Depuis plus de deux mois, le virus « Corona » ne cesse de s’étendre, et, dans son sillage, les morts se multiplient. D’après les pronostics de l’organisme mondial de la santé, l’OMS, le virus va gagner du terrain et envahir le monde. En attendant, chaque pays prend ses précautions : des centaines de compagnie d’avion ont suspendu leurs vols vers la Chine, les touristes y sont bloqués, des paquebots de croisière sont mis en quarantaine, le commerce international avec la Chine est paralysé, et la vie dans cet immense pays s’est comme figée, des centaines de millions de citoyens restant confinés chez eux.
L’hystérie devant ce phénomène amène des personnes qui habitent des contrées non touchées à emmagasiner des denrées alimentaires de base. Le vent de panique va si loin qu’une marque de bière mexicaine du nom de « Corona », faussement associée au virus, voit ses graphs de « préférence d’achat » chuter dramatiquement.
Il est certain que ce virus est envoyé par la Providence, et la question qui se pose est de savoir quel message véhicule-t-il.
Plusieurs Rabbanim pensent qu’on peut établir un parallèle entre le virus du Corona et les dangers d’internet : dans les deux cas, il s’agit d‘un phénomène qui échappe à tout contrôle et s’étend à une vitesse folle. Le virus serait une sorte de métaphore pathologique des dangers du net. D’ailleurs, si on veut se protéger et protéger ses enfants devant les dégâts moraux et spirituels d’Internet, il faut agir comme on le ferait face à un risque d’épidémie mortel. A savoir, protéger l’accès de son ordinateur ou de son portable à des sites douteux (comme on éviterait la proximité de lieux contaminés), s’éloigner de toute manipulation pouvant nous amener à nous trouver devant des propos ou des scènes indésirables en mettant des filtres (comme on prendrait des précautions face à un virus), couper tout contact avec des personnes qui baignent jour et nuit dans des connexions interdites (comme on éviterait tout contact avec des personnes susceptibles d’être malades). N’oublions pas qu’internet fait concrètement des victimes : les cas de morts ou blessés provoqués par l’inadvertance de ceux occupés à chatter sur leur iPhone tout en conduisant, se comptent par milliers. Quant aux dégâts moraux, malheureusement, tout le monde les connait : des familles détruites, des jeunes addicts à certains sites ou perdus dans le grand « filet » des rencontres abusives et faciles. Les plus touchés sont souvent les enfants et les adolescents, et les dégâts ne sont pas moins importants que ceux occasionnés par un virus. Le phénomène du Corona appelle, semble-t-il, à une prise de conscience des effets destructeurs du net sous toutes ses formes.
On relèvera que la source de ce virus proviendrait de certains animaux consommés par les chinois et qui sont définis par la Torah comme « Chékèts », ce qui veut dire dégoutant et répugnant, et dont il faut s’éloigner (cf. Vayikra 11 ; 20, 41, 42).
Nous voudrions ajouter une dernière réflexion et faire remarquer que l’apparition de ce virus est symptomatique de notre époque : nos sociétés occidentales n’ont de cesse d’améliorer notre qualité de vie. Ainsi, la médecine arrive à prévenir et guérir la plupart des maladies, ce qui entraine l’augmentation de la longévité et la diminution de la mortalité infantile. Travailleurs et employés sont protégés d’un licenciement ou d’un arrêt de travail, et une retraite les attend après des années de labeurs qui leur « assurera » une vieillesse confortable. Les nations occidentales font des accords de paix entre elles pour éviter toute guerre et neutralisent les pays pouvant engendrer un conflit. En d’autres termes, tout a été pensé pour nous rassurer et nous faire jouir au mieux de notre passage sur cette terre, en réduisant au minimum les aléas de la vie. Ce sentiment de sécurité totale est, certes, un bienfait pour l’homme, mais il entraine une conséquence fatale : la césure totale à notre relation au Divin et au spirituel. Nous nous sommes protégés, confinés, capitonnés dans nos droits, mais nous nous retrouvons désespérément seuls dans l’univers.
Le dessein de l’Occident est-il, consciemment ou non, de débarrasser les hommes du message biblique et de prouver « qu’on peut se débrouiller sans Lui » ? Comme lors de la faute de la génération de la tour de Babel où les hommes, unis entre eux, crurent que les couvertures sociales et les « droits de l’homme » leur suffiraient (cf. Rav Yossef Bloch dans son livre « Chi’ouré Da’at » tome 1, Chi’our 8). La question reste posée.
Le Coronavirus vient déstabiliser la quiétude à laquelle aspire l’homme moderne, où sa vie est un long fleuve tranquille qu’aucun imprévu ne peut surprendre. Le Corona brouille les cartes et réveille la panique. D’ailleurs, cette instabilité a commencé avec la destruction des tours jumelles à New-York, le 11 septembre 2001. Ce processus, où tous nos repères sont ébranlés, est une étape nécessaire à l’approche de l’ère messianique : D.ieu va se révéler et Son règne va s’établir définitivement, mais, pour cela, nous allons devoir abandonner toutes les habitudes auxquelles nous sommes agrippés.
Peut-être assiste-t-on aux prémices de cette période messianique. Pour cela, il est nécessaire de retirer le moelleux tapis de sous les pieds de l’homme, de lui faire lâcher prise afin de le préparer aux évènements de la fin des temps.
Moment d’effroi s’il en est, où notre foi sincère sera notre dernier refuge.