Il est de coutume, chez les Séfarades, de dire les Séli’hot à partir du début du mois d'Eloul (Roch ‘Hodech exclu), jusqu'au jour de Yom Kippour.

Cependant, pour les Achkénazes, cette coutume ne commence qu'à partir du début de la semaine, dans laquelle tombe Roch Hachana et si, la fête tombe un lundi ou un mardi, ils commenceront depuis le début de la semaine précédente. Les Achkénazes ont également l'habitude de sonner du Chofar depuis le début du mois d'Eloul, juste après la prière du matin, afin de réveiller les cœurs, ainsi qu'il est écrit : « On sonnerait du Chofar et le peuple ne frémirait pas ? » [Choul’han ‘Aroukh, chap. 481, alinéa 1. 2,23]


Le moment adéquat pour lire les Séli’hot

Nos Maîtres nous enseignent qu’Hachem créa le monde, dans un premier temps, suivant l'attribut de rigueur. Mais, voyant que le monde ne pouvait se perpétuer ainsi, Il y mêla l'attribut de miséricorde. Or, selon l'heure de la journée, l'attribut de rigueur a une certaine prépondérance et vice-versa.

Depuis la Chki’a (le coucher du soleil) jusqu'à ‘Hatsot (milieu de la nuit), l'attribut de rigueur domine dans le monde. C'est la raison pour laquelle, nous ne récitons pas les Séli’hot, durant cette période de la nuit. En effet, celles-ci sont des supplications, où nous sollicitons les grâces divines et non l’attribut de rigueur, prédominant alors. Fondamentalement, il faut être rigoureux de ne pas prononcer les versets « Vayavor Hachem ‘al panav… » avant ‘Hatsot, car nous y mentionnons les Treize Attributs de Miséricorde. En conclusion, nous pouvons commencer les Séli’hot environ dix minutes avant ‘Hatsot, de manière à réciter les Treize Attributs, au moment de ‘Hatsot.
 

À l'extérieur d'Israël

Les habitants, vivant en dehors d'Israël, devront dire à priori les Séli’hot, à partir de l’heure de ‘Hatsot, correspondant à leur ville. Cependant, certains décisionnaires permettent de suivre l'heure de ‘Hatsot d’Israël. Les personnes se conduisant ainsi, ont sur qui s'appuyer.

À partir de ‘Hatsot Halaïla (milieu de la nuit, par opposition à ‘Hatsot Hayom = midi), nous pouvons réciter les Séli’hot, pendant toutes les heures de la nuit et du jour, jusqu'au coucher du soleil le lendemain. Heureux sont ceux qui se lèvent aux aurores, pour les réciter, car ces heures sont particulièrement propices à susciter les bontés divines. Les personnes, pour qui il est difficile de se réveiller si tôt, auront soin d'organiser un Minyan (prière à dix personnes), avant l'office du matin ou avant l'office de l'après-midi, afin de les réciter en public. Lorsque les Séli’hot ont lieu le jour, il est bien que l'officiant se recouvre d'un Talith (châle de prière) ainsi que l'ont exprimé nos Maîtres [Traité Roch Hachana, 17b] :« Hachem Se recouvra tel un officiant et dit à Moché, tant que les enfants d'Israël se tiennent devant Moi et utilisent les Treize attributs, Je leur pardonne. »
 

Une Mitsva (bonne action) basée sur une ‘Avéra (transgression)

Les personnes, qui se lèvent aux aurores, auront soin de ne pas déranger et à plus forte raison de ne pas réveiller les membres de la maison, en préparant du café, du thé etc. Car celui qui se conduit ainsi fait une transgression et son acte de piété se transforme en péché.
 

Bénédictions sur la Torah

Ceux qui se lèvent pour les Séli’hot devront réciter les bénédictions sur la Torah, avant les Séli’hot, en raison des versets qui s’y trouvent. Cependant, si le temps presse, certains décisionnaires permettent de réciter les bénédictions de la Torah, après la lecture des Séli’hot.
 

