Nous aspirons tous à prier avec une concentration totale, mais nos esprits divaguent si souvent. Cela rend la prière assez frustrante. La vérité est qu'aujourd'hui, plus que jamais, rester concentré est un objectif difficile pour une grande partie d’entre nous. Y a-t-il une technique efficace qui nous aidera à rester concentrés lorsque nous prions et à nous empêcher de penser à tout ce qui nous préoccupe ?
Je voudrais que vous vous concentriez pendant une minute et observiez de petits détails. Allez-y, concentrez-vous.
Bien sûr, vous avez probablement du mal, car on ne vous a pas demandé de vous concentrer sur quelque chose en particulier. Il s'avère que c'est en grande partie la difficulté de se concentrer dans la prière.
Malheureusement, nous oublions souvent de nous concentrer sur la communication avec D.ieu. Nous nous concentrons plutôt sur le mot suivant du Sidour (le livre de prières juives). Nous essayons de nous concentrer sur les mots, mais c'est comme essayer de communiquer avec quelqu'un lorsque nous pensons principalement aux mots à utiliser, plutôt qu'au sujet de la conversation. Pour que nous puissions comprendre et apprécier ce qui est réellement dit, nous devons pouvoir nous concentrer sur la conversation. Permettez-moi d'expliquer.
Notre ancêtre Avraham a été le premier à concevoir l'idée de prier D.ieu quotidiennement. Il a initié la prière du matin. De plus, le Talmud (Berakhot 6b) nous dit qu'Avraham avait un lieu déterminé pour la prière. Dans sa discussion, le Talmud nous dit également que le mot 'Amida signifie "debout" et est synonyme du mot "prière". Pourquoi en est-il ainsi ? La réponse est que le mot 'Amida a en réalité deux significations. Il signifie "debout", mais il signifie aussi "immobile" - c'est-à-dire ne pas bouger. Et c'est central dans l'idée de la prière : rester immobile et s'arrêter pour se concentrer. Cela signifie réaliser que nous sommes debout devant D.ieu et que nous nous adressons à notre Créateur en disant "Tu" (Ata). Penser à d'autres choses, comme les éléments de notre "À faire", n'est tout simplement pas approprié à ce moment-là. Ce n'est pas rester immobile, mais plutôt être en chemin vers autre chose.
Dans l'épisode où Avraham a prié pour le peuple de Sodome, nous trouvons également notre grand ancêtre debout : "Véavraham ‘Odénou ‘Omed Lifné Hachem'..." (Genèse 18, 22) (Avraham se tenait toujours devant D.ieu). Le rav ‘Haïm Soloveitchik déduit du Rambam que le fait d'oublier que nous nous tenons devant D.ieu à n'importe quel moment de la prière disqualifie effectivement la prière. Il s'avère donc que l'exigence d'être conscient de se tenir devant notre Créateur est beaucoup plus stricte que l'exigence de se concentrer sur les mots que nous disons dans la prière : l'absence de concentration disqualifie la prière seulement pour la première bénédiction de la 'Amida (non pour les autres bénédictions), mais le fait d'oublier que nous parlons à D.ieu disqualifie la prière à n'importe quel moment. C'est ce que la Torah nous suggère lorsqu’elle nous dit qu'Avraham se tenait toujours devant D.ieu. Il n'a pas oublié une seconde où il se trouvait.
Cette idée peut nous aider à maintenir notre concentration et notre intention correcte dans la prière. La façon dont l'esprit se concentre passe par des associations. Si nous essayons de comprendre les mots que nous disons sans nous concentrer sur l'endroit où nous sommes et sur ce que nous sommes en train de faire, il est beaucoup plus difficile pour l'esprit de rester concentré. Mais si nous gardons toujours à l'esprit que nous sommes debout devant D.ieu et nous nous rappelons à Qui nous nous adressons chaque fois que nous disons "Tu" (Ata), alors nous avons beaucoup plus de chances d'atteindre une compréhension et une concentration profonde.
Puisse D.ieu agréer nos prières pour le bien.