Dans la parachat Kedochim (19, 3), il est écrit : "Révérez, chacun, votre mère et votre père, et observez Mes Chabbatot".
Et Rachi de s’interroger : « Pourquoi le texte rapproche-t-il l’observance du Chabbat et la crainte des parents ? Afin de t’enseigner qu’en dépit de l’injonction qui t’est faite ici de Le craindre, si ton propre père te demande de profaner le Chabbat, ne l’écoute pas car eux comme toi êtes astreints à Mon honneur » (Yébamot 5b).
Le Maguid de Doubno nous raconte à ce sujet la parabole suivante :
Trois frères décidèrent de voyager chacun dans un pays différent pour s’y instruire, Un an plus tard, tous trois rentrèrent chez eux et partagèrent leurs expériences respectives. L’ainé raconta qu’il avait appris les secrets de fabrication d’une longuevue permettant de voir à des distances considérables. Le cadet se vanta d’avoir découvert la fabrication d’un engin spécial se déplaçant à une vitesse fulgurante. Quant au benjamin, il affirma avoir été initié à la confection d’un remède capable de guérir tous les maux.
Un jour, alors qu’il essayait son télescope, l’ainé des frères aperçut que dans un royaume extrêmement reculé, la princesse locale se trouvait à l’article de la mort. Sans perdre un instant, il alerta ses jeunes frères et tous trois s’engouffrèrent dans le vaisseau ultra-rapide pour porter la potion miraculeuse à la jeune fille agonisante.
Arrivés sur place, le benjamin revêtu d’une blouse de médecin frappa aux portes du palais pour proposer son remède à la princesse. Quelques jours plus tard, la jeune malade recouvra la santé et la joie de sa famille ne connut pas de bornes. Suite à cela, le roi annonça : « En guise de récompense, j’ai décidé d’offrir la main de ma fille à l’un d’entre vous ! » Cette déclaration sema la discorde au sein des trois frères, chacun essayant de s’attribuer le mérite de ce sauvetage.
« Sans ma longue-vue, nous n’aurions pas su que la princesse était malade, prétendit l'aîné.
— Soit, reconnut le cadet. Mais sans mon engin, nous ne serions pas arrivés à temps pour la secourir.
— Ce qui est certain, rétorqua le benjamin, c’est que sans ma potion, la princesse ne serait plus de ce monde. »
Incapable de trancher, le roi ordonna à sa fille de désigner le véritable sauveur. Usant de sagesse, la princesse déclara : « Il est vrai que dans ce cas précis, vous avez tous trois contribué à mon rétablissement. Mais à l’avenir, si jamais je rechutais, seul l’élixir pourra me remettre d’aplomb. C’est pourquoi, je choisis d’épouser celui qui l’a découvert ! »
De même, nos maîtres enseignent qu’il y a trois associés dans la conception de tout enfant : D.ieu, le père et la mère. Le rôle de chacun d’entre eux étant indispensable pour la mise au monde de ce petit être, envers qui l’enfant devra-t-il manifester le plus de respect ? Le verset précité vient donc souligner que comme les deux autres associés ont déjà achevé leur rôle dans cette mission, alors que l’Eternel assure notre vie bien au-delà de la naissance, c’est donc évidemment le Troisième associé que nous devons vénérer en respectant tous Ses commandements parfois même en dépit de la volonté de nos parents ! (Ohel Yaacov)