[En ce qui concerne] tout [objet consacré] qui est propre à [être sacrifié sur] l'autel mais qui
ne l'est pas [pour] l'entretien du Temple, [ou qui est propre] à l'entretien du Temple mais
pas pour [être sacrifié sur] l'autel, [ou qui ne l'est] ni pour l'autel ni pour l'entretien du
Temple, [on est néanmoins passible d']un abus [me’ila]. [La Michna clarifie chacune de ces
catégories : Propre à l'entretien du Temple mais pas pour être sacrifié sur l'autel], comment
cela ? [Dans le cas où] l'on consacre une citerne pleine d'eau, [l'eau n'est pas propre à être
sacrifiée sur l'autel, car seule l'eau du bassin de Siloé est utilisée pour l'autel. Néanmoins, elle
est propre à l'entretien du Temple, par exemple pour pétrir de l'argile avec elle afin de
renforcer les murs du Temple. Qu'en est-il d'un objet qui ne l'est ni pour l'autel ni pour
l'entretien du Temple ? Si l'on consacre] des [décharges] pleines de fumier, [l'endroit et son
contenu ne sont propres ni à l'autel ni à l'entretien du Temple. Au contraire, ils sont vendus
et l'argent de la vente est donné au Temple. Que se passe-t-il lorsqu'un objet est propre à
être sacrifié sur l'autel mais pas à l'entretien du Temple ? Si l'on consacre un] colombier
rempli de pigeons, [les pigeons sont propres à l'autel, tandis que le colombier n'est même
pas propre à l'entretien du Temple. Ou si l'on consacre] un arbre plein de fruits, [car les fruits
sont propres à l'autel, tandis que l'arbre n'est même pas propre à l'entretien du Temple. Par
exemple, le raisin est propre à l'autel comme le vin, mais la vigne n'est pas propre à l'entretien
du Temple, car elle est trop fragile pour la construction. Un autre cas où l'objet consacré n'est
propre ni à l'autel ni à l'entretien du Temple est] un champ rempli d'herbe. [Dans tous ces
cas, on est responsable d']un mauvais usage des deux, [car ceux qui ne sont pas propres à
l'usage du Temple seront vendus et l'argent sera utilisé pour l'autel ou pour l'entretien du
Temple]. Mais si l'on consacre une citerne vide et qu'elle est ensuite remplie d'eau, [ou si
l'on consacre une décharge vide] et qu'elle est ensuite remplie de fumier, ou un colombier
vide et qu'il est ensuite rempli de pigeons, ou un arbre [sans fruit] et qu'il est ensuite rempli
de fruits, ou [un champ vide] et qu'il est ensuite rempli d'herbe ; [dans tous ces cas, on est
responsable d']en avoir fait un mauvais usage [me’ila], mais [on n'est] pas responsable de
l'usage abusif [me’ila] de ces déchets. Les enfants qui consacrent un champ vide dans lequel
poussait de l’herbe ou un arbre vide sur lequel poussait des fruits sont passibles d’un abus
[me’ila] de ce qui se trouve à l’intérieur. Il n’y a pas d’abus [me’ila] en ce qui concerne les
améliorations qui se sont développées dans les biens consacrés. Rabbi Yossé est en
désaccord sur deux des cas ci-dessus et dit : « Si quelqu’un consacre un champ [vide dans
lequel poussait de l’herbe] ou un [arbre] vide [sur lequel] poussait des fruits, [il est passible
d’]un abus [me’ila] [de ce] champ et de ses pousses, car ce sont des pousses de [biens
consacrés, bien qu’elles n’aient poussé qu’après la consécration du bien. » A propos des
pousses de biens consacrés, la Michna stipule qu’un] rejeton né d’un animal soumis à la dîme
avant qu’il ne soit soumis à la dîme ne peut pas être donné à téter de la mère soumise à la
dîme, car c’est un animal non sacré qui ne peut pas bénéficier des biens consacrés. D’autres
stipulent de la [même] manière, c’est-à-dire que [la consécration] ne [s’applique pas au lait.
Il en est de même pour les] rejetons d’animaux sacrificiels [nés avant leur consécration] : ils
ne peuvent pas téter de l’[animal sacrificiel]. Dans [ce cas aussi), d'autres [stipulent de] cette
manière, [c'est-à-dire pour permettre à la progéniture de téter]. Les ouvriers, [qui sont
généralement autorisés à manger la nourriture de leur employeur], ne peuvent pas manger
de figues séchées consacrées [s'ils travaillent avec les produits du Temple. Au contraire, ils
peuvent acheter de la nourriture avec l'argent qu'ils reçoivent]. De même, une vache [qui
travaille avec des biens consacrés, par exemple pour battre les produits du Temple, ne peut
pas manger] de la vesce consacrée [mikarchinei].