- Il ne sera pas interdit de se couper les cheveux ni de se raser la semaine qui précède Tich’a Béav. Cependant, il est préférable de se montrer plus strict à ce sujet et d’éviter de se couper les cheveux. Pour ce qui est de se raser la barbe, il est conseillé d’être plus strict le vendredi avant le Chabbath ‘Hazon (Chabbath qui précède Tich’a Béav).
Lois du Chabbath veille du jeûne
- Il est permis d’étudier n’importe quel texte de Torah tout au long du Chabbath, jusqu’à Ben Hachmachot (crépuscule).
- Même si durant Tich’a Béav on ne revêt pas d’habits de Chabbath, néanmoins lorsque la date du 9 Av tombe un Chabbath, la coutume Séfarade est de l’autoriser.
- Même si cette année (5782/2022) on ne tient pas compte des coutumes de deuil habituelles inhérentes à la semaine durant laquelle tombe Tich’a Béav, et par conséquent, il sera donc permis de s’habiller avec des vêtements propres, cette coutume est quand même à respecter le jour de Tich’a Béav. Ainsi, si une personne n’a pas eu la possibilité de préparer ses habits pour Tich’a Béav avant Chabbath, elle pourra le faire pendant Chabbath. Elle dormira un peu avec ses « habits propres », le Chabbath après-midi.
- On ne se promènera pas le Chabbath, veille de Tich’a Béav.
- Il est interdit de préparer les Kinot le Chabbath avant Tich’a Béav.
- On ne dira pas le passage de Tsidkatekha, Chabbath veille de Tich’a Béav.
- Pour la Sé’ouda Chlichit, on mangera comme à l’accoutumée. On ne s’abstiendra pas de consommer de la viande ni de boire du vin lors de ce repas. On pourra aussi consommer plusieurs plats cuisinés. En effet, même si en général, on fait une Sé’oudat Hamafsékèt la veille de Tich’a Béav avant de débuter le jeûne, en consommant un seul met cuisiné et en étant assis par terre, ces pratiques sont interdites le Chabbath, veille de Tich’a Béav. Cependant, on veillera à terminer ce dernier repas avant l’entrée du jeûne, quelques minutes avant le coucher du soleil.
- Étant donné qu’il est défendu dès le début de Tich’a Béav de laver la maison et la vaisselle, il sera préférable d’utiliser de la vaisselle en plastique pour le repas de midi de Chabbath (Sé’ouda Chéniya) et de Sé’ouda Chlichit.
- On aura le droit de chanter des Zmiroth de Chabbath même à Sé’ouda Chlichit, ceci étant une coutume en l’honneur du Chabbath.
- Ceux qui ont l’habitude d’accomplir la Mitsva de Sé’ouda Chlichit en grand comité, pourrons le faire ce Chabbath aussi (cette Halakha est précisée du fait que la Sé’oudat Hamafsékèt ne peut se faire à plusieurs). En effet, le Chabbath, on ne doit montrer le moindre signe de deuil.
- On pourra s’assoir sur des chaises le Chabbath, jusqu’à la sortie de Chabbath (et non pas seulement jusqu’au coucher du soleil, comme d’ordinaire).
- On devra faire attention de ne pas préciser que l’on mange le repas de Sé’ouda Chlichit, afin de pouvoir passer un bon jeûne ; ceci pourrait être considéré comme « une préparation » du Chabbath pour la semaine.
- On n’ôtera ses chaussures en cuir qu’à la sortie du Chabbath (et pas avant le coucher du soleil), après avoir dit la formule d’usage : Baroukh Hamavdil ben Kodech Léh’ol
- On fera attention, en retirant ses chaussures en cuir, de ne pas les toucher avec ses mains ; le cas échéant, on devra se laver les mains jusqu’aux phalanges (conformément aux règles en vigueur à Tich’a Béav).
