Aller pèleriner sur le Tsiyoun (tombe) du grand Rabbi Na’hman de Breslev à Ouman (Ukraine) à Roch Hachana est devenu un des grands rendez-vous des ’Hassidim (Juifs d’origine ‘Hassidique) et non-’Hassidim depuis l’ouverture des frontières de l’Europe de l’est.
Ce qui pendant des siècles était une véritable aventure, est aujourd’hui très bien organisé. Le phénomène prend une ampleur inouïe puisqu’on attend cette année entre 40 et 50.000 personnes, et que l’organisation atteint un niveau jamais égalé comme par exemple des repas prévus pour 6000 personnes avec places numérotées et des cartes de repas vendues avant les jours de fêtes.
Ce grand rassemblement est décrit par ses participants comme inoubliable et incontournable d’année en année, un « must » religieux en quelque sorte. Beaucoup disent en sortir renforcés spirituellement pour l’année entière.
Mais certains Rabbanim et pas des moindres comme le Rav ‘Ovadia Yossef n’encouragent pas cette démarche. Il s’agit d’une réaction basée sur la Halakha (les lois pratiques), sans le moindre trace de mésestime pour Rabbi Na’hman de Breslev lui-même.
Selon lui, il est préférable de s’abstenir car délaisser femme et enfants pendant Roch Hachana (de nombreux participants mariés voyagent seuls) est contraire à la Sim’hat Yom Tov (joie de la fête). Le soir, on a l’habitude de consommer des aliments dont le nom évoque des bons présages, en se souhaitant une bonne et douce année dans le cadre familial.
Enfin, si se rendre sur une tombe est quelque chose qui a son importance, par exemple à Tich’a Béav (le jour du 9 Av, souvenir de la destruction du Temple), cela ne « cadre » pas tellement avec Roch Hachana selon les textes traditionnels.
Les avis sont partagés, comme presque toujours. Chacun choisira, en concertation avec son propre Rav.