[Vidéo] Lékha Dodi : enfin Chabbath, quelle Joie !
Voici que vendredi arrive : les préparatifs de Chabbath battent leur plein, les meilleurs plats sont prêts pour les repas de Chabbath et leurs parfums exhalent et créent une sensation unique dans ces derniers moments. La nappe blanche est déjà posée, les ‘Hallot (pains) se trouvent sur un joli plateau, recouvertes d’un napperon finement brodé.
Les lumières de Chabbath n’attendent qu’à être allumées et chacun se pare de ses plus beaux atours. La plaque de Chabbath est à sa place et la minuterie reçoit ses instructions pour éteindre les lumières à distance. L’heure de l’allumage des bougies approche.
On s’organise, on termine ce qui reste. L’attente de la venue du Chabbath, la tension et le défi de gagner la course contre la montre emplissent les cœurs. La sirène (dans les quartiers religieux) retentit et c’est l’allumage des bougies !
Aussitôt, la tension s’évanouit. La mère se met à prier pour des enfants en bonne santé et pour la paix de son ménage. Elle ouvre ses yeux et regarde avec un plaisir et une sérénité non dissimulés ses petits enfants qui la scrutent avec curiosité. Ils entendent d’elle un « Chabbath Chalom ! » enjoué, presque chantant, et reçoivent un baiser chaleureux, jaillissant de son cœur.
La sérénité et le calme règnent. Le papa et ses garçons sont à la synagogue, la maman est assise, lit calmement, raconte, tend l’oreille avec bienveillance et répond aux sollicitations, provenant de toutes parts de ses petits enfants. Les médias sont réduits au silence, même le téléphone somnole. Une sensation d’amour et de chaleur envahit toute la maisonnée.
On toque, la porte s’ouvre sur un « Chabbath Chalom » souhaité par un papa au visage rayonnant. Est-ce le même papa qui travaille durement chaque jour, préoccupé de subvenir aux besoins de tous ? Il ressemble plutôt à un roi aujourd'hui ! C’est une impression qui plane implicitement, mais qui s’impose d’elle-même et qui émane du cœur.
On s’organise un petit peu avant le « Kiddouch » et très vite, les petits comme les grands se mettent à entonner en chœur : « Chalom ‘alekhem, malakhé hachalom, malakhé ‘élion, mimélékh malkhé hamélakhim hakadoch baroukh hou. » (« Paix sur vous, anges du service, anges de l’Etre Suprême, Roi des rois, le Saint béni-Soit-Il… »).
« Bohakhem léchalom… » (« Entrez en paix… »), « Barkhouni léchalom… » (« Bénissez-nous de paix… »), « Béchivtékhem léchalom… » (« Séjournez en paix… »), « Bétsétkhem léchalom… » (« Sortez en paix… »).
Puis, petits et grands, entonnent le chant le plus élogieux dédié à l’épouse fidèle et chérie, qui construit son foyer avec dévouement, amour et sagesse :
« Qui trouvera la femme vaillante, dont la valeur dépasse de loin celle des pierres précieuses ».
« Le cœur de son mari peut compter sur elle, il est serein, il ne manquera de rien ».
« Elle le comble de ses bienfaits chaque jour de sa vie sans lui occasionner de mal ».
« Nombreuses sont les femmes vertueuses, mais toi, tu les as toutes surpassées ».
« La grâce est mensongère, la beauté éphémère, la femme qui craint D.ieu est celle qui est digne de louanges ».
« Donnez-lui les fruits de son labeur et tous en feront la louange aux portes de la ville ».
Le vin brille dans la coupe, avant le Kiddouch. Le papa se tient debout, entouré des siens et l’on ressent dans l’air une atmosphère de sainteté.
« Béni Sois-Tu Eternel... qui a créé le fruit de la vigne ».
« Béni Sois-Tu Eternel… qui nous a sanctifiés par Ses commandements et nous a agréés en nous dotant avec amour et grâce de Son Chabbath Saint... Béni Sois-Tu Eternel qui sanctifie le Chabbath ».
Même la voix du bébé qui a trouvé ce moment propice pour se faire entendre, n’entrave pas l’ambiance magique du Kiddouch. Les cœurs battent à l’unisson.
Le repas de Chabbath commence, entrecoupé par des mélodies, et des conversations qui ne débouchent pas sur des sujets financiers, sur le travail, sur les inquiétudes ou les préoccupations, car aujourd’hui c’est Chabbath ! Le verset dit (Isaïe 56,8) : « Tu honoreras le Chabbath en laissant de côté tes affaires et en t’abstenant de parler de propos profanes ». Les propos concernant les affaires et l’argent sont proscrits le Chabbath !
Le papa a tout le loisir de raconter, d’exprimer une idée intéressante sur la « Paracha » de la semaine. Le petit de trois ans et demi montre avec fierté les dernières lettres qu’il a apprises tandis que celui de cinq ans sait déjà lire ! Des questions sur la « Paracha » fusent, on y répond, on chante, les enfants s’excitent et jouent. Des disputes alors éclatent et transforment le papa en un diplomate avisé. Il a du temps pour tous !
Puis le dessert arrive et on entame le « Birkat Hamazone » (actions de grâce après le repas). Personne n’est tendu ni pressé, le téléphone ne sonne pas et les médias ne nous agressent pas !
Ce n’est que discussions, visites aux amis, promenades agréables dans le quartier, étude au sein de la famille.