- Les fidèles ne prendront pas avec eux leurs affaires de Tich’a Béav (comme les vêtements de semaine ou bien les chaussures en toile) durant Chabbath.
- On retirera la Parokhet (rideau ornant l’armoire du Séfer Torah) uniquement après avoir dit « Barékhou ».
Mikvé le Motsaé Chabbath et préparation au Mikvé
- Un Mikvé qui tombe Motsaé Chabbath, (entrée du jeûne), sera repoussé au dimanche soir. Toutes les préparations au Mikvé se feront APRES la fin du jeûne.
'Arvit de Motsaé Chabbath
- La prière de 'Arvit Motsaé Chabbath débutera 30 minutes au minimum après le coucher du soleil (en Israël), afin que les fidèles puissent avoir le temps de changer de vêtements et de chaussures, avant de se rendre à la synagogue.
- Il sera défendu de préparer la synagogue pendant Chabbath pour les besoins du jeûne.
- Lors de la prière de 'Arvit de Motsaé Chabbath, on ne dira pas le passage de « Vihi No’am », mais on débutera directement « Véata Kadoch ».
La Havdala
- On ne fera pas la Havdala Motsaé Chabbath, ni sur le vin, ni sur les Bessamim, mais on se contentera de la Havdala contenue dans le passage de « Ata H’onantanou » dans la ‘Amida. De plus, avant la lecture de la Méguilat Eikha, on dira la bénédiction de « Boré Méoré Haech » sur une flamme, afin de ne pas profiter d’une lumière sans prononcer de bénédiction. À la fin du jeûne, on récitera la Havdala sur le vin seulement (comme on le verra ultérieurement).
- Celui qui a omis le passage de « Ata H’onantanou » dans sa ‘Amida, ou bien les femmes qui n’ont pas l’habitude de prier ‘Arvit, devront avant de s’adonner à une quelconque activité, réciter la formule « Baroukh Hamavdil ben Kodech Léh’ol ». Ainsi, étant donné que les femmes sont concernées au même titre que les hommes, par la Brakha de « Boré Méoré Haech », elles diront tout d’abord « Baroukh Hamavdil Ben Kodech Léh’ol » (s’il s’agit de la première Mélakha).
- Celui qui a omis de réciter la bénédiction sur la flamme, à la sortie du Chabbath, pourra se rattraper tout au long de la nuit.
- Il est préférable que l’officiant pense à acquitter tous les fidèles de la bénédiction de « Boré Méoré Haech» sur la flamme et que chaque fidèle pense également à se faire acquitter.
- Un malade qui mange le jour du jeûne, devra auparavant procéder à la récitation de la Havdala, mais en omettant les passages d’usage lus avant le rituel de la Havdala.
- Un malade qui mange le jour du jeûne, ou bien une femme qui vient d’accoucher, devront faire la Havdala sur du vin et une flamme mais pas sur les Bessamim.
- Une personne malade qui fait la Havdala, devra boire un peu plus de la moitié d’un Révi’ït de vin (41ml environ). Même si d’ordinaire, la consommation de viande et de vin le jour de Tich’a Béav est très grave, (cf. Yéheskel 32, 27), cela concerne uniquement une personne en bonne santé qui dénigre le jeûne en mangeant. Mais dans l’exemple cité ici, cette personne boit le vin dans l’intention d’accomplir la Mitsva de la Havdala.
- Si la personne malade ne sait pas dire la Havdala, celui qui jeûne pourra l’acquitter en récitant la Havdala et en donnant le vin à boire au malade. Celui qui fait la Havdala pourra profiter de l’occasion, pour penser à s’acquitter de la Mitsva, et sera donc exempté de la Havdala à la sortie du jeûne (le dimanche soir).
- Même si le malade en question sait qu’il ne compte manger que le lendemain matin, il récitera la Havdala le Motsaé Chabbath, car cette personne étant exemptée du jeûne, elle est susceptible de manger à tout moment. En effet, la Mitsva principale de la Havdala a été instituée le Motsaé Chabbath.
