« Le plus grave défaut » : c’est ce qu’écrit le Ramban (Rabbi Moché ben Na’hman) à propos de la colère.

La nature de la colère est d’entraîner dans son sillage de graves erreurs. Lorsque l’homme se laisse dominer par sa colère, il peut s’abaisser jusqu’à des actes vils, à faire usage d’une violence inutile, à lancer des accusations contre les membres de la famille et les proches amis, et même se porter atteinte à soi-même n’est pas exclu lorsque l’homme est emporté par la fureur.

Les médias rapportent qu’un jeune homme de 18 ans de ‘Hadéra (dans le nord d’Israël) a blessé au couteau un conducteur en lui infligeant des blessures modérées, voire sévères, parce que le chauffeur s’était arrêté quelques secondes au feu vert. Le jeune homme s’est mis en colère contre ce retard « significatif », et, de ce fait, a poignardé le chauffeur.

La police convoquée sur les lieux est arrivée immédiatement et le jeune homme a été placé en détention.

Même si l’histoire s’arrêtait ici, nous saurions que ce jeune homme qui s’est mis en colère pour 30 secondes (ou moins) a perdu de nombreuses heures de sa vie au poste de police et dans sa cellule de détention.

Mais cela ne s’arrête pas là : on peut supposer que le tribunal le condamnera à plusieurs jours de détention jusqu’à la fin de l’enquête, puis il sera libéré pour être assigné à résidence pour une période supplémentaire. Après un long procès, y compris de longues heures d’attente au tribunal, des audiences, des rencontres avec des avocats etc., il sera probablement condamné à la prison pour une période de deux à quatre ans.

Effectuons à présent un calcul : combien y a-t-il de périodes de 30 secondes dans deux ans ?

Nous avons fait le calcul.

365 jours par an, fois deux (deux ans) fois 24 (heures dans la journée) fois 60 (nombre de minutes par heure) fois 2 (chaque minute est composée de deux fois 30 secondes).

Résultat : 2 102 400

Deux millions, cent deux mille et quatre cent fois !

Cela valait-il le coup ?

Non, bien entendu.

Au-delà de la faille morale d’avoir porté atteinte à autrui, au-delà du fait que, pour trente secondes, ce jeune homme s’est presque transformé en tueur (!), d’un point de vue mathématique aussi, il ne valait pas la peine de commettre un acte aussi cruel et idiot.

Même pour un jour de détention, ça n’en valait pas le coup, pas même une heure au poste de police.

Alors pourquoi ce jeune homme violent a-t-il choisi d’agir stupidement ?

Car il était en colère. Il a piqué une colère. Il n’a pas réfléchi à ses actes. Depuis tout petit, il s’est habitué à se laisser entraîner par sa colère, à laisser libre cours à la fureur dans son langage, et, plus tard, dans ses actes.
 

Ce n’est pas en vain que nos Sages ont dit : « Celui qui brise des objets dans sa fureur est semblable à un homme livrant un culte à des idoles. »

Rien n’entravera le chemin d’un homme qui se laisse dominer par la colère et en vient à commettre des actes indignes. Ni l’idolâtrie, ni, dans notre cas, verser du sang.