A Tou Bichevat, le nouvel an des arbres, il y a une coutume de manger des fruits originaires de la terre d’Israël. L’élément spécifique aux fruits « originaires d’Israël » (raisins, figues, grenades, olives et dattes) est la bénédiction que l’on récite après les avoir consommé.Après avoir consommé n’importe quel autre fruit, nous récitons la bénédiction « boré néfachot », une bénédiction courte. Cependant, après avoir mangé des fruits originaires d’Israël, nous récitons la bénédiction « mé’ein chaloch », une bénédiction plus longue. Dans cette dernière bénédiction, nous remercions Hachem pour le fruit et pour le pays d’où il vient, Erets Israel, qui a été donné en héritage à nos ancêtres pour manger de ses fruits.
Nous demandons à Hachem d’avoir pitié du pays d’Israël et de Jérusalem, et de permettre sa reconstruction. Nous disons également que nous devrions, après que l’exil ait pris fin, être amenés dans le pays, pouvoir partager ses fruits, être satisfaits de leur bonté, et bénir Hachem pour toutes ces choses dans la sainteté et la pureté.
En réalité, demander à Hachem dans cette bénédiction d’avoir le privilège de manger des fruits de ce pays saint, est en désaccord avec ce qui est mentionné dans la Halakha (loi juive) !
Dans le “Tour Ora’h ‘Haïm” (218), il est dit que tout le monde n’est pas d’accord que le passage relatif au partage des fruits soit récité. Le Séfer Ha-mitsvot estime que l’éloge de la terre d’Israël devrait se limiter à un domaine spirituel - que notre désir de retourner en Israël doit être de telle sorte que nous voulons observer les commandements exclusifs à la terre d’Israël. Par conséquent, nous devrions demander à Hachem tous les autres points mentionnés dans la bénédiction, à l’exception de « pouvoir partager ses fruits et être satisfaits de leur bonté ».
Le commentateur surnommé le “Bakh” explique pourquoi nous devons (et pourquoi nous le faisons) demander pouvoir partager les fruits d’Israël. Il y a une sainteté intrinsèque au pays d’Israël. Cette sainteté n’est pas restreinte à un domaine spirituel. En réalité, la sainteté se manifeste sous une forme physique. Les fruits étant nourris de la terre du pays d’Israël, n’extraient pas uniquement de l’eau et des nutriments de cette terre, ils en extraient tout aussi bien de la sainteté. Lorsque nous partageons les fruits, nous absorbons de la nourriture physique autant que de la nourriture spirituelle.
Toutefois, cette sainteté de la terre d’Israël n’existe pas lorsque nous sommes en exil. Elle n’est apparente que lorsque nous avons le Beth Hamikdach, le Temple de Jérusalem, et que nous sommes en mesure d’y servir Hachem. Il convient donc que lorsque nous demandons à Hachem de ramener Sa nation en-dehors de l’exil et de reconstruire le Beth Hamikdach, d’également demander de pouvoir partager les fruits du pays qui nous fournissent un élan spirituel.
Puissions-nous tous mériter de manger les fruits de la terre d’Israël, d’être imprégnés de Sa sainteté innée, et bénir Hachem pour cela dans la sainteté et la pureté, rapidement, de nos jours.
Tou Bichevat : les fruits de sainteté
Mis en ligne le Dimanche 5 Février 2017
Rav Yéhouda PRERO - © Torah-Box