À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès), ce jour, de notre maître Rabbi Ezra Attia, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod Harav Attia, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !

Rav Ezra Attia, qui fut le Roch Yéchiva de la Yéchiva Porat Yossef, est né le 16 Chevat 5646 (1885) à ‘Halev, en Syrie, qui faisait partie à l’époque de l’empire ottoman, fils de Rabbi Its’hak Attia et de Léa.

Il étudia la Torah auprès du Rav Avraham Adès, et dès son plus jeune âge, on décela chez lui des aptitudes particulières dans l’étude de la Torah, de vertueuses qualités, et une étude en profondeur de tous les sujets étudiés.

A l’âge de seize ans, il monta à Jérusalem avec ses parents, et en 1906, son père décéda. La grande pénurie dont ils souffraient et les difficultés de sa mère à subvenir aux besoins de sa famille le perturbaient beaucoup dans son étude. Lorsque sa mère constata qu’il ne parvenait pas à étudier convenablement en raison des soucis liés à la Parnassa, elle le persuada de se consacrer à l’étude et de ne pas se faire de souci à ce sujet.

Malgré les efforts déployés par sa mère, le coût de la vie à Jérusalem était élevé et la subsistance difficile à assurer, et le jeune Ezra commença à travailler pour contribuer à la Parnassa du foyer.

À la même époque, la première Yéchiva des ‘Hakhmé Aram Tsouba ouvrit ses portes par le biais du Rav Ezra Harari, dirigée par le Rav Chlomo Réfaël Laniado.

On raconte que lorsque le fondateur de la Yéchiva, Rabbi Ezra Harari, apprit que le jeune Attia avait commencé à apprendre la menuiserie auprès de son oncle, il l’aborda en lui promettant de prendre en charge sa subsistance et celle de sa famille, à condition qu’il aille étudier la Torah.

Plus tard, le 11 Nissan 1909, le Rav Attia épousa Bolissa, fille de Rabbi Avraham Sellam, l’un des Sages de la Kabbale de Jérusalem.

En 1914, au déclenchement de la Première Guerre mondiale, le Rav Attia partit pour l’Egypte avec un passeport russe et un accoutrement approprié, dans le but d’échapper à l’enrôlement de l’armée ottomane. Le Rav Attia arriva en Egypte dénué de tout, tel un réfugié qui ne possède pas de toit. Grâce à des bienfaiteurs qui l’aidèrent au départ, il trouva du travail comme enseignant auprès du fils du Naguid, Rabbi Avraham Tantoui. Peu de temps après, sa réputation grandit et de plus en plus d’élèves se joignirent au fils du Naguid. Compte tenu du nombre très important d’élèves, les cours furent transférés à la Yéchiva Kéter Torah qui devint un centre d’étude de la Torah pour de nombreux Ba’alé Batim, qui fixèrent grâce à lui des moments consacrés à l’étude de la Torah.

Plus tard, le Rav Attia fonda une autre Yéchiva, « Ahava Véa’hva ». Bien que ce fût la fin de la Première Guerre, et que les Turcs avaient été chassés d’Israël, Rav Attia se sentit obligé de rester dans la communauté qui s’était formée autour de lui, dans le but de la renforcer et de l’édifier pour qu’elle puisse se maintenir par elle-même. En 1922, Rav Attia décida que les fondations posées par lui étaient suffisamment solides, et qu’il pouvait désormais retourner en Erets Israël.

À son retour en Israël, il commença à étudier à la Yéchiva Porat Yossef, fondée en 1923. Deux ans plus tard, suite au décès du Roch Yéchiva, le Rav Chlomo Laniado, le Rav Attia est nommé Roch Yéchiva, poste qu’il occupa pendant 45 ans.


Enseignant du Rav Ovadia Yossef...

