À l'occasion de la Hiloula (jour anniversaire de décès) de notre maître Rabbi Moché Aharon Pinto, l'équipe Torah-Box est heureuse de vous faire découvrir très brièvement son parcours de vie. Celui qui parle du Tsadik le jour de sa Hiloula, celui-ci priera pour lui ! Allumez une bougie et dites "Likhvod Harav Pinto, zékhouto taguèn 'alénou" puis priez. Que son mérite protège tout le Klal Israël, Amen !
Voici un extrait des propos de Rabbi David Pinto de Paris, rapporté dans l’ouvrage de son père, Rav Moché Aharon Pinto : « On pouvait remarquer chez mon père la grandeur de la qualité d’humilité, lorsqu’on consulte son ouvrage sur sa vie, écrit par lui-même en arabe, la vie de ses saints ancêtres, et une infime partie de ses saints propos ont été consignés dans cet ouvrage. »
Rabbi Moché Aharon quitta la ville d’Essaouira pour fixer sa résidence à Casablanca. Il explique son départ, la raison pour laquelle il quitta sa ville natale et sa maison dans laquelle il s’était enfermé pendant de longues années : la ville d’Essaouira commençait à se dépeupler de nombreux Juifs qui avaient immigré en terre sainte. Mais Rabbi Moché Aharon souhaitait continuer de sanctifier le nom de ses saints ancêtres et de renforcer la foi qu’on leur accordait. C’est la raison pour laquelle il choisit de s’installer dans une ville où vivaient plus de Juifs.
De plus, Rav Moché Aharon voulait donner une éducation de Torah à ses fils, dans l’esprit de l’adage de nos Sages : « Ils s’exilèrent dans un lieu de Torah », à savoir l’injonction d’habiter dans un lieu de Torah, reflétant les propos de Rabbi Yossi ben Kissma : « Je n’habite que dans un lieu de Torah. » En effet, la raison pour laquelle il s’était rendu à Essaouira, après le décès de son père Rabbi ‘Haïm, était pour éviter de laisser un lieu saint vide, sans que personne n’y habite. Il accomplit ainsi la Mitsva de respect dû aux parents, après leur décès.
On ne s’imaginera pas qu’il était désireux de résider dans un lieu où il aurait pu s’enrichir. À Casablanca, en effet, après la mort de son père et Tsadik, Rabbi ‘Haïm Hakatan, vivaient plus de cent mille Juifs. Il décida justement de s’établir dans un lieu où vivaient moins de Juifs, qui étaient en outre, pauvres. On comprend de là qu’il se suffisait de peu, et n’aspirait qu’à sanctifier le Nom du Saint béni soit-Il en public en ce lieu sacré, d’où son désir de s’y installer.
Rabbi Moché Aharon, que son mérite nous protège, écrit également qu’il a une dette de reconnaissance envers toute personne qui lui a fait une faveur. Dans sa grande innocence, il donnait le nom, et divulguait même parfois l’adresse de celui qui le soutenait, pour diffuser le nom de ceux qui accomplissent une Mitsva. Il témoigna qu’il resta chez lui pendant vingt ans sans franchir le seuil de chez lui, depuis le décès de son père, pour que toute personne désirant une bénédiction le trouve et qu’il puisse lui prodiguer des encouragements.
Il ne quitta pas le lieu de résidence de ses saints ancêtres. Il ne s’y résolut qu’après avoir fait un rêve, où se dévoila son saint père qui lui tint ces propos : « Quitte pour toi cette terre, ta ville natale et la maison de ton père, pour enseigner à tes fils la Torah dans un autre endroit. »
De ce fait, avec l’accord de son saint père, il quitta sa ville natale pour s’installer à Casablanca. Là-bas, il poursuivit son habitude de rester enfermé chez lui. Rabbi Moché Aharon poursuit : « Malgré tout cela, avant de quitter Essaouira pour Casablanca, il ne s’y rendit qu’après s’être assuré que telle était la volonté du Ciel, il fit plusieurs essais pour voir qu’il ne commettait aucun mal en quittant la terre de ses saints ancêtres, car ses intentions étaient entièrement pures et dirigées vers le Ciel.
