Vous avez sûrement déjà été invité à une Bar Mitsva et vous êtes sans doute demandé quelle était la signification de cette cérémonie. Toutes les réponses ci-dessous !
La Bar Mitsva (littéralement « fils de la Mitsva ») est, dans le judaïsme, le moment où un garçon atteint la majorité religieuse, c’est-à-dire à son treizième anniversaire (en date hébraïque). L’équivalent pour les filles est la Bat Mitsva (« fille de la Mitsva ») qui a lieu un an plus tôt, le jour de leur douzième anniversaire.
Nos Sages expliquent que c’est à cet âge respectif que garçons et filles acquièrent la maturité intellectuelle leur permettant de discerner le bien du mal et d’adopter un comportement en conséquence. Si, à cet âge, les nouveaux adultes sont appelés « enfants de la Mitsva », c’est parce que dorénavant, ils sont tenus de respecter les Mitsvot au même titre que n’importe quel Juif. Le but des Mitsvot est d’axer nos vies autour des valeurs qui sont véritablement importantes : l’altruisme et la relation avec D.ieu. Notez que cet état prend effet le jour-même de l’anniversaire, indépendamment du fait qu’une fête soit organisée ou non.
Vous remarquerez que l'apparition de la puberté coïncide avec la majorité physique et donc religieuse. C’est en quelque sorte au moment où l’enfant peut biologiquement donner la vie, au moment où il est capable de porter une transmission, qu’il quitte alors l’insouciance de l’enfance pour entrer dans le monde de la responsabilité. La puberté intervenant plus tôt chez les filles, c’est pourquoi l'âge de la majorité religieuse est fixé pour elles un an plus tôt.
C’est à partir de sa Bar Mitsva qu’un garçon commence notamment à porter les Téfilines et le Talith pour l’office du matin des jours de semaine (certaines communautés Ashkénazes repoussent le port du Talith jusqu’au mariage). Pour fêter l’évènement, le jeune Bar Mitsva est appelé à lire la Torah en public à la synagogue, soit le jour-même, soit le Chabbath d’après, cérémonie généralement suivie d’un repas de fête pour marquer son entrée dans le monde des Mitsvot. Les filles quant à elles marquent souvent leur entrée dans le monde adulte par un repas de famille ou entre amies.
Quelle est l’origine de la Bar Mitsva ?
D’après certains commentateurs, la première fois de l’Histoire qu’une Bar Mitsva fut célébrée est mentionnée dans la Torah au sujet du patriarche Its’hak : « Et l’enfant grandit et fut sevré ; Avraham donna une grande fête le jour où Its’hak fut sevré » (Béréchit 21, 8). D’après le Midrach, il est fait ici mention du jour des treize ans d’Its’hak, c’est-à-dire le jour où il fut « sevré » de la nature égoïste propre à l’enfance et où il commença à assumer les responsabilités d’un adulte juif. Ce verset est souvent cité comme preuve du fait que la Bar Mitsva fut de tous temps un évènement fêté en grande pompe.
Plus tard dans l’Histoire, le saint livre du Zohar rapporte que Rabbi Chimon bar Yo’haï fit, le jour de la Bar Mitsva de son fils, une fête qui pouvait s’apparenter à un mariage.
Ainsi, il apparaît que si les usages ont varié au cours des siècles et selon les différentes communautés (aujourd’hui encore, on ne fête pas la Bar Mitsva de la même manière à Bné Brak ou à Paris), cet évènement a toujours donné lieu à des manifestations de joie, avec un repas et des chants.
La Bar Mitsva correspond en effet au jour où le Juif devient dorénavant responsable de ses actes et a désormais l’obligation – et le privilège ! – d’observer les Mitsvot de la Torah. Y a-t-il de meilleure raison pour un Juif de laisser libre cours à sa joie ?