La cigale ayant frimé toute l’année se trouva fort dépourvue lorsque le mois d'Eloul fut venu.
Pas une seule petite Mitsva, ni même une heure de Téfila (prière).
Pas non plus de Tsédaka, rien que du Lachone Hara' (médisance).
À la période des Séli’hot (prières de pardon), elle se sentit soudain toute sotte.
Quand le jour du jugement arriva, évidemment notre cigale paniqua !
Attendez, je veux bien faire Téchouva, écouter même un cours sur Torah-Box.
Que faire de ce paquet d’Avérot (pêchés), se lever tôt pour les Séli’hot ?
Une voix bientôt se fit entendre, la cigale devint soudain toute tendre.
Que faisiez-vous cette année, malheureuse !, dit-elle à cette petite orgueilleuse.
Nuit et jour, j’écoutais mon Yétser Hara' (mauvais penchant), avoua-t-elle sans embarras.
Je ne cherchais que le plaisir, je consacrais mon temps à sortir.
Ma vie n’était que vanité, et mes soucis, futilités.
Je passais avec mépris devant ces petites fourmis.
J’avoue, je riais souvent aux éclats avec leurs questions de Halakha.
Je les voyais étudier et prier, et moi, je me sentais bien plus rusée !
La voix d’en haut répondit, et la cigale fut ébahie.
Vous frimiez ? J’en suis fort aise. Ne ressentez-vous pas un malaise ?
Et bien, « Téchouvez » maintenant ! Surtout ne perdez pas de temps.
Prenez exemple sur ces petites fourmis qui, avec les Mitsvot, n’en n’ont jamais fini.
N’écoutez plus votre Yétser Hara', un jour prochain, il vous perdra !
Allez ça va pour cette fois-ci, vous ne serez pas punie.
Encore une année de chance, et croyez en la Providence.
Rendez-vous l’année prochaine, vous aurez j’espère brisé vos chaînes.
Et parmi mes si chères fourmis vous reviendrez, les mains de Mitsvot bien remplies.
Laurence Hababou