- Le mois de Tichri est le premier mois de l’année par rapport à la Création du monde et le septième si l’on compte à partir de la sortie d’Egypte.
- Ce mois est nommé dans les Prophètes (Rois I, 8, 2) : « mois des Etanim », car ce jour-là, les hommes forts du monde sont nés, les saints patriarches, Avraham, Its’hak et Ya'acov, et ce mois-là, ils ont eu également des garçons. Certains expliquent que le sens du terme Etanim se réfère à de puissantes sources d’eau. Ce jour-là, les pluies commencent à tomber et le niveau des fleuves augmente.
- Au mois de Tichri, les fêtes et événements abondent : deux jours de Roch Hachana, le jeûne de Guédalia, Yom Kippour, 7 jours de Souccot, Hocha'ana Rabba, Chémini 'Atsérèt et Sim’hat Torah.
- Dans la Torah, il est nommé « septième mois » par rapport à la sortie d’Egypte des enfants d’Israël, et le premier jour est Roch Hachana.
- Dans les règles du calendrier hébraïque, il a été fixé que Roch Hachana ne serait jamais un dimanche, un mercredi ou un vendredi.
- Le terme de Tichri trouve son origine dans le mot babylonien de « Tachritou », qui signifie début et commencement. Le terme de Tichri est également employé en arabe sous la forme de Tichrin, qui signifie également début, commencement d’une nouvelle année.
- Nos Sages ont commenté le terme de Tichri en araméen : permission ou abandon de nos obligations, et réception de nos mérites par le biais de D.ieu.
- D’autres expliquent le terme de Tichri dans le sens de purification de l’eau, comme Chara = se tremper. A ce sujet, les propos de Rabbi Akiva sont mentionnés : « Devant qui vous vous purifiez et qui vous purifie ? Votre Père céleste. »
- Dans le calendrier agricole ancien qui se trouve à Gazer, ce mois est appelé « mois de la récolte », au nom de la période de la récolte des produits agricoles à cette période. Ce mois s’appelle également « roi des mois », car de nombreuses fêtes y sont célébrées.
- A l’époque des Prophètes où l’on sanctifiait la lune en se basant sur des témoins visuels, à certaines périodes, Roch Hachana était célébré un seul jour, jusqu’au moment où il a été fixé qu’il serait célébré deux jours.
- A Roch Hachana, toutes les créatures défilent devant D.ieu comme des soldats et Il juge le monde entier selon ses actes et fixe son avenir pour l’année à venir.
- Le mois de Tichri est toujours un mois plein comportant 30 jours.
Le Mazal du mois
- Le signe de zodiaque du mois de Tichri est la balance, reflétant la disposition des étoiles dans le ciel à cette époque.
- La balance symbolise également les jours de jugement de Roch Hachana et la pesée des mérites face aux fautes, pour avoir le mérite d’être inscrit dans le livre des Tsadikim parfaits.
- Certains voient également dans la balance un signe de la Création du monde, car, dans toute la création, tout est fait avec mesure par la Providence supérieure.
- Certains perçoivent dans le terme de Moznayim (balance) une référence à l’équilibre entre le jour et la nuit au mois de Tichri, qui sont équivalents en durée dans la division des heures de la journée.
- Au mois de Tichri, l’été s’achève et la période de l’automne commence. Les jours se raccourcissent, l’air se refroidit et à l’approche de la fin du mois de Tichri, commence la récolte des olives.
Le mois de Tichri d’après la vision ‘Hassidique
Parmi les nombreuses Mitsvot que nous a offert Hachem à accomplir pendant le mois de Tichri, la Mitsva principale est la sonnerie du Chofar. Dans les ouvrages de ‘Hassidout, cette Mitsva est analysée en abondance. Un point particulier relevé par la ‘Hassidout : la voix du Chofar est une voix simple sans variété musicale. Une voix unique, qui ne se modifie pas au niveau du rythme et du son et préserve sa pureté et son caractère originel. Le Chofar est formé d’une corne de bélier, une corne animale, qui symbolise la simplicité et exprime le cri intérieur du plus profond du cœur.
Par le biais du Chofar, le Juif s’écrie vers son Père, notre Roi céleste, un cri profond et authentique sur le fait de s’être éloigné de Lui par ses fautes, et à présent, en cette période de repentir, le fils exprime par le biais du Chofar tous ses sentiments envers Hachem et implore : « De grâce, sauve-moi. »
Le Ba'al Chem Tov illustre cette idée par une parabole :
C’est l’histoire du fils d’un roi qui aimait particulièrement son enfant. Son père, le roi, eut l’idée d’envoyer son fils au loin pour qu’il étudie les valeurs humaines et acquière une formation. Le roi offrit à son fils une fortune, le fit accompagner par des ministres et des serviteurs et l’envoya au loin. Ils traversèrent de nombreux océans et le fils du roi gaspilla beaucoup d’argent, habitué qu’il était aux gâteries et aux articles de luxe dans le palais royal, jusqu’à ce qu’au fil du temps, il ne lui reste plus rien. Pendant ce temps, il s’éloigna beaucoup du lieu de résidence de son père et personne ne fut en mesure de l’aider.
Lorsqu’il vit qu’il n’avait plus aucun moyen de se sustenter, le fils décida de retourner vers sa terre natale. Mais en raison des turbulences et des malheurs qu’il avait vécus, le fils oublia la langue de son pays et après de nombreuses péripéties, une fois arrivé dans la capitale, il ne parvint pas à communiquer avec les habitants de son pays et tout le monde se moqua de lui lorsqu’il annonça qu’il était le fils du roi ; il fut même frappé et blessé. Pendant ce temps, le fils du roi s’approcha du palais où on se moqua également de lui, jusqu’à ce qu’il se mette à pousser un grand cri, sans mots, afin que le roi reconnaisse sa voix. Le roi entendit une voix connue et dit : « C’est mon fils qui crie du fond de sa détresse ! » et mû par un grand amour, le roi le prit dans les bras, l’embrassa et l’introduisit au palais.
Les enfants d’Israël sont des fils d'Hachem. Lorsque l’homme descend dans le monde, il s’éloigne parfois de son Père, le Roi, et oublie même son langage, mais à Roch Hachana, nous sonnons du Chofar pour exprimer nos regrets sur le passé et notre volonté ardente de nous rapprocher de D.ieu et d’écouter Sa voix. Par ce biais, D.ieu montre Son affection pour Son fils unique et lui pardonne son passé.
Lorsque nos maîtres Loubavitch relataient l’histoire percutante du Ba'al Chem Tov, ils insistaient sur l’idée que le but des sonneries du Chofar n’est pas le contenu du cri, mais la substance du cri provenant de l’intériorité de l’âme. Le but des sonneries du Chofar est de nous éveiller à l’accomplissement de la Torah et des Mitsvot pendant toute l’année.