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Limites de l'amour de son prochain

Rédigé le Vendredi 21 Janvier 2022
La question de Moché T.

Bonjour Rav,

Il y a un sujet qu'il serait intéressant d’aborder, c’est la limite de l’amour du prochain.

On connait le principe d'aimer son prochain, mais on ne connait pas la limite à cet amour. Quelles sont les limites de l’amour envers son prochain selon la Torah ?

La réponse de Rav Gabriel DAYAN
Rav Gabriel DAYAN
40083 réponses

Bonjour,

Voici quelques détails concernant cette Mitsva d'une importance majeure :

1. Elle repose sur les hommes et les femmes. Séfer Ha'hinoukh, Mitsva 243.

2. Ce que l'on ne souhaite pas pour soi, il ne faut pas le faire à son prochain. Talmud Chabbath 31a.

3. Ce que l'on souhaite pour soi, il faut le souhaiter pour son prochain. Rambam, Hilkhot Déot, chapitre 6, Halakha 3.

4. Lorsque son prochain est béni ou bénéficie d'une quelconque bonté, il faut se remplir de joie. Ramban sur Vayikra 19, verset 18.

5. Bien que la Tsédaka soit une immense Mitsva, elle est en vigueur uniquement si l'on arrive à subvenir à ses propres besoins. Choul'han 'Aroukh - Yoré Déa, chapitre 251, Halakha 3. Il y a de nombreux détails à ce sujet.

6. Si en faisant du bien à son prochain, cela entraîne une perte irréversible, la Mitsva n'est pas obligatoire. Cependant, chacun est libre d'agir en fonction de ce qu'il pense pouvoir supporter. Le fait d'être toujours sur ses gardes n'est pas une bonne conduite à adopter. Talmud Baba Métsia 30b et 62a, Choul'han 'Aroukh - 'Hochen Michpat, chapitre 264, Halakha 1, Michpeté Hachalom, chapitre 13, Halakha 13.

7. Lorsqu'il s'agit de son épouse, il faut aussi déployer des efforts surpassant ce que l'on pense être suffisant. Talmud Yebamot 62b, 'Houlin 84b, Kiddouchin 41a, Nidda 17a, Rambam, Hilkhot Ichout, chapitre 15, Halakha 19.

8. Bien que la Mitsva d'étudier la Torah soit la plus grande Mitsva, si son prochain est dans le besoin et que personne ne peut lui venir en aide, il faut stopper son étude pour accomplir la Mitsva de lui venir en aide. Rambam, Hilkhot Talmud Torah, chapitre 3, Halakha 3-4.

9. Quiconque fait don de l'un de ses organes, de son vivant, accomplit l'immense Mitsva d'aimer son prochain comme soi-même. Dans certains cas, le don d'organes est permis même après le décès. Les détails sont nombreux. Voir ici : https://www.torah-box.com/question/mort-cerebrale-coeur-qui-bat-selon-la-torah_63628.html

https://www.torah-box.com/question/accepter-un-don-d-organe_16942.html

https://www.torah-box.com/question/recevoir-un-don-d-organe_16247.html

https://www.torah-box.com/question/nouvelle-loi-2017-don-d-organe-par-defaut_16235.html

10. Il y a de nombreux autres exemples : Talmud Ketoubot 37b et Sanhedrin 45a [même lorsque le Beth Din punit un fauteur, cela doit se faire de la manière la moins douloureuse], Kiddouchin 41a et Nidda 17a [faire tous les efforts afin de ne pas causer la moindre gêne à son épouse], Sanhédrin 84b [faire des efforts "surhumains" pour honorer ses parents], etc.

11. Juger son prochain favorablement et lui venir en aide rallongent la vie. Voir ici [paragraphes 14 et 24] : https://www.torah-box.com/question/qu-est-ce-qui-rallonge-la-vie_15944.html

12. Il s'agit là des grandes lignes essentielles. Pour toute situation paraissant complexe, vous pouvez nous contacter de nouveau. 

Qu’Hachem vous protège et vous bénisse.

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