Pour que le monde ne le juge pas défavorablement, et qu’il entre dans la catégorie de ceux qui sont « intègres par rapport à Hachem et aux Juifs », il publia, dans la ville de Casablanca, la raison de sa venue dans la ville, tout ceci dans le but de ne créer aucune profanation du Nom, de peur qu’on ne pense qu’il s’était installé dans cette ville pour des raisons financières. Depuis toutes les villes du Maroc, on se rendait pour lui rendre visite à Essaouira, où il était célèbre, et il n’avait pas besoin d’argent pour s’enrichir, mais uniquement pour procurer une subsistance à sa famille pour la vie quotidienne, sans demander plus.
Bénis soient les résidents de ta demeure
On sait que Rabbi Moché Aharon décréta pour lui-même une période d’isolation de quarante ans, sur l’ordre de son père Rabbi ‘Haïm. À l’époque où il vivait en réclusion, à Mogador sévissait la maladie de la tuberculose, qui fit de nombreuses victimes. À l’époque, on n’avait pas encore trouvé de remède à cette maladie, et les notables de la communauté juive craignaient que le séjour prolongé à la maison, en reclus, puisse porter atteinte à la santé du Rav.
En conséquence, les notables émirent le souhait que le Rav sorte de la maison pour quelques heures par jour, pour respirer l’air pur. Mais ils savaient que le Rav était ferme sur ce point et qu’il ne sortirait pas de chez lui avant la fin de la période d’isolement qu’il avait décrété.
Ils décidèrent donc de procéder autrement. Ils demanderaient au tribunal rabbinique de Mogador de prescrire au Rav de sortir de chez lui chaque jour, en raison d’un Pikoua’h Néfech, un danger de mort. À cette époque, le Av Beth-Din était le Gaon Rabbi Aharon ‘Hassine , et il décida d’être le messager du Beth-Din et de se rendre chez le Rav pour lui annoncer que d’après une décision des Sages, il était tenu de sortir de chez lui, et qu’il ne pouvait désobéir aux Rabbanim.
Rabbi Aharon ‘Hassine se rendit à plusieurs reprises au domicile de Rabbi Moché Aharon Pinto. Ils discutèrent de divers sujets. Mais… à chaque visite, il oubliait la raison de sa venue. Il oubliait toujours d’évoquer le sujet du Rav qui devait sortir chaque jour de chez lui.
Lorsqu’on l’interrogea sur le sujet de ses discussions avec le Rav, il répondit : « C’est prodigieux, à chaque fois que je me rends chez le Rav, nous évoquons beaucoup de sujets, et j’oublie précisément de parler de la principale raison de ma venue. À chaque fois que je m’apprête à me rendre chez lui, je me répète que je dois lui parler de la décision du Beth-Din, et à chaque fois, immanquablement, je l’oublie. »
Ayant fait ce constat, Rabbi Aharon comprit que du Ciel on retardait l’accomplissement de la décision du Beth-Din et qu’il devait se retirer de cette histoire. Il réalisa qu’il n’avait pas affaire ici à un homme ordinaire, mais à un homme vertueux et saint, protégé par ses saints ancêtres et qu’il ne fallait pas se mêler de cette histoire. On interrogea tout de même un jour le Rav Aharon ‘Hassine sur la raison de cet enfermement, mais il n’apporta aucune réponse (d’après la rumeur).
Une pièce prodigieuse et un sel de bénédiction
Après le mariage de Rabbi Moché Aharon, la pauvreté régna dans son foyer. Les gens le connaissaient à peine, au point qu’on ne lui donnait pas de pièces du tout, et il n’avait rien pour subvenir aux besoins de sa famille.
La pauvreté continua pendant deux ans, au point que la Rabbanite Mazal voulut souvent s’enfuir de la maison, en raison de la pauvreté extrême qui y régnait, sachant qu’elle était une fille de riches, habituée à une vie d’opulence.
