A l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès), ce soir, de notre maître Rav Pétaya, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik de jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod haRav Pétaya, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israel, Amen !
Le Rav Kabbaliste Yéhouda Pétaya est né en 1859 à Bagdad, et fut connu dès son jeune âge comme étant un érudit et un Kabbaliste de renom. Etant jeune, il a étudié dans plusieurs Maisons d’étude, dont un Beth Hamidrach réputé pour accueillir les Rabbanim, le « Beth Zilka », où à cette même époque les plus grands érudits de la communauté irakienne ont étudié et enseigné la Torah.
A l’âge de 23 ans, il décida de consacrer sa vie et de se plonger dans l’étude des secrets de la Torah. Très vite, il fut connu en tant qu’érudit et Kabbaliste qui, par la force de son étude et de ses prières, guérissait les malades, exorcisait les démons, et favorisait la réalisation des souhaits de tous, et on commença alors à affluer à sa porte, à toute heure du jour et de la nuit.
On donna son nom à la synagogue « Min’hat Yéhouda » dans le quartier de Ma’hané Yéhouda. Le Rav monta trois fois de Bagdad en Israël. La première fois en 1905, pendant son court séjour à Jérusalem il eut le temps de publier son livre jusque-là tenu secret, « Yaïn Haréka’h » qui apporte une description de deux des plus importantes parties du Zohar : « Ha-idra Rabba » et « Ha-idra Zouta ». On raconte qu’au début, le Kabbaliste refusa de rendre son livre public, et ce n’est que parce qu’il a entendu de la bouche d’autres Kabbalistes, que Rabbi Chim’on bar Yo’haï lui-même attendait lui aussi du Ciel son apparition qu’il se décida à faire sortir les choses au grand jour.
En dépit de sa volonté, le Rav Pétaya n’a pas réussi à s’établir en Israël. C’est pourquoi il décida de revenir à Bagdad, où il resta jusqu’en 1923. Cette même année, il fit de nouveau tout son possible pour s’installer à Jérusalem, mais peu de temps après, il se retrouva encore à rebrousser chemin, et cette fois, il resta à Bagdad jusqu’en 1934. Ce n’est que la troisième fois qu’il réussit à s’y installer définitivement, et y habita jusqu’à son décès en 1942. Le Rav est devenu l’un des Kabbalistes les plus reconnus et les plus appréciés par la communauté de Jérusalem. La majorité des histoires prodigieuses qui sont racontées de génération en génération à propos de sa grandeur, de son caractère et de ses capacités mystiques, concernent la synagogue qui porte son nom.
L’empêchement du mauvais décret
A Jérusalem, au début des années 1920, des dizaines d’érudits Kabbalistes dont certains étaient aussi connus par la communauté, ont favorisé la montée vers Jérusalem de beaucoup de juifs issus de tous les milieux. Le plus connu d’entre eux était le Rav ‘Haïm Chaoul Dwek Hacohen (le Chda), directeur de la Yéchiva « Ré’hovot Hanahar » qui a fonctionné durant des dizaines d’années dans le quartier de Boukharim. Néanmoins, depuis le moment où est monté en Israël le « Ari de Babel », ainsi qu’il était surnommé par une partie des Kabbalistes, il avait destiné sa petite maison située dans le quartier de Ma’hané Yéhouda, à accueillir un flux quasiment ininterrompu d’élèves, de Sages et de juifs ordinaires, qui demandaient à recevoir un peu de cette lumière qui émanait de sa personnalité modeste. Ces années-là, ils eurent aussi le mérite d’obtenir des amulettes de sa main, et ainsi, les gens de la ville ont pu continuer à associer le Rav à des histoires extraordinaires qui faisaient l’admiration de tous.
Pourtant, ce qui dépassait l’imagination des gens hormis les forces incroyables des amulettes qu’il distribuait - et qu’on peut trouver encore aujourd’hui dans différentes synagogues de Jérusalem – était son engagement particulier à enrayer l’avancée des forces nazies qui avaient littéralement conquis les déserts de l’Afriquedu Nord, et qui s’avançaient presque sans résistance vers Israël. Cette action mystique a fait l’objet de descriptions récurrentes. Ainsi, le Sofer Rav ‘Haïm Sabbato décrit par exemple : « Ils [les Kabbalistes] ont agi ainsi sur les conseils du Ari qui se trouvait parmi eux, le Tsaddik de Bagdad Rav Pétaya habitué aux miracles, qui après une interprétation d’un rêve avait ordonné que chacun prie dans un endroit différent » (extrait de son livre « Boï Haroua’h »).
Rav Pétaya mit en place au même moment, des groupes de Kabbalistes pour prier sur les tombes des Tsadikim dans tout le pays, et exprima des prières dans un rite spécial de Jérusalem, dans lesquelles tout un ensemble de Kabbalistes âgés se joignirent aussi à lui. Il avait même financé un avion qui devait faire plusieurs fois le tour du pays, pendant quelui priait tout le long pour la protection du pays. Comme on le sait, l’armée de Rommel fut finalement repoussée par l’armée britannique en juillet 1942, lors de la première bataille d’El-Alamein. C’est à peine quelques mois plus tard que le Rav Yéhouda Pétaya décéda, qui était considéré aux yeux de tous comme celui dont les prières avaient empêché le mauvais décret de s’accomplir.
Le Rav décéda le 27 Av 5702 (1942), et fut enterré sur le plus haut sommet du quart irakien, au cimetière du Mont des Oliviers.