Pouvons-nous faire venir le Machi'ah alors que les grands Tsadikim des générations passées n'y sont pas arrivés ? D'où provient la tendance humaine à jalouser ? En quoi est-il si important, au contraire, de faire ce qu'on peut pour aider autrui et d'être sensible à ce qu'il vit ? Réponse à travers plusieurs histoires.
Chacun d'entre nous a la possibilité de faire venir le Machia'h. Pourtant, dans les générations précédentes, des Tsadikim bien plus grands que nous n'ont pas réussi à faire cela ! Comment, donc, nous pourrions y arriver ?
Lorsqu'on va au marché acheter, par exemple, 200 grammes de pistaches, le vendeur commence par en mettre une pelle bien remplie dans l'emballage en papier. Puis il continue à le remplir petit à petit jusqu'à ce qu'il y ait le poids exact.
Il en va de même pour la venue du Machia'h : les Tsadikim des générations précédentes ont "mis le paquet" (ils ont fait leur maximum pour que cet événement puisse avoir lieu ; ils ont fait "le plus gros du travail") ; et nous, nous faisons juste "des ajustements" (nous complétons le peu qu'il reste à compléter pour que cet événement puisse se réaliser).
Rav Dessler explique que depuis la destruction du Beth Hamikdach, chaque souffrance que nous vivons est nécessaire pour expier nos fautes en l'absence de Beth Hamikdach. Si le Beth Hamikdach avait été là, nous n'aurions pas eu besoin de ces difficultés.
Dans son livre Mikhtav Mééliahou (page 47), il explique que chacun de nous a, en lui une lueur. Plus on s'éloigne d'Hachem, plus cette lueur est couverte ; et plus on se rapproche de Lui, plus ce qui recouvrait la lueur s'en va. Et elle pourra alors s'exprimer.
Plus nous sommes sensibles à notre entourage (dès que nous entendons qu'une personne est malade, nous nous mettons à l'aider, en priant pour elle par exemple), plus nous nous "reconnectons" à Hachem.
À l'époque du second Beth Hamikdach, les gens faisaient du 'Hessed. Comment, donc, celui-ci a-t-il pu être détruit à cause de la haine gratuite ? Peut-on, en même temps, haïr quelqu'un et lui faire du bien ?!
Dans la vie, on a parfois du mal à se réjouir du bonheur de l'autre. À ne pas penser : "Pourquoi lui, et pas moi ?!" Mais en vérité, ce n'est pas la bonne réaction. Et lorsqu'Hachem voit que nous nous réjouissons sincèrement du bonheur de l'autre, Il nous donne aussi un bonheur qui nous réjouira vraiment.
Le Talmud Yérouchalmi dit qu'à l'époque du second Beth Hamikdach, les gens n'avaient fait Téchouva qu'extérieurement. Mais, au fond, ils étaient restés les mêmes.
Un jour, un couple a eu une fille, qu'il a appelée Bitya. Lorsqu'elle a grandi, et après quelques test médicaux, ils se sont rendus compte qu'elle était aveugle. Des années plus tard, elle s'est mariée avec un très bon garçon. Ils s'entendaient très bien. Et, après quelques mois de mariage, ils ont entendu qu'un spécialiste d'implant de la rétine était de passage dans leur ville.
Le mari de Bitya est allé le voir, pour voir s'il pouvait faire quelque chose pour elle. Le docteur a répondu : "Il faut attendre que quelqu'un qui ait la même rétine qu'elle décède. Mais sa rétine est très particulière, et cela risque donc de prendre du temps. Restons en contact et, si j'ai du nouveau, je vous le dis".
Quelque temps plus tard, le docteur les rappelle pour leur annoncer que l'opération peut avoir lieu. Mais avant que Bitya ne soit opérée, son mari lui dit : "Je dois te dire une chose que je ne t'ai jamais dite : je suis aveugle moi aussi".
Bitya est très surprise. Elle se demande comment son mari a pu aussi bien se débrouiller sans voir, depuis qu'elle le connaissait. Il faisait tellement à la maison !
Elle se demande aussi pourquoi son mari n'a, alors, pas demandé l'opération pour lui-même. Mais son mari lui dit : "Ce n'est pas grave. On verra après pour moi".
Bitya s'est fait opérer et, petit à petit, elle a réussi à voir. Au début, elle s'occupait bien de son mari. Mais petit à petit, elle l'a de plus en plus délaissé : elle sortait des heures jusque très tard avec ses copines, pendant que lui restait tout seul à la maison...
À un moment, ne pouvant plus supporter cette situation, il lui a laissé un petit mot, par lequel il lui annonçait qu'il s'en allait, et il lui demandait : "S'il te plaît, fais bien attention à tes yeux. Car un jour, ils étaient à moi".
Il avait donc donné ses propres yeux pour aider sa femme qui, finalement, avait montré tellement peu de reconnaissance envers lui...
Dans ce Machal, Bitya symbolise "Batya", la fille d'Hachem, c'est-à-dire nous, le peuple juif. Son mari symbolise Hachem, qui fait tout pour nous, à chaque instant.
Hachem n'abandonne jamais un Juif, même très éloigné. C'est nous qui, parfois, nous éloignons de Lui, à travers des mauvais comportements.
Pour nous rapprocher de Lui, nous devons être sensibles aux autres. Et pas seulement à ceux qui souffrent plus que nous. Même à ceux dont la vie est, apparemment, plus enviable que la nôtre ! Au lieu de les jalouser, aidons-les ! Car ils ont certainement, eux aussi, besoin d'aide dans un domaine.
On n'a pas toujours les moyens techniques d'aider tout le monde (guérir tous les malades, aider financièrement tous les pauvres, aider tout ceux qui quittent la Torah à faire Téchouva...). Mais on peut au moins prier pour eux. Et les aider autant qu'on peut lorsqu'ils en ont besoin.
Hachem se comportera envers nous comme nous nous sommes, nous-mêmes, comportés envers les autres.
Retranscription : Léa MARCIANO
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