Même lorsque la Rabbanite Mazal était enceinte, et qu’elle sentait de la nourriture (ce qui peut constituer un danger si la femme enceinte ne reçoit pas immédiatement ce qu’elle demande), il n’avait rien à lui donner. Rabbi Moché Aharon lui recommandait alors d’aller chez les voisines, où on pouvait lui donner de la nourriture. Au bout d’une certaine période, un grand tournant se produisit dans ce foyer. Un jour, la Rabbanite Mazal entra dans une pièce attenante, où elle trouva, de façon étonnante, une pièce de monnaie. Elle pensa que la pièce appartenait à son mari et qu’elle était tombée de sa poche. Même pendant la grossesse, pensa-t-elle, il n’avait pas de nourriture à me donner, et seules les voisines m’ont nourrie. Or, à partir de ce jour-là, chaque jour, elle trouva une pièce dans la même chambre. Elle achetait de la nourriture avec cette pièce, rangeait un peu la maison et le bien-être commença à s’installer chez eux. Un jour, son mari s’adressa à elle et l’interrogea, piqué par la curiosité : « D’où as-tu l’argent ? Je ne te donne pas d’argent ! D’où as-tu l’argent pour acheter de la nourriture ? » Elle lui répondit : « Quoi ?! Tu ne me donnes pas de nourriture, mais je pensais que tu me laissais chaque jour une pièce dans la chambre, à tel endroit, c’est de là que je prends la pièce avec laquelle j’achète de la nourriture. »
Au début, lorsque Rabbi Moché Aharon entendit ces propos, il ne crut pas sa femme, et celle-ci lui répéta : « Je ne peux te dire d’où vient l’argent, car je l’ignore moi-même, mais dans cette chambre, je trouve de l’argent chaque jour. »
Le Rav et la Rabbanite décidèrent de fermer la porte avec une serrure, pour observer les faits. Le lendemain, ils ouvrirent la porte et… à nouveau, une pièce se trouvait dans la chambre. Une grande peur s’empara de Rabbi Moché Aharon : « Mais je n’ai pas posé d’argent là-bas… » Ils comprirent alors que c’était un miracle divin. Mais dès que le secret fut découvert, la bénédiction cessa. Le lendemain matin, il n’y avait plus de pièce dans la chambre. On ignore comment la pièce était arrivée dans la pièce, et comment elle en était partie… mais le miracle avait cessé. Or, à partir de cette période, les choses commencèrent à s’arranger, la bénédiction et la Parnassa résidaient dans le foyer de Rabbi Moché Aharon. À la même époque, la Rabbanite Mazal relate qu’ils n’avaient pas du tout de sel à la maison alors, mais à l’époque de la pièce miraculeuse, la quantité de sel entreposé dans un petit verre à la maison ne diminua pas… pendant six mois, la quantité de sel resta identique jusqu’à Pessa’h. Mais au début de la fête de Pessa’h, Rabbi Moché Aharon déclara : « Ce sel est un acte miraculeux, mais à Pessa’h il n’est pas possible de se servir de ce sel, ni de le conserver, car il contient peut-être du ‘Hamets. » Ils jetèrent le sel hors de la maison. Mais la Parnassa était là, car à partir de ce moment-là, la renommée de Rabbi Moché Aharon s’étendit, et des centaines et même des milliers de visiteurs commencèrent à frapper à la porte du Tsadik pour recevoir une Brakha.
Le Tsadik Rabbi Moché Aharon disparut un mercredi soir, et fut enterré le lendemain. Le surlendemain, vendredi matin, avant le lever du soleil, quelques personnes arrivèrent sur le lieu de la tombe fraîchement creusée pour y réciter des Téhilim, et pour prier en vue d’obtenir des guérisons et des délivrances, par le mérite du Tsadik enterré sur place. Ils s’allongèrent sur le sol de la tombe, et soudain, furent brûlés par la chaleur du sable… Le sol, on le sait, à cette heure matinale, est toujours froid. Or dans ce cas, le sol était chaud, vraiment brûlant, au point que celui qui y toucha se brûla au contact du sable, placé sur le corps saint du Tsadik.
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