Elève du Collel Vayizra' Itshak, Rav Mordékhai Steboun vous offre 3 petits trésors d'enseignements sur la Paracha de la semaine, afin d'agrémenter spirituellement votre table du Chabbath !
Nous ne savons rien !
Le premier mot de notre Paracha est Vayikra, qui est également son nom. Si l’on remarque bien, la dernière lettre de ce mot (Aleph), est plus petite que les autres. On peut également constater que chaque traité du Talmud débute à la page Beth et non par la page Aleph, ce qui aurait été plus logique puisque la valeur numérique de Beth est de 2, tandis que celle de Aleph est de 1. Quelle en est la raison ?
Le Rambam écrit : le but du savoir et de se rendre compte que nous ne savons rien !
Cela signifie que lorsqu’une personne prétend tout connaître, elle ne peut rien apprendre. Chaque traité du Talmud commence ainsi à la page 2 (Beth) afin de nous enseigner que même si nous venions à connaître l’ensemble du Talmud, en réalité, nous ne connaîtrions même pas la première page !
A présent, nous pouvons comprendre pourquoi dans notre Paracha, la lettre Aleph est écrite en minuscule. Cela nous enseigne que pour être en mesure d’apprendre, il faut tout d’abord se faire tout petit.
Un jour, un très grand Rav recherchait le meilleur étudiant en Torah pour sa fille. Il s’adressa alors au responsable d’une Yéchiva particulièrement réputée afin qu’il lui designer l’élève susceptible de correspondre à cette description. Le responsable, ne sachant qui choisir, proposa au Rav de choisir lui-même.
Le Rav rassembla l’ensemble des étudiants et déclara : « Celui qui répondra a une question particulièrement difficile aura le mérite d’épouser ma fille ! » Le Rav posa la fameuse question et tous, sans exception, essayèrent de donner une réponse.
Cependant, aucune réponse ne plut au Rav et il décida de partir. Mais un élève le rattrapa et s’écria : « Rav, attendez ! »
- Tu as la réponse ? demanda le Rav.
- Non, et je ne suis pas intéressé à me marier pour l’instant. Néanmoins, donnez-moi la réponse car sinon, je n’arriverai pas à trouver le sommeil ! »
- Je ne souhaitais pas une réponse, répondit le Rav avec un grand sourire. Pour ma fille, je veux un garçon qui désire connaître la réponse et qui souhaite ardemment étudier. Tu seras donc le futur mari de ma fille… »
Pas de sang dans les œufs !
« Vous vous abstiendrez de consommer du sang » (Vayikra 3, 17)
En Europe de l’est, de honteuses accusations circulaient parmi les ennemis d’Israël, concernant le soi-disant assassinat d’un jeune enfant par les juifs afin de récupérer son sang en vue de confectionner les Matsot.
L’affaire fut donc portée devant un tribunal. Le Rav de la ville se présenta pour défendre sa communauté.
Lors de l’audience, le Rav demanda l’autorisation de faire venir au tribunal n’importe quelle femme juive qui passerait dans la rue. Une femme se présenta et le Rav lui demanda de lui préparer une omelette. Elle commença à casser les œufs, puis examina chacun d’entre eux minutieusement.
Le Rav lui demanda : « Pourquoi vérifiez-vous ainsi les œufs ? »
Tout naturellement, elle répondit : « Je veux être sûre qu’il n’y a pas de sang à l’intérieur ».
Cette réponse toute simple innocenta immédiatement la communauté juive…
La jalousie spirituelle
« Quelque oblation que vous offriez à Hachem, qu’elle ne soit pas fermentée, car nulle espèce de levain ni de miel ne doit fumer, comme combustion, en l’honneur d’Hachem. » (Vayikra 2,11)
Les offrandes (ou oblations) ne devaient pas être consumées avec du levain ou du miel. En revanche, on devait y joindre du sel.
Nous savons que la jalousie, le désir et la recherche des honneurs sont des traits de caractères à fuir. Concernant la jalousie, il est nécessaire de s’en éloigner plus que tout autre trait de caractère.
Toutefois, il existe une jalousie positive : le fait de jalouser son prochain au niveau de son étude de la Torah. En effet, vouloir atteindre le niveau d’étude de son prochain est très bénéfique car cela permet de se surpasser.
Le ‘Hatam Sofer écrit que le levain fait allusion à la recherche des honneurs, et que le miel correspond au désir. D’après cela, le verset nous dit clairement que ces deux traits de caractère ne doivent pas intervenir dans le service divin.
En revanche, le sel, correspondant à la jalousie, doit être joint à notre offrande car il est issu de l’eau. Or, lors de la création du monde, il y avait une jalousie entre les eaux d’en haut et celles d’en bas. Nous apprenons de cela qu’il est permis de jalouser son prochain concernant l’élévation spirituelle !