'étude de la Torah, est fondamentalement différent : le salaire est reçu en fonction de l’effort et sans considérer le résultat final ! Plus un homme peine, plus son salaire sera conséquent, bien qu’aucun résultat ne soit visible. Ainsi, par exemple, ceux qui étudient la Torah et qui ne paraissent avoir aucun résultat inscrit à leur actif, recevront une récompense proportionnelle à leurs efforts. Elle ne se mesurera pas d’après le poste qu’ils auront mérité d’occuper ou la fonction rabbinique qu’ils se verront proposer.
Ceci explique les paroles du Talmud (Traité Pessa’him 40a) : « J’ai vu un monde inversé, ceux d’en haut en bas et ceux d’en bas en haut » - dans le monde futur, le partage des récompenses sera géré à l’inverse de ce que nous voyons dans ce monde-ci. Celui qui, doté de capacités, n’aurait pas peiné pour les exploiter, ne recevra pas de récompense. En revanche, un homme peu doué qui ne serait même pas arrivé à un résultat, mais qui aurait utilisé toutes ses aptitudes, occupera une place plus élevée que le précédent et méritera une large récompense.
Et le travail de la femme n'est que spirituel, lorsqu'il s'agit de donner l'énergie à toute une famille, pour étudier la Torah et pratiquer les Mitsvot...
Extrait du futur livre "Une Vie de femme, près d'Hachem", aux Editions Torah-Box