- Celui qui boit uniquement de l’eau le jour du jeûne, comme par exemple, une personne qui est malade des reins, boira sans réciter la Havdala. En effet, selon la loi stricte, on a le droit de boire de l’eau avant la Havdala.
- Un enfant qui est arrivé à l’âge du ‘Hinoukh (5-6 ans), devra faire la Havdala avant de manger. (Pour rappel, un garçon ne jeûne pas jusqu’à sa Bar-Mitsva et pour une jeune fille, sa Bat-Mitsva).
- Une personne malade qui ne jeûne pas, pourra, s’il en a l’intention, acquitter de la Havdala les membres de sa famille présents s’ils l’écoutent. Ils ne réciteront donc pas la Havdala, à la sortie du jeûne, le dimanche soir.
Femme enceinte, qui allaite, dans les 24 mois suivant l’accouchement ou en cours de traitement PMA
- En général, les lois qui concernent le jeûne de Tich’a Béav sont plus strictes que celles des autres jeûnes rabbiniques (à l’exception de Yom Kippour, qui est un jeûne d’ordre Toraïque). En effet, à Tich’a Béav, une femme enceinte ou qui allaite, doit jeûner (sauf dans des situations très particulières). Cependant, vu que le jeûne a été repoussé (au dimanche), cette rigueur n’est pas de circonstance. Aussi, une femme enceinte ou qui allaite, sera exemptée du jeûne et ne devra pas se montrer plus exigeante.
- Une femme qui se trouve dans les 24 mois après un accouchement, doit jeûner, à mois qu’elle ne se sente faible.
- Une femme qui est en cours de traitement PMA (procréation médicalement assistée), qui se sent vraiment faible, et qui souffre de vomissements, sera exemptée du jeûne comme toute personne malade qui souffre d’une faiblesse générale.
Une Brit-Mila le dimanche
- Les préposés à la circoncision, à savoir, le Mohel, le Sandak, et les parents (père et mère) du bébé, seront exemptés du jeûne et pourront manger à partir de ‘Hatsot (mi-journée astronomique). Ils pourront alors prier Min'ha à l’heure de Min'ha Guédola (une demi-heure après ‘Hatsot) et même se doucher en l’honneur de la Brit-Mila. Il est d’ailleurs recommandé, d’organiser la Brit-Mila à partir de cette heure-là.
- Les préposés à la circoncision réciteront la Havdala avant la Brit-Mila, mais sur un autre verre que celui utilisé pour la Brit-Mila.
- Les préposés à la circoncision, auront le droit de porter leurs habits de Chabbath en l’honneur de la Brit-Mila. En revanche, ils ne pourront pas se vêtir d’habits propres ni neufs.
Pidyon Haben (rachat du premier-né)
- Si le jour du Pidyon Haben tombe le jour de Tich’a Béav, le père sera aussi exempté du jeûne à partir de la mi-journée, au même titre qu’un préposé à la Brit-Mila (comme vu plus haut). La maman est logiquement exemptée, du fait de son statut d’accouchée « Yolédèth », les 30 premiers jours après l’accouchement.
Fin du jeûne
- Dimanche soir, on fera la Havdala sur le vin uniquement. On ne dira pas comme d’ordinaire, les passages du rituel qui précédent la bénédiction de « Boré Péri Haguéfèn», mais on débutera directement à « Savri Maranane ».
- L’habitude est de réciter la Birkat Halévana (bénédiction sur la lune) à la fin du jeûne. Il sera bien, de chausser à ce moment-là, des chaussures en cuir.
- Étant donné que le jeûne a été repoussé, on pourra consommer de la viande dès la sortie du jeûne (et non à partir du lendemain midi).
- On aura le droit aussi d’écouter de la musique, laver les vêtements, se laver le corps et se raser à partir de dimanche soir.