À la Yéchiva Porat Yossef, il enseigna à de nombreux élèves, dont une grande partie d'entre eux devinrent ensuite chefs de communautés en Israël, aux Etats-Unis, et en Amérique du Sud. Parmi les élèves ayant accédé à la grandeur, on compte le Rav Ovadia Yossef, le Rav Yéhouda Tsadka, le Rav Bentsion Abba Chaoul, le Rav Mordékhaï Eliyahou, le Rav ‘Haïm David Halévy, et le Rav Tsion Lévi (Grand-Rabbin de Panama).

Histoire intéressante : le Rav Attia remarqua que le Rav Ovadia Yossef, dans sa jeunesse, ne venait pas régulièrement à la Yéchiva. Après s’être renseigné, le Rav découvrit que le père du Rav Ovadia l’avait obligé à l’aider dans l’épicerie dont il était propriétaire. Le Rav Attia aborda le père du Rav Ovadia et tenta de le persuader que de ce jeune homme naîtrait un Gadol. Le père persista dans son refus, en expliquant qu’il avait besoin de son aide pour la subsistance du foyer. Rav Attia dit alors : « s’il en est ainsi, je t’aiderai à l’épicerie et ton fils ira étudier. Mon Bitoul Torah est inférieur au sien ». Lorsque le père du Rav Ovadia entendit la teneur de ces propos, il se laissa convaincre et laissa son fils étudier à la Yéchiva.

Ce même jeune homme qui s’était fait des soucis de Parnassa pour lui et sa mère, rendit la pareille à d’autres jeunes hommes issus de familles défavorisées, lorsqu’il devint Roch Yéchiva. Le responsable de la caisse de la Yéchiva a raconté que lorsqu’un jeune élève brillant n’avait pas à sa disposition l’argent des frais de scolarité, le Rav Attia demandait qu’on prélève une somme de son salaire pour recevoir l’élève à la Yéchiva.

Le 19 Iyar 1970, le Rav Ezra Attia fut rappelé à la Yéchiva céleste.

Le Rav Mordékhaï Eliyahou décrivit la grandeur et la centralité de la figure du Rav Attia dans la création du monde de la Torah en Erets Israël : « Lorsque notre maître et Rav, le Gaon Rav Ezra Attia, Roch Yéchiva de Porat Yossef, décéda, on me demanda de préparer la formulation apparaissant sur l’annonce, et j’écrivis « Rav Rabanan », à savoir le Rav de tous les Rabbanim séfarades d’Israël et du monde. Lorsque le ‘Hakham Nathan Sellam, son beau-frère, vit ceci, il me fit remarquer : est-ce que de son vivant, il était d’accord que l’on écrive ces termes à son propos ? Je répondis : de son vivant, certainement pas, mais après sa mort, il aurait certainement été d’accord. Il me rétorqua : d’où tires-tu ce ‘Hidouch ? A ce moment-là, mes oncles, Rav Yéhouda Tsadka et Rav Bentsion Abba Chaoul, confirmèrent mes propos.

Ils racontèrent que lorsque l’un d’eux dut prononcer l’éloge funèbre du Rav Avraham Adès, il affirma qu’il possédait le Roua’h Hakodech, qu’il était animé de l’esprit prophétique, mais il se rétracta par la suite. En effet, s’il l’avait dit du vivant de Rabbi Avraham, ce dernier aurait été en colère contre lui. Par la suite, le Rav Attia relata que le Rav Adès s’était révélé à lui et lui avait expliqué qu’il ne devait pas craindre de s’exprimer comme il le voulait, car « au Ciel, il n’y a pas de fierté. »

Lorsque le Rav Nathan Sallem entendit cette histoire, il se laissa convaincre et me demanda d’en écrire davantage.

Ce que j’ai écrit, à savoir qu’il est « Rav Rabanan » est tout à fait véridique, car tous les Rabbanim séfarades d’aujourd’hui, les Raché Yéchivot, les juges rabbiniques, les Raché Kollelim en Israël et à l’étranger, en tout lieu, sont ses élèves, ou les élèves de ses élèves, et c’est pourquoi l’appellation de « Rav Rabanan » est justifiée. »

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