Qui est apte à officier durant les Séli’hot ? 

Un officiant se doit d'être propre de toute transgression, humble, voulu par l'assemblée, doit savoir se taire lorsqu'on l'offense et avoir une voix entraînante. Si une telle personne ne peut être trouvée dans l'assemblée, on choisira la personne la plus pieuse, celle qui est connue pour sa sagesse et ses bonnes actions. Il ne faut pas uniquement prendre en compte le critère de la voix entraînante, en laissant le reste de côté. Il est clair qu'il est préférable de choisir une personne versée dans l'étude de la Torah, bien qu'elle n’ait pas une aussi belle voix qu'une autre, non érudite.
 

Le but des Séli’hot

L'essentiel des Séli’hot se situe dans le cœur, la concentration, la tranquillité, la circonspection et l'acceptation du joug divin. Car les supplications peuvent être d'une portée inouïe. En effet, un cœur brisé n'est jamais dénigré par É-lohim (autre Nom d'Hachem). Il y a lieu de faire attention à ne pas prononcer les Séli’hot dans la hâte. Lorsque nous réciterons le Vidouï, ainsi que les Séli’hot, on aura soin de scruter nos actes et revenir à la Téchouva complète. Il est conseillé également d'augmenter nos bonnes actions, à l'approche du jour du jugement, car en ce jour les bonnes, comme les mauvaises actions sont sondées pour tout homme.

Il y a une bonne coutume consistant à sonner du Chofar (en émettant le son de type Tachr“at), lorsque nous évoquons les Treize attributs de miséricorde. De même, il est bon de sonner du Chofar après le demi-Kaddich, à la fin des Séli’hot en faisant entendre les sons Tachr“at, Tach“at, Tar“at. Cependant, si la sonnerie réveille des voisins ayant des enfants en bas âge, on ne sonnera pas.
 

Un langage juste

Il y a lieu d'être rigoureux sur la prononciation des lettres et mots des Séli’hot. Ainsi lorsque nous récitons « Hachem Mélekh », la mélodie doit être accentuée sur la lettre מ (Mem) tandis que pour « Hachem Malakh », la mélodie doit être accentuée sur la lettre(Lamed) ל . De même, lorsque nous prononçons Le Nom A-donaï, la mélodie se trouve sur la lettre נ (Noun) et non sur la lettre ד (Dalet). De plus, il faut prêter attention à la prononciation des Chéva Na’a et Chéva Na’h (voyelles s'entendant différemment, bien que symbolisées par le même signe « : » sous la consonne).

Nos Maîtres prêtaient beaucoup d'attention, lors de la prononciation de « Vaya’avor Hachem al Panav…», de faire une courte pause entre les deux mots « Hachem, Hachem […] » [ce qui renferme un secret profond. Et celui qui ne marque pas de pause entraîne sur lui des sanctions, Hachem nous en préserve.] Lorsque nous prononcerons « Hachem | Hachem […]», on inclinera un peu son corps, [tel qu'il est écrit dans la Torah après la mention des Treize attributs : « Et Moché se dépêcha et se prosterna jusqu'au sol »]. On récitera les Treize attributs à haute voix. [Tel que Moché Rabbénou les dit à haute voix] (Pirké de Rabbi Eliezer)
 

Les différentes versions

Les personnes récitant les Séli’hot, le soir, après minuit, auront soin, lorsqu'elles arriveront au passage « Etvadei ‘al ‘avérot kalot va’hamourot », de dire « Balaïla bétokh achmourot » et non « Balaïla lé sof achmourot ».

« Atanou lévakech mimékha kapara, ayom vénora misgav lé’itot batsara » : à cause de la mélodie, les gens ont pris l'habitude de prononcer les mots kapara et batsara avec un accent tonique en début de mot, alors qu'il se situe au milieu.