Rav Yaakov Israel Kanievsky, surnommé le "Steipeler", fut exilé en Sibérie. L’une des taches assumées par les prisonniers était la garde des entrepôts. Les gardes assuraient la surveillance en alternance, un prisonnier le jour et un autre la nuit.
Le froid de Sibérie glaçait les os, mais les prisonniers n’étaient pas équipés pour se chauffer convenablement. Seuls ceux qui travaillaient à l’extérieur avaient le droit d’avoir un manteau.
Etant donné que la garde des entrepôts se faisait dehors, les prisonniers avaient le droit à un manteau, qu’ils se faisaient passer chacun son tour.
Un vendredi soir, le rav arriva pour son tour de garde. Il s’aperçut que le prisonnier qui avait monté la garde avant lui était déjà parti et qu’il avait accroché le manteau à la branche d’un arbre.
Le rav ne savait que faire. En effet, toute utilisation d’un arbre est interdite durant chabbat. On ne peut y monter, s’y appuyer, y déposer un objet ni même prendre un objet qui se trouve dessus. Prendre le manteau représentait donc une profanation de chabbat.
Mais le rav n’avait pas le choix, car sans manteau, il mourrait de froid. Se trouvant devant un danger de mort, la halakha (loi juive) indiquait au rav de prendre le manteau pour s’en couvrir.
Cependant, le rav se dit : « Je peux tenir sans manteau cinq minutes, alors pourquoi le prendre tout de suite ? » Le rav attendit cinq minutes puis renouvela cette épreuve. Encore cinq minutes.
Finalement, c’est la nuit qui passa entièrement sans que le rav ne retire le manteau… En repoussant l’épreuve de cinq minutes, il avait réussit cet exploit ! D’ailleurs, c’est ce qui lui donna des forces durant toute sa vie. A chaque fois que le mauvais penchant voulait lui faire fermer la Guémara, il lui disait « Laisse-moi juste cinq minutes… »
C’est grâce à ces cinq minutes que le peuple d’Israël mérita de cette